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Quelque intérêt que je prisse à la conversation, je ne pus m'empêcher, pendant ce temps-là, d'examiner ma tante, M.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

temps
Quelque intérêt que je prisse à la conversation, je ne pus m'empêcher, pendant ce temps-là, d'examiner ma tante, M. Dick et Jeannette, et d'achever cet examen par la chambre où je me trouvais. Ma tante était grande ; ses traits étaient prononcés sans être désagréables, son visage, sa voix, sa tournure, sa démarche, tout indiquait une inflexibilité de caractère qui suffisait amplement pour expliquer l'effet qu'elle avait produit sur une créature aussi douce que ma mère, mais elle avait dû être assez belle dans sa jeunesse, malgré une expression de raideur et d'austérité. Je remarquai bientôt que ses yeux étaient vifs et brillants ; ses cheveux gris formaient deux bandeaux contenus par une espèce de bonnet simple, plus communément porté dans ce temps-là qu'à présent, avec des pattes qui se nouaient sous le menton ; sa robe était gris-lavande et très propre, mais son peu d'ampleur indiquait que ma tante n'aimait pas à être gênée dans ses mouvements. Je me rappelle que cette robe me faisait l'effet d'une amazone dont on aurait écourté la jupe ; elle portait une montre d'homme, à en juger par la forme et le volume, avec une chaîne et des cachets à l'avenant ; le linge qu'elle portait autour du cou et des poignets ressemblait beaucoup aux cols et aux manchettes des chemises d'hommes. J'ai déjà dit que M. Dick avait les cheveux gris et le teint frais ; sa tête était de plus singulièrement courbée, et ce n'était pas par l'âge ; sa vue me rappelait l'attitude des élèves de M. Creakle, quand il venait de les battre. Les grands yeux gris de M. Dick étaient à fleur de tête, et brillaient d'un éclat humide et étrange, ce qui, joint à ses manières distraites, à sa soumission envers ma tante, et à sa joie d'enfant quand elle lui faisait un compliment, me donna l'idée qu'il était un peu timbré, quoique j'eusse peine à m'expliquer comment, dans ce cas, il habitait chez ma tante. Il était vêtu comme tout le monde, en paletot gris et en pantalon blanc ; une montre au gousset et de l'argent dans ses poches ; il le faisait même sonner volontiers, comme s'il en était fier. Jeannette était une jolie fille de dix-neuf à vingt ans, parfaitement propre et bien tenue. Quoique mes observations ne s'étendissent pas plus loin alors, je puis dire tout de suite ce que je ne découvris que par la suite, c'est qu'elle faisait partie d'une série de protégées que ma tante avait prises à son service tout exprès pour les élever dans l'horreur du mariage, ce qui faisait que généralement elles finissaient par épouser le garçon boulanger. La chambre était aussi bien tenue que ma tante et Jeannette. En posant ma plume, il y a un moment, pour y réfléchir, j'ai senti de nouveau l'air de la mer mêlé au parfum des fleurs. J'ai revu les vieux meubles si soigneusement entretenus, la chaise, la table et l'écran vert qui appartenaient exclusivement à ma tante, la toile qui couvrait le tapis, le chat, les deux serins, la vieille porcelaine, la grande jatte pleine de feuilles de roses sèches, l'armoire remplie de bouteilles, et enfin, ce qui ne s'accordait guère avec le reste, je me suis revu couvert de poussière, étendu sur le canapé et observant curieusement tout ce qui m'entourait. Jeannette nous avait quittés pour préparer le bain, quand ma tante, à ma grande terreur, changea tout à coup de visage et se mit à crier d'un air indigné et d'une voix étouffée : « Jeannette, des ânes ! » Sur quoi Jeannette remonta l'escalier de la cuisine, comme si le feu était à la maison, se précipita sur une petite pelouse en dehors du jardin, et détourna deux ânes qui avaient eu l'audace d'y poser le pied, avec des dames sur leur dos, tandis que ma tante sortant aussi en toute hâte, saisissait la bride d'un troisième animal que montait un enfant, l'éloignait de ce lieu respectable et donnait une paire de soufflets à l'infortuné gamin chargé de conduire les ânes, qui avait osé profaner cet endroit consacré. Je ne sais pas encore, à l'heure qu'il est, si ma tante avait des droits bien positifs sur cette petite pelouse, mais elle avait décidé dans son esprit qu'elle lui appartenait, et cela lui suffisait. On ne pouvait pas lui faire de plus sensible outrage que de faire passer un âne sur ce gazon immaculé. Quelque occupation qui pût l'absorber, quelque intéressante que fût la conversation à laquelle elle prenait part, un âne suffisait à l'instant pour détourner le cours de ses idées ; elle se précipitait sur lui incontinent. Des seaux d'eau et des arrosoirs étaient toujours prêts dans un coin pour qu'elle pût déverser leur contenu sur les assaillants ; il y avait des bâtons en embuscade derrière la porte pour faire des sorties d'heure en heure ; c'était un état de guerre permanent. Je soupçonne même que c'était aussi une distraction agréable pour les âniers, ou peut-être encore que les baudets les plus intelligents, sachant ce qui en était, prenaient plaisir, par l'entêtement qui fait le fond de leur caractère, à passer toujours par ce chemin. Je sais seulement qu'il y eut trois assauts pendant qu'on préparait le bain, et que dans le dernier, le plus terrible de tous, je vis ma tante engager la lutte avec un âne roux, âgé d'une quinzaine d'années, et qu'elle lui cogna la tête deux ou trois fois contre la barrière du jardin, avant qu'il eût eu le temps de comprendre de quoi il s'agissait. Ces interruptions me paraissaient d'autant plus absurdes, qu'elle était justement occupée à me donner du bouillon avec une cuiller, convaincue que je mourais véritablement de faim, et que je ne pouvais recevoir de nourriture qu'à très petites doses. C'est alors que, de temps en temps, au moment où j'avais la bouche ouverte, elle remettait la cuiller dans l'assiette en criant : « Jeannette, des ânes ! » et repartait pour résister à l'assaut. Le bain me fit grand bien. J'avais commencé à sentir des douleurs aiguës dans tous les membres, à la suite des nuits que j'avais passées à la belle étoile, et j'étais si fatigué, si abattu, que j'avais bien de la peine à rester éveillé cinq minutes de suite. Après le bain, ma tante et Jeannette me revêtirent d'une chemise, d'un pantalon appartenant à M. Dick, et m'enveloppèrent dans deux ou trois grands châles. Je devais avoir l'air d'un drôle de paquet, mais, dans tous les cas, c'était un paquet terriblement chaud. Je me sentais très faible et très assoupi, et je m'étendis de nouveau sur le canapé, où je m'endormis bientôt. C'était peut-être un rêve, suite naturelle de l'image qui avait occupé si longtemps mon esprit, mais je me réveillai avec l'impression que ma tante s'était penchée vers moi, qu'elle avait écarté mes cheveux et arrangé l'oreiller qui soutenait ma tête, puis qu'elle m'avait regardé longtemps. Les mots : « Pauvre enfant ! » semblaient aussi retentir à mes oreilles, mais je n'oserais assurer que ma tante les eût prononcés, car à mon réveil elle était assise près de la fenêtre, à regarder la mer, cachée derrière son écran mécanique qui tournait à volonté sur son pivot. Le dîner arriva tout de suite après mon réveil : il se composait d'un pudding et d'un poulet rôti ; j'étais assis à table, les jambes un peu retroussées sous moi-même, comme un pigeon à la crapaudine et ne les remuant qu'avec la plus grande difficulté. Mais, comme c'était ma tante qui m'avait ainsi emballé de ses propres mains, je n'osais pas me plaindre. Cependant j'étais extrêmement préoccupé de savoir ce qu'elle allait faire de moi, mais elle mangeait dans le plus profond silence, se bornant à me regarder fixement de temps en temps, et à dire « Miséricorde ! » ce qui ne contribuait pas à calmer mes inquiétudes. La nappe enlevée, on apporta du vin de Xérès, et ma tante m'en donna un verre, puis elle envoya chercher M. Dick, qui arriva aussitôt et prit son air le plus grave quand elle le pria de faire attention à mon histoire, qu'elle me fit raconter graduellement en réponse à une série de questions. Durant mon récit, elle tint les yeux fixés sur M. Dick, qui sans cela se serait endormi, je crois, et quand il essayait de sourire, ma tante le rappelait à l'ordre en fronçant les sourcils. « Je ne puis concevoir de quelle fantaisie cette pauvre enfant a été prise d'aller se remarier, dit ma tante quand j'eus fini. - Peut-être avait-elle de l'amour pour son second mari, suggéra M. Dick. - De l'amour ! répéta ma tante. Que voulez-vous dire ? qu'est-ce qu'elle avait besoin de ça ? - Peut-être, dit M. Dick d'un air malin, après un moment de réflexion, peut-être que ça lui faisait plaisir. - Plaisir, en vérité ! répliqua ma tante ; un beau plaisir, vraiment, pour cette pauvre enfant, d'aller donner son petit coeur au premier mauvais sujet venu qui ne pouvait manquer de la maltraiter d'une façon ou d'une autre. Que voulaitelle de plus, je vous le demande ? Elle avait eu un mari. Elle avait trouvé David Copperfield, qui avait eu la rage des poupées de cire depuis son berceau. Elle avait un enfant (oh ! à eux deux ils faisaient bien la paire) quand elle mit au monde celui que voici, ce fameux vendredi soir ! Et que voulait-elle de plus, je vous le demande ? » M. Dick secoua la tête mystérieusement comme s'il pensait qu'il n'y avait rien à répondre à ça. « Elle n'a même pas pu avoir un enfant comme tout le monde, continua ma tante. Qu'a-t-elle fait de la soeur de ce garçon, Betsy Trotwood ? il n'en a seulement pas été question ! Tenez, ne m'en parlez pas ! » M. Dick avait l'air très effrayé. « Le petit médecin avec la tête de côté, dit ma tante, Chillip, je crois, un nom comme ça, qu'est-ce qu'il faisait là ? il ne savait dire avec sa voix de rouge-gorge que son éternel : « C'est un garçon ! » Un garçon ! Ah ! quels imbéciles que tous ces gens-là ! » La vivacité de l'expression troubla extrêmement M. Dick et moi aussi, à dire le vrai. « Et puis, comme si cela ne suffisait pas, comme si elle n'avait pas fait assez de tort à la soeur de cet enfant, Betsy Trotwood, reprit ma tante, elle se remarie, elle épouse un meurtrier 1 ou quelque nom comme ça, pour faire tort à son fils. Il fallait qu'elle fût bien enfant de ne pas prévoir ce qui est arrivé, et que son garçon irait un jour errer par le monde comme un vagabond, comme un petit Caïn en herbe ; qui sait ? » M. Dick me regarda fixement comme pour reconnaître si je répondais à ce signalement. « Et puis voilà cette femme avec un nom sauvage, dit ma tante, cette Peggotty qui se marie à son tour, comme si elle n'avait pas assez vu les inconvénients du mariage ; il faut qu'elle se marie aussi, à ce que raconte cet enfant. J'espère bien, au moins, dit ma tante en branlant la tête, que son mari est de l'espèce qu'on voit si souvent figurer dans les journaux, et qu'il la battra en conscience. » Je ne pouvais supporter d'entendre ainsi attaquer ma chère bonne, ni qu'on fit des voeux de cette nature sur son compte. Je dis à ma tante qu'elle se trompait, que Peggotty était la meilleure amie du monde, la servante la plus fidèle, la plus dévouée, la plus constante qu'on pût rencontrer ; qu'elle m'avait toujours aimé tendrement et ma mère aussi, quelle avait soutenu la tête de ma mère à ses derniers moments, et qu'elle avait reçu son dernier baiser. Le souvenir des deux personnes qui m'avaient le plus aimé au monde me coupait la voix ; je fondis en larmes en essayant de dire que la maison de Peggotty m'était ouverte, que tout ce qu'elle avait était à ma disposition ; et que j'aurais été chercher un refuge chez elle, si je n'avais craint de lui attirer des difficultés insurmontables dans sa situation. Je ne pus aller plus loin et je cachai mon visage dans mes mains. « Bien, bien ! dit ma tante, cet enfant a raison de défendre ceux qui l'ont protégé. Jeannette, des ânes ! » Je crois que, sans ces malheureux ânes, nous en serions venus alors à nous comprendre : ma tante avait posé la main sur mon épaule, et, me sentant encouragé par cette marque d'approbation, j'étais sur le point de l'embrasser et d'implorer sa protection. Mais l'interruption et le désordre que jeta dans son esprit la lutte subséquente, mit un terme pour le moment à toute pensée plus douce ; ma tante déclara avec indignation à M. Dick que son parti était pris et qu'elle était décidée à en appeler aux lois de son pays et à amener devant les tribunaux les propriétaires de tous les ânes de Douvres ; cet accès d'ânophobie lui dura jusqu'à l'heure du thé. Après le repas, nous restâmes près de la fenêtre dans le but, je suppose, d'après l'expression résolue du visage de ma tante, d'apercevoir de loin de nouveaux délinquants. Quand il fit nuit, Jeannette apporta des bougies, ferma les rideaux et plaça un damier sur la table. « Maintenant, M. Dick, dit ma tante en le regardant sérieusement et en levant le doigt comme l'autre fois, j'ai encore une question à vous faire. Regardez cet enfant. - Le fils de David ? dit M. Dick d'un air d'attention et d'embarras. - Précisément, dit ma tante. Qu'en feriez-vous, maintenant ? - Ce que je ferais du fils de David ? dit M. Dick. - Oui, répliqua ma tante, du fils de David. - Oh ! dit M. Dick, oui, j'en ferais... je le mettrais au lit ! - Jeannette, s'écria ma tante avec l'expression de satisfaction triomphante que j'avais déjà remarquée. M. Dick a toujours raison. Si le lit est prêt, nous allons le coucher. » Jeannette déclara que le lit était prêt, et on me fit monter comme un prisonnier entre quatre gendarmes, ma tante en tête et Jeannette à l'arrière-garde. La seule circonstance qui me donnât encore de l'espoir, c'est que, sur la question de ma tante à propos d'une odeur de roussi qui régnait dans l'escalier, Jeannette répliqua qu'elle venait de brûler ma vieille chemise dans la cheminée de la cuisine. Mais il n'y avait pas d'autres vêtements dans ma chambre que le triste trousseau que j'avais sur le corps, et quand ma tante m'eut laissé là en me prévenant que ma bougie ne devait pas rester allumée plus de cinq minutes, je l'entendis fermer la porte à clef en dehors. En y réfléchissant, je me dis que peut-être ma tante, ne me connaissant pas, pouvait croire que j'avais l'habitude de m'enfuir, et qu'elle prenait ses précautions en conséquence. Ma chambre était jolie, située au haut de la maison et donnait sur la mer, que la lune éclairait alors. Après avoir fait ma prière, mon bout de bougie s'étant éteint, je me rappelle que je restai près de la fenêtre à regarder les rayons de la lune sur l'eau, comme si c'était un livre magique où je pusse espérer de lire ma destinée, ou bien encore comme si j'allais voir descendre du ciel, le long de ses rayons lumineux, ma mère avec son petit enfant pour me regarder comme le dernier jour où j'avais vu son doux visage. Je me rappelle encore que le sentiment solennel qui remplissait mon coeur, quand je détournai enfin les yeux de ce spectacle, céda bientôt à la sensation de reconnaissance et de repos que m'inspirait la vue de ce lit entouré de rideaux blancs ; je me souviens encore du plaisir avec lequel je m'étendis entre ces draps blancs comme la neige. Je pensais à tous les lieux solitaires où j'avais couché à la belle étoile et je demandai à Dieu de me faire la grâce de ne plus me trouver sans asile et de ne jamais oublier ceux qui n'avaient pas un toit où reposer leur tête. Je me souviens qu'ensuite je crus, petit à petit, descendre dans le monde des rêves par ce sentier de lumière qui jetait sur la mer un éclat mélancolique.
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« Le bain mefitgrand bien.J’avais commencé àsentir desdouleurs aiguësdanstouslesmembres, àla suite desnuits que j’avais passées àla belle étoile, etj’étais sifatigué, siabattu, quej’avais biendelapeine àrester éveillé cinq minutes desuite.

Après lebain, matante etJeannette merevêtirent d’unechemise, d’unpantalon appartenant à M. Dick, etm’enveloppèrent dansdeux outrois grands châles.

Jedevais avoirl’aird’un drôle depaquet, mais,danstous les cas, c’était unpaquet terriblement chaud.Jeme sentais trèsfaible ettrès assoupi, etjem’étendis denouveau surle canapé, oùjem’endormis bientôt. C’était peut-être unrêve, suitenaturelle del’image quiavait occupé silongtemps monesprit, maisjeme réveillai avec l’impression quematante s’était penchée versmoi, qu’elle avaitécarté mescheveux etarrangé l’oreiller qui soutenait matête, puisqu’elle m’avait regardé longtemps.

Lesmots : « Pauvre enfant ! » semblaient aussiretentir à mes oreilles, maisjen’oserais assurerquematante leseût prononcés, caràmon réveil elleétait assise prèsdela fenêtre, àregarder lamer, cachée derrière sonécran mécanique quitournait àvolonté surson pivot. Le dîner arriva toutdesuite après monréveil : ilse composait d’unpudding etd’un poulet rôti ;j’étais assisàtable, les jambes unpeu retroussées sousmoi-même, commeunpigeon àla crapaudine etne les remuant qu’aveclaplus grande difficulté.

Mais,comme c’étaitmatante quim’avait ainsiemballé deses propres mains,jen’osais pasme plaindre.

Cependant j’étaisextrêmement préoccupédesavoir cequ’elle allaitfairedemoi, mais ellemangeait dansle plus profond silence,sebornant àme regarder fixement detemps entemps, etàdire « Miséricorde ! » cequi ne contribuait pasàcalmer mesinquiétudes. La nappe enlevée, onapporta duvin deXérès, etma tante m’endonna unverre, puiselleenvoya chercher M. Dick, qui arriva aussitôt etprit son airleplus grave quand ellelepria defaire attention àmon histoire, qu’ellemefitraconter graduellement enréponse àune série dequestions.

Durantmonrécit, elletintlesyeux fixéssurM. Dick, quisans cela se serait endormi, jecrois, etquand ilessayait desourire, matante lerappelait àl’ordre enfronçant lessourcils. « Je nepuis concevoir dequelle fantaisie cettepauvre enfantaété prise d’aller seremarier, ditma tante quand j’eus fini. – Peut-être avait-elledel’amour poursonsecond mari,suggéra M. Dick. – De l’amour ! répétamatante.

Quevoulez-vous dire ?qu’est-ce qu’elleavaitbesoin deça ? – Peut-être, ditM. Dick d’unairmalin, aprèsunmoment deréflexion, peut-être queçalui faisait plaisir. – Plaisir, envérité ! répliqua matante ; unbeau plaisir, vraiment, pourcette pauvre enfant, d’allerdonner sonpetit cœur aupremier mauvais sujetvenu quinepouvait manquer delamaltraiter d’unefaçonoud’une autre.

Quevoulait- elle deplus, jevous ledemande ? Elleavait euun mari.

Elleavait trouvé DavidCopperfield, quiavait eularage des poupées decire depuis sonberceau.

Elleavait unenfant (oh !àeux deux ilsfaisaient bienlapaire) quand ellemitau monde celuiquevoici, cefameux vendredi soir !Etque voulait-elle deplus, jevous ledemande ? » M. Dick secoualatête mystérieusement commes’ilpensait qu’iln’yavait rienàrépondre àça. « Elle n’amême paspuavoir unenfant comme toutlemonde, continua matante.

Qu’a-t-elle faitdelasœur dece garçon, BetsyTrotwood ? iln’en aseulement pasétéquestion ! Tenez,nem’en parlez pas ! » M. Dick avaitl’airtrès effrayé. « Le petit médecin aveclatête decôté, ditma tante, Chillip, jecrois, unnom comme ça,qu’est-ce qu’ilfaisait là ?il ne savait direavec savoix derouge-gorge quesonéternel : « C’estungarçon ! » Ungarçon ! Ah !quels imbéciles que tous cesgens-là ! » La vivacité del’expression troublaextrêmement M. Dicketmoi aussi, àdire levrai. « Et puis, comme sicela nesuffisait pas,comme sielle n’avait pasfaitassez detort àla sœur decet enfant, Betsy Trotwood, repritmatante, elleseremarie, elleépouse un meurtrier 1 ou quelque nomcomme ça,pour fairetortàson fils.Ilfallait qu’elle fûtbien enfant dene pas prévoir cequi est arrivé, etque songarçon iraitunjour errer parlemonde comme unvagabond, commeunpetit Caïnenherbe ; qui sait ? » M. Dick meregarda fixement commepourreconnaître sije répondais àce signalement. « Et puis voilà cette femme avecunnom sauvage, ditma tante, cettePeggotty quisemarie àson tour, comme si elle n’avait pasassez vules inconvénients dumariage ; ilfaut qu’elle semarie aussi,àce que raconte cetenfant. J’espère bien,aumoins, ditma tante enbranlant latête, quesonmari estdel’espèce qu’onvoitsisouvent figurerdans les journaux, etqu’il labattra enconscience. ». »

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