Plaute vers 254-184 av.
Publié le 05/04/2015
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«
Plaute risquent de nous apparaître comme les “ brouillons ” d' œ uvres et de scènes, dont la
perfection technique nous est naturellement plus accessible et familière.
A vrai dire, ces comédies de Plaute pouvaient aussi apparaître aux auditeurs lettrés de
Rome comme des mises en forme modernes de ces comédies grecques que connaissait bien
Plaute, — et dont fort peu nous sont parvenues.
Ménandre, Philémon, Démophile,
Dyphile, qui ne sont plus que des noms, avaient eux aussi diverti leurs compatriotes avec
la cassette de l'avare, le valet rusé qui aide le fils à voler le père, et le soldat qui devait, bien
plus tard, s'appeler Matamore...
Aussi bien n'est-ce pas de l'originalité d'un sujet que l'on
peut louer un auteur comique : le nombre de “ sujets ” est comme on sait limité.
L'agrément vrai d'une lecture de Plaute vient d'abord de la connaissance qu'il nous permet
d'avoir de ce qu'étaient, en un lieu donné, en un temps précis, les éternels personnages de
toutes les comédies de tous les temps.
Les voici rassemblés à Rome — comme ils le furent à
Athènes, comme ils le seront à Paris et dans la province française, comme ils furent dans
les tavernes de Londres, ou dans les auberges des petites villes allemandes.
Mais ici ils
sont bien à Rome.
D'une première lecture des comédies de Plaute, la plus simple
impression que l'on puisse tirer est celle, à peu près, que l'on ressent à la découverte de
Restif de la Bretonne, — par exemple.
Celle d'une familiarité soudaine, et simple, avec un
univers entièrement disparu et disparu avec ses coutumes, ses façons d'être et de
comprendre, son langage même.
Dans lequel on ne vit pas, pour cela moins à l'aise, grâce à
cette permanence des esprits des situations et des caractères, des réactions et malentendus
qui naissent de tous rapports sociaux, et qui sont universels.
Ce qui appartient au génie
comique de Plaute, et ce par quoi il peut encore nous atteindre, c'est sans doute d'avoir
trouvé l'exacte mesure entre le “ pittoresque ” de son temps, — et qui pour lui n'était en
rien “ pittoresque ”, — et le comique de tous les temps.
Ainsi firent Shakespeare, et
Molière, — tous pilleurs, tous emprunteurs, — tous créateurs.
A cette première approche de Plaute, toute personnelle, doit naturellement succéder une
étude plus approfondie, érudite, non de ses textes mêmes, tels qu'ils nous sont parvenus —
cela est affaire des plus savants spécialistes — mais bien des conditions matérielles des
représentations, de la sorte de spectateurs qui venaient y rire, et de la sorte aussi des
spectateurs qui boudaient à ce rire.
A ces questions répond un Essai sur le Comique dans
Plaute , qui est jusqu'à présent la plus efficace introduction que je connaisse à ce comique à
la fois si particularisé et universel.
Il est vrai, nous n'avons pas beaucoup de précisions sur l'homme qu'était Plaute.
Que ce
qu'il a laissé traîner derrière lui puisse encore, après vingt-deux siècles, donner envie de le
mieux connaître, et que nous le reconnaissions encore, est un bon signe de santé..
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