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Plaute vers 254-184 av.

Publié le 05/04/2015

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Plaute vers 254-184 av. J.-C. " Depuis que la mort a saisi Plaute, la comédie est en deuil, la scène déserte : les Ris, les Jeux, la Plaisanterie, les Rythmes innombrables s'accordent tous pour le pleurer. " Cette épitaphe, rapportée par Aulu-Gelle et que la perfidie des confrères de Plaute attribuait au poète comique lui-même, exprime sans doute le chagrin que ressentirent, aux environs de l'an 184 (av. J.-C.) les amateurs de théâtre romain en apprenant la disparition de leur plaisant compatriote. Elle traduit aussi l'inquiétude qui accompagne légitimement le trépas des bons amuseurs : qui, maintenant, saura nous faire rire autant qu'il y excellait ? Crainte vaine, et le rire de Plaute, -- qui déjà venait de loin -- a traversé les siècles et poursuivra sa course longtemps après que nous-mêmes aurons laissé " la scène déserte ". Parce que c'est un rire si profondément populaire, et en soi si élémentaire, si immédiatement provoqué, qu'il n'a pas la moindre chance de s'éteindre. Qui était Plaute ? On n'en sait pas grand-chose, ce qui donne aux érudits toutes les émotions des assurances successives. Il semble qu'il soit né dans un village d'Ombrie, Sarsina, peut-être, ou Sassina. Quand donc ? Quelque soixante-dix ans avant de mourir, semble-t-il maintenant. S...
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« Plaute risquent de nous apparaître comme les “ brouillons ” d' œ uvres et de scènes, dont la perfection technique nous est naturellement plus accessible et familière. A vrai dire, ces comédies de Plaute pouvaient aussi apparaître aux auditeurs lettrés de Rome comme des mises en forme modernes de ces comédies grecques que connaissait bien Plaute, — et dont fort peu nous sont parvenues.

Ménandre, Philémon, Démophile, Dyphile, qui ne sont plus que des noms, avaient eux aussi diverti leurs compatriotes avec la cassette de l'avare, le valet rusé qui aide le fils à voler le père, et le soldat qui devait, bien plus tard, s'appeler Matamore...

Aussi bien n'est-ce pas de l'originalité d'un sujet que l'on peut louer un auteur comique : le nombre de “ sujets ” est comme on sait limité. L'agrément vrai d'une lecture de Plaute vient d'abord de la connaissance qu'il nous permet d'avoir de ce qu'étaient, en un lieu donné, en un temps précis, les éternels personnages de toutes les comédies de tous les temps.

Les voici rassemblés à Rome — comme ils le furent à Athènes, comme ils le seront à Paris et dans la province française, comme ils furent dans les tavernes de Londres, ou dans les auberges des petites villes allemandes.

Mais ici ils sont bien à Rome.

D'une première lecture des comédies de Plaute, la plus simple impression que l'on puisse tirer est celle, à peu près, que l'on ressent à la découverte de Restif de la Bretonne, — par exemple.

Celle d'une familiarité soudaine, et simple, avec un univers entièrement disparu et disparu avec ses coutumes, ses façons d'être et de comprendre, son langage même.

Dans lequel on ne vit pas, pour cela moins à l'aise, grâce à cette permanence des esprits des situations et des caractères, des réactions et malentendus qui naissent de tous rapports sociaux, et qui sont universels.

Ce qui appartient au génie comique de Plaute, et ce par quoi il peut encore nous atteindre, c'est sans doute d'avoir trouvé l'exacte mesure entre le “ pittoresque ” de son temps, — et qui pour lui n'était en rien “ pittoresque ”, — et le comique de tous les temps.

Ainsi firent Shakespeare, et Molière, — tous pilleurs, tous emprunteurs, — tous créateurs. A cette première approche de Plaute, toute personnelle, doit naturellement succéder une étude plus approfondie, érudite, non de ses textes mêmes, tels qu'ils nous sont parvenus — cela est affaire des plus savants spécialistes — mais bien des conditions matérielles des représentations, de la sorte de spectateurs qui venaient y rire, et de la sorte aussi des spectateurs qui boudaient à ce rire.

A ces questions répond un Essai sur le Comique dans Plaute , qui est jusqu'à présent la plus efficace introduction que je connaisse à ce comique à la fois si particularisé et universel. Il est vrai, nous n'avons pas beaucoup de précisions sur l'homme qu'était Plaute.

Que ce qu'il a laissé traîner derrière lui puisse encore, après vingt-deux siècles, donner envie de le mieux connaître, et que nous le reconnaissions encore, est un bon signe de santé.. »

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