Peut-on empêcher une éruption ?

« regardait régulièrement son baromètre.

Clerc était, au moment de l'éruption du mont Pelée, un des plus impor­ tants planteurs de la Martinique.

Lorsqu 'il se réveilla le 8 mai 1902, il remarqua que l'aiguille de son baromètre oscillait continuellement d'un côté à l'autre.

Il prit des mesures immédiates.

L'écrivain anglais Frank Lane décrivit les réactions de Clerc dans son livre The Element Rage ( Les éléments en colère).

Il prépara immédiatement sa voiture, y entassa sa famille entière et quitta la ville vers sept heures.

Ses amis se moquèrent de ses craintes et lui firent moqueusement des signes d'adieu.

Il se rendit au mont Parnasse, à quel­ que distance de Saint-Pierre .

A son arrivée, il abandonna sa voiture et regarda: il était 7 heures 50 du matin, le 8 mai 1902, l'instant précis où l'une des plus grandes catastrophes de l'histoire, s'abattit sur la Martinique.' Les moyens de prévoir une éruption proche, en mesurant de petites modifications ambiantes, ont été fort perfec­ tionnés depuis 1902.

Les séismographes peuvent déceler l'augmentation des vibrations dans le sous-sol.

Ces der­ nières indiquent les mouvements du.

magma situé sous le volcan.

La montée du magma dans la cheminée du cratè­ re change le centre de gravité et le champ magnétique des lieux.

Ces changements indiquent l'approche d'une érup­ tion.

Certaines stations d'observations ont été construites aux environs des volcans, afin de mieux les surveiller.

.

Un appareil qui a obtenu beaucoup de succès dans la pré­ vision des séismes à Hawaii et au Japon est le 'clinomè- Ci-dessus: Un signe d'éruption proche est le 'gonflement' du volcan, que l'on mesure au moyen de clinomètres.

Ces appareils sont composés de deux récipients remplis de liquide, reliés entre eux par un tuyau.

Lorsque des différences de niveau se produisent, le liquide passe d'un récipient à l'autre et la différence de niveau peut se mesurer .

A gauche : La station d'observation de l'Etna entourée de lave, prove­ nant de l'éruption de 1971 .

A droite : Un vulcanologue place une tige avec un petit clinomètre, à un mètre cinquante de profondeur, dans la zone des tremblements de terre en Californie du Sud.

Le cartouche donne une idée précise du clino ­ mètre, si sensible malgré sa taille de deux centimètres .

tre'.

Dans certains cas précédant une éruption, le magma remplit d'abord les cavités et les fentes du volcan.

Le vol­ can a ainsi une tendance à gonfler' dans une proportion qui peut être mesurée.

La partie principale, d'un clinomètre est composée de deux récipients remplis d'un liquide, généralement du mercure.

Les deux récipients communiquent par un petit tuyau .

Si la surface du sol se soulève, l'un des deux réci­ pients sera déplacé légèrement par rapport à l'autre; un peu de liquide coule ainsi de l'un vers l'autre.

Générale­ ment, deux de ces instruments sont installés perpendicu­ lairement entre eux.

Il est alors possible de déterminer la direction du mouvement d'inclinaison.

Les clinomètres n'indiquent pas seulement la probabilité d'une éruption, ils peuvent également indiquer qu'un volcan n'est entré en sommeil que provisoirement.

Un exemple de cette nature s'est produit au Kilauea, le volcan le plus récent d'Hawaii.

Ce volcan est connu pour son lac de lave appelé 'la demeure du feu éternel'.

Ce remarquable phénomène volcanique n'est plus aussi 'éternel' que jadis.

Il disparaît et réapparaît au cours des ans.

En 1957, les clinomètres du Kilauea signalèrent que toute la surface de la montagne gonflait.

Elle continua à s'enfler pendant les deux années suivantes.

Une subite augmentation du gonflement, en novembre 1957, laissait prévoir une éruption prochaine, qui se produisit le 14 novembre dans un cratère situé près du sommet .

L'écou­ lement de lave était faible et s'arrêta en décembre.

Mais 15. »