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Pierre Corneille Si l'on se tourne vers la vie de l'homme, il est difficile de dégager Corneille de sa légende.

Publié le 05/04/2015

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Pierre Corneille Si l'on se tourne vers la vie de l'homme, il est difficile de dégager Corneille de sa légende. Il naît rue de la Pie, à Rouen, le 6 juin 1606. Sa soeur Marthe (qui sera la mère de Fontenelle), ses frères, dont l'un, Thomas, va connaître au théâtre le plus grand succès du siècle, la maison de campagne à Petit-Couronne où l'on passe les vacances d'été, un interminable procès pour un mur de séparation le long d'une mare, l'entrée au collège des Jésuites, ces menus faits alimentent les annales d'une enfance dont nous ignorons tout. L'adolescence ? Une allure fière, beaucoup de désinvolture et de morgue, un goût vif et court pour la femme, un ton gouailleur, bravache et quelque peu mousquetaire. Ni le " bonhomme ", ni le " grand " Corneille ne rappellent cette bohème du jeune écrivain, sensuel plus que sentimental, porté aux bagatelles, aux sous-entendus sans délicatesse. Mais l'élève des Jésuites s'accordait sup...
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« Si l'on se tourne vers la vie de l'homme, il est difficile de dégager Corneille de sa légende.

Il naît rue de la Pie, à Rouen, le 6 juin 1606.

Sa s œ ur Marthe (qui sera la mère de Fontenelle), ses frères, dont l'un, Thomas, va connaître au théâtre le plus grand succès du siècle, la maison de campagne à Petit-Couronne où l'on passe les vacances d'été, un interminable procès pour un mur de séparation le long d'une mare, l'entrée au collège des Jésuites, ces menus faits alimentent les annales d'une enfance dont nous ignorons tout.

L'adolescence ? Une allure fière, beaucoup de désinvolture et de morgue, un goût vif et court pour la femme, un ton gouailleur, bravache et quelque peu mousquetaire.

Ni le “ bonhomme ”, ni le “ grand ” Corneille ne rappellent cette bohème du jeune écrivain, sensuel plus que sentimental, porté aux bagatelles, aux sous-entendus sans délicatesse.

Mais l'élève des Jésuites s'accordait superbement à ce donjuanisme en herbe : on serait même tenté de découvrir de l'un à l'autre un secret chemin.

Il est vrai : à peu près tout nous échappe, son premier amour pour Catherine Hue, son mariage avec Marie de Lampérière, sa fonction d'avocat du Roi.

Ni son intervention dans l'affaire de navigation fluviale qui opposait les pilotes aux propriétaires-armateurs du Havre, ni son procès avec Hays porté devant le conseil privé au sujet d'une place de second avocat à la Table de Marbre, ne suffisent à nous faire saisir sa vie intime et son caractère. Bourgeois, bon père de famille, chrétien convaincu, c'est possible ; rien ne nous en assure.

A deux reprises (après Polyeucte et après Pertharite ) il semble rechercher la solitude ; appliqué, scolaire, il traduit alors l'Imitation de Jésus-Christ, les Hymnes du Bréviaire romain, la Louange de la Sainte Vierge. Mais il écrit en même temps la Toison d'or et Agésilas. Fut-il de la Fronde ? gallican ou ultramontain ? Fut-il pour ou contre les Ministres et les Reines régentes ? Son esprit d'indépendance et de rébellion contre les puissances s'affirme aussi bien que son esprit de soumission au Roi et aux Grands.

Après la révolte des va-nus-pieds à Rouen, et l'effroyable répression du Chancelier Séguier, on aimerait croire qu'il choisit volontiers pour sa tragédie de Cinna le thème de la clémence.

Mais plus tard, la cabale des Princes étant dispersée dans le sang et l'exil, il accepte de remplacer le frondeur Bauldry relevé de sa charge de Procureur des Etats de Normandie.

Opportunisme, ambition ou conviction de légitimiste ? On ne peut décider.. »

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