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Phidias Ve siècle av.

Publié le 05/04/2015

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phidias
Phidias Ve siècle av. J.-C. Phidias, fils de Charmidès, naquit à Athènes dans les premières années du Ve siècle avant notre ère. Son enfance se déroula dans l'atmosphère exaltante des guerres médiques. Sans doute était-il trop jeune pour prendre une part active à cette lutte décisive entre l'Europe et l'Asie. Du moins, comme son contemporain Sophocle, dut-il en être profondément marqué : ce n'est pas un hasard si les années qui suivirent immédiatement ce conflit virent se définir les formes qui allaient pendant des siècles s'imposer à l'art occidental. Phidias devait jouer un rôle capital dans cette évolution. La première oeuvre que la tradition antique lui attribue se rattache directement aux récents événements militaires : c'est un groupe de statues de bronze que les Athéniens érigèrent à Delphes en souvenir de la bataille de Marathon. On a des raisons d'y reconnaître une initiative de Cimon, qui dirigea la politique d'Athènes entre 475 et 461. En plaçant vers 470 les débuts du jeune sculpteur, on ne doit pas être très éloigné de la vérité. Athènes connaissait alors les premiers succès d'une expansion qui devait durer cinquante années. Auréolée d'une gloire toute neuve, elle se faisait le champion de l'hellénisme contre les Barbares et construisait du même coup un empire maritime, gage de sa prospérité commerciale. D'autre part, héritière d'une civilisation qu'au siècle précédent les Pisistratides avaient déjà portée à un extrême raffinement, elle s'attachait à renouveler cette incomparable tradition en la soumettant à la discipline qu'imposait son nouvel idéal de patriotisme guerrier. Ainsi s'explique l'apparition du style sévère, dont la vigueur et la sobriété nous touchent encore aujourd'hui. C'est l'âge d'Eschyle, qui précède et prépare la pleine maturité classique. Les sculpteurs se plaisent à des effets naturalistes et, en même temps, à des recherches subtiles d'harmonie et de proportions. Mais, quand ils représentent des dieux, ils ne nous donnent guère qu'un sentiment de perfection humaine et rarement celui de la présence divine. Grandi dans la discipline du style sévère, Phidias en recueillit l'héritage, le dépouilla de son excessive austérité et le conduisit à son plein épanouissement. Il a dû son succès d'abord à sa valeur technique, à sa virtuosité sans défaut qui s'est affirmée dans les domaines les plus divers. Il l'a dû aussi à sa hauteur de vues et à la gravité religieuse de son inspiration. Il l'a dû enfin à une imagination plastique qui lui a permis de créer tout un monde de formes nouvelles. Phidias appartenait à une famille d'artistes : son frère Pleistainetos et un de ses neveux, Panainos, furent des peintres connus. Bien qu'il ait étudié chez un sculpteur, Phidias sut aussi manier le pinceau : sur la statue d'Athéna Parthénos, la face intérieure du bouclier de la déesse était décorée d'une Gigantomachie peinte qui a inspiré plusieurs copistes. Les Anciens ont vanté les mérites de ses ouvrages d'orfèvrerie : poissons, cigales, abeilles en métal précieux. Cela ne doit pas surprendre d'un homme rompu à la techni...
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« Au reste une telle variété de dons apparaissait comme moins exceptionnelle dans l'antiquité que de nos jours. Les sources anciennes rapportent à Phidias une vingtaine d' œ uvres.

Mais les lacunes de notre information ne permettent guère d'établir une chronologie détaillée.

Du moins pouvons-nous esquisser les grandes lignes de sa carrière.

Après le groupe des Marathonomaques à Delphes, antérieur à 461, la première œ uvre approximativement datée est la colossale Athena de bronze, haute de huit mètres, qui fut dressée sur l'Acropole d'Athènes avant 453.

La renommée de ce grand ouvrage incita les Eléens, administrateurs du sanctuaire de Zeus à Olympie, à s'adresser à Phidias pour la statue de culte qui devait prendre place dans le temple nouvellement construit dans ce sanctuaire.

L'artiste, aidé par une équipe de techniciens, travailla pendant plusieurs années à ce colosse de douze mètres, recouvert d'or et d'ivoire.

Sitôt achevé, le Zeus d'Olympie inspira une admiration unanime.

Il fut rangé au nombre des sept merveilles du monde.

Si nos sources placent l'apogée de Phidias dans les années 448-445, c'est précisément parce qu'il venait alors de terminer son chef-d' œ uvre. Vers le même temps Périclès, qui présidait aux destinées d'Athènes, voulait rendre évidente aux yeux de tous la prospérité de sa ville en la dotant de temples magnifiques et d' œ uvres d'art.

Pour diriger les travaux considérables qu'il allait entreprendre sur l'Acropole, il fit choix de Phidias.

Pendant dix ans, à partir de 447, Phidias assuma ce rôle directeur au nom de Périclès, dont il était devenu le familier et l'ami.

Sous ses ordres, toute une armée d'architectes et de sculpteurs conçut et exécuta dans ce bref espace de temps ces ouvrages qui n'ont pas cessé d'exciter l'admiration du monde, “ comme si, dit Plutarque, ils avaient en eux un souffle d'éternelle jeunesse, une âme qui ne saurait vieillir ”.

En outre Phidias avait la charge d'ériger dans le temple majeur de la déesse tutélaire (celui qu'on appela plus tard le Parthénon) la statue de culte d'Athéna Parthénos.

Quand, en 438, fut consacrée dans le bâtiment encore inachevé l'effigie monumentale d'or et d'ivoire, haute de douze mètres, Phidias pouvait s'enorgueillir d'avoir magnifiquement œ uvré pour le prestige de sa patrie. Pourtant l'ingratitude de ses concitoyens ne devait pas tarder à se manifester cruellement. La longue autorité de Périclès commençait à peser et ses ennemis, n'osant l'attaquer de front, s'en prenaient à ses familiers.

On reprochait à Phidias d'avoir représenté, dans l'Amazonomachie en bas-relief qui figurait sur la face extérieure du bouclier d'Athéna, le héros Thésée sous les traits de Périclès et le légendaire sculpteur Dédale sous les siens propres.

C'était pourtant une belle idée que de mettre ainsi côte à côte, unis dans le même combat, le politique et l'artiste ! Mais les malveillants y voyaient un sacrilège.

Une médiocre copie en marbre du bouclier nous a conservé sans doute ce portrait de Phidias par lui-même, sous l'aspect d'un homme chauve (il avait alors plus de cinquante ans) brandissant vers la gauche, à deux mains, la lourde masse du sculpteur.

On accusait aussi Phidias d'avoir dilapidé en partie les matériaux qui lui avaient été confiés pour la statue d'Athéna.

Un procès lui fut intenté.

Bien que la tradition antique fournisse sur ce point des indications contradictoires, il est sûr qu'il fut condamné et probable qu'il mourut dans les prisons d'Athènes.

Ces événements eurent lieu peu avant la guerre du Péloponnèse, donc avant 432, car les contemporains insinuèrent que Périclès avait volontairement provoqué cette guerre pour échapper lui-même au sort qu'on avait fait subir à Phidias.. »

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