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Pablo Picasso par Maurice Raynal Chaque fois qu'il m'a été donné de commenter l'oeuvre de Picasso, j'ai toujours traité mon " sujet " comme un peintre le ferait de quelque visage préféré et à propos duquel il trouverait encore et toujours quelque chose de neuf à dire.

Publié le 05/04/2015

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picasso
Pablo Picasso par Maurice Raynal Chaque fois qu'il m'a été donné de commenter l'oeuvre de Picasso, j'ai toujours traité mon " sujet " comme un peintre le ferait de quelque visage préféré et à propos duquel il trouverait encore et toujours quelque chose de neuf à dire. Toutefois, dans l'art de Picasso, deux points de vue vers lesquels convergent toutes les remarques que j'ai pu faire demeurent constants. D'une part l'expression d'une humanité que je n'ai jamais surprise à ne pas inspirer constamment toutes les formes de son évolution. D'un autre côté, cet instinct poétique éminemment naturel qui sauvera tout ce que Picasso touchera dangereusement au cours de ses aventures acharnées dans les régions inexplorées de la peinture. Quand, en 1898 il vint à Paris, de Malaga où il était né en 1881, Pablo Picasso apportait une ferveur fiévreuse et comme mystique en même temps qu'une fécondité surprenante. De là, chez lui, ce pathétique, très rare, sans quoi l'art n'est jamais grand, et qui se manifesta dès les oeuvres de sa douzième année. Pourtant, l'on sent de quels courants académiques et sans passion l'art espagnol de son temps était alors environné. Mais ce visage humain qui fut et restera toujours le pôle attractif de toute son oeuvre, le jeune Pablo s'attachait déjà à en démêler, de ses aspects accidentels, le sens profondément humain, pour l'exprimer en touches violentes et contrastées, en traits vigoureusement accusés où l'on découvrait déjà l'association bien espagnole et si romantique de l'aspect réaliste du moyen âge et des tendances esthétiques et techniques de l'art moderne. Cela, sans doute, parce que les préférences de son adolescence trouvèrent des échos dans la vigueur vivante et la profondeur lyrique de l'" estilo monstruoso ", comme le qualifiaient ses ennemis académiciens, celui de Vigarni, de Siloé, de Berruguete, même de Goya et aussi de tant d'autres artistes spécifiquement espagnols et demeurés anonymes du fait de l'hostilité qu'ils rencontrèrent en un pays où liberté et vérité n'ont jamais constitué des notions très en faveur. C'est d'ailleurs sans doute au refus de cette discipline de l'académisme que son génie naissant et sa jeune vision d'une réalité nouvelle durent de connaître une intensité qui lui fera frôler la caricature, genre en quoi il excellera quand il voudra sourire, mais dont il évitera les écueils accidentels quand il construira durablement. Vers 1901, avec ce que l'on a appelé " l'époque bleue ", se développe un penchant idéaliste qui sera à l'origine de sa prodigieuse faculté d'invention lyrique. Les choses ne sont que selon l'idée que l'on s'en fait, avait répété la philosophie. Mais cette notion si poétique, entrevue par les primitifs de toutes époques et de toutes latitudes et retrouvée par Ingres, avait été ignorée du XIXe siècle pictural. Une conception si subjective se heurtait à la persistance réaliste à ne voir dans les objets que des prétextes à traductions d'illusions d'optique à force de tons locaux définis, fragiles et t...
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