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Prosper Mérimée par Pierre Josserand Conservateur en chef à la Bibliothèque Nationale C'était en 1920.

Publié le 05/04/2015

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Prosper Mérimée par Pierre Josserand Conservateur en chef à la Bibliothèque Nationale C'était en 1920. Dans le concert des articles qui célébraient le cinquantenaire de la mort de Mérimée, une note discordante. Le terrible abbé Bremond, magistral et dédaigneux, prononçait : " Le grand goût ne souffre pas l'apothéose des secs. " La sécheresse de Mérimée est article de foi pour qui n'aime point l'antiromantisme de sa phrase courte, qui suggère plus qu'elle n'exprime et sacrifie la méditation lyrique au mouvement. Barbey d'Aurevilly disait déjà : " Gustave Planche, sec comme son nom, adorait la sécheresse de Mérimée. " Et dans un petit livre sur Musset, Maurice Donnay, nommant cinq fois Mérimée, cinq fois écrit : " Le sec Mérimée. " Telle l'Aurore (aux doigts de rose), tel Achille (aux pieds légers), Mérimée traîne après soi son épithète homérique, mais la sienne est infamante. Ayant condamné le fond, Henri Bremond jugeait sans plus de pitié la forme et recueillait avec délectation et férocité une pincée de gaucheries, lourdeurs et incorrections. Encore en a-t-il oublié. Par exemple, " Elle se répétait tout ce que Darcy lui avait dit et se repentait de ne lui avoir pas dit cent choses qu'elle aurait pu lui dire ", ou " Il paraissait plus touché de sa mésaventure qu'elle ne l'était elle-même. Il m'aime ! pensa-t-elle ", voilà qui n'est pas d'un style très surveillé. Quant à Colomba, qui met " la main sur ses yeux comme ces oiseaux qui se rassurent " et Carmen, quand elle part "...

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