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Pisistrate vers 600-527 av.

Publié le 05/04/2015

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Pisistrate vers 600-527 av. J.-C. Les réformes hardies du sage Solon n'avaient pu redonner la paix sociale à Athènes. Des regroupements à la fois géographiques et politiques y apparaissent : les " gens de la plaine " (Pédiens) comprennent les grandes familles aristocratiques et les paysans les plus riches, partisans de l'oligarchie ; les " gens de la côte " (Paraliens), tous ceux qui vivent du commerce, de l'artisanat, de la pêche, enclins à se contenter de la démocratie très modérée instituée par Solon ; les " gens de la montagne " (Diacriens), les ruraux les plus défavorisés et ceux dont la naissance n'était pas pure. On n'ose parler de partis à propos de ces factions où la personnalité. et le prestige des chefs, tous nobles, jouent autant de rôle que les intérêts et les idéologies. La faction des Diacriens s'organise plus tardivement que les autres, sous l'impulsion de Pisistrate, un Eupatride qui prétendait descendre de Nestor, roi de Pylos. " Le plus dévoué à la démocratie " d'après Aristote (Constitution des Athéniens, 13) il groupe en fait les insatisfaits et les déclassés et utilise la gloire qu'il a acquise en triomphant des Mégariens. Il se présente devant l'assemblée couvert de sang, clamant qu'on a voulu l'assassiner. Le peuple s'indigne et, malgré Solon, lui accorde une escorte de cinquante porte-gourdin. C'était faire de lui un tyran et Pisistrate en profite aussitôt pour lever une garde plus nombreuse et pour s'emparer de l'Acropole. Pédiens et Paraliens ne se résignent pas et forcent Pisistrate à s'exiler une première fois, six ans après sa prise du pouvoir. Mais, à la suite d'un désaccord avec sa propre faction, le chef des Paraliens, Mégaclès, de la puissante famille des Alcméonides, conclut un accord avec Pisistrate, sous la condition qu'il épouserait sa fille. Pisistrate revient donc à Athènes, usant d'une...

« cité se gouverner selon la constitution établie, veillant seulement à ce qu'une des hautes magistratures fût toujours occupée par l'un des leurs.

” Il feint même de respecter les lois au point de se présenter à l'Aréopage devant lequel il avait été assigné.

Il s'entoure d'une garde du corps, mais — quoi qu'en dise Aristote — ne croit pas nécessaire d'enlever leurs armes à ses concitoyens.

Il se contente de prendre des otages dans les familles les plus hostiles et de confier leur garde à son ami Lygdamis que, pour prix de ses services, il a aidé à s'imposer comme tyran à Naxos. Il cherche à améliorer la condition du petit paysan, partageant sans doute quelques grands domaines, consentant des prêts aux plus besogneux, facilitant l'extension des vignobles, beaucoup plus rémunérateurs en Attique que les emblavures.

Il cherche à déterminer un retour à la terre, empêche les ruraux d'aller à la ville en instituant des juges itinérants, parcourt lui-même les campagnes pour connaître leurs besoins.

Une anecdote piquante racontée par Aristote le montre en conversation avec un paysan bourru qu'il récompense de son amour du travail et de sa franchise en le libérant d'impôt.

Pisistrate consolide ainsi cette moyenne et petite paysannerie, sauvée rassurée par Solon, et qui fera encore la force d'Athènes lors de la première guerre médique. En même temps, le commerce et l'artisanat se développent, enrichissant le démos urbain.

Les frappes de monnaies se multiplient.

Les ateliers du Céramique fabriquent des vases d'une remarquable qualité, qui concurrencent définitivement ceux de Corinthe à partir de 550 : leur aire de dispersion va du Pont-Euxin à la Gaule, de l'Asie Mineure à l'Égypte, preuve de l'essor prodigieux du négoce.

Vers 530 une technique nouvelle apparaît (remplacement de la figure noire par la figure rouge), grosse d'un prodigieux avenir. Aussi bien pour ses prêts que pour la large politique de construction qu'il entend mener, Pisistrate a besoin d'argent.

Ses mines de Thrace et l'impôt du vingtième qu'il lève sur les produits de la terre lui en fournissent.

Il peut alors embellir sa patrie, selon l'usage de tous les tyrans.

Athènes n'avait pas assez d'eau : il capte des sources et augmente ainsi considérablement le débit de la Callirhoé, qui prend le nom d'Énnéacrounos (fontaine aux neuf bouches).

L'Acropole est dotée d'un Propylée et d'un nouveau temple consacré à la déesse poliade Athéna, l'Hécatompédon (temple aux cent pieds) : temple encore modeste, muni seulement de deux colonnes sur chaque façade et décoré de frontons de tuf représentant la lutte d'Héraclès contre Triton et une assemblée divine ; ce sont probablement ses fils plutôt que Pisistrate à la fin de sa vie qui l'entoureront d'une colonnade et lui donneront des frontons de marbre.

Au pied de l'Acropole, il bâtit deux temples, dédiés l'un à Apollon Pythien, l'autre à Dionysos.

A Éleusis, il édifie une nouvelle salle d'initiation pour les mystères des “ deux déesses ”. Ces constructions sacrées montrent bien la ferme volonté de Pisistrate d'établir dans la cité un équilibre entre les dieux d'en haut et les divinités chthoniennes, telles Dionysos ou les “ deux déesses ”, chères au c œ ur du peuple.

De même toutes les fêtes sont célébrées avec une splendeur remarquable : les Grandes Panathénées, instituées peu avant sa première accession au pouvoir, les Grandes Dionysies, créées par lui pour exalter une divinité à laquelle il. »

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