RIRE, POUR QUOI FAIRE ?

« expérience de vie.

Puis dans une seconde partie, nous verrons qu'il est également lié à notre personnalité et nos attirances pour tel ou tel sujet.Tout d'abord, il est certain que le rire est lié à notre culture et à notre expérience de vie.

Le sens de l'humour varie souvent d'un pays à l'autre et donc d'une culture àl'autre.

On peut prendre l'exemple de l'humour québécois avec la série des « Têtes à claques » qui présente un humour burlesque et spécial que chacun n'apprécie pasforcément.

De même l'humour anglais avec des blagues ou jeux de mots très caractéristiques du pays.

Cette différence est particulièrement frappante lorsque l'on voitdes films adaptés pour chaque pays où les traductions ne sont pas forcément exactes car elles s'adaptent aux différentes mœurs.Ceci dit, l'humour n'est pas le même entre générations d'une même société non plus.

En effet, les humoristes d'il y a 30 ou 50 ans n'ont pas le même succès auprès desjeunes que celui qu'ils ont pu avoir auprès des générations antérieures.

Les sujets ne sont pas les même.

Ainsi, les sketchs de Jamel Debouze dans son spectacle 100%Debouze ne feront probablement rire les adeptes de Raymond Devos et son humour plus « sérieux », puisqu'il traitre des nouvelles technologies et de la vie desquartiers.Le rire peut également dépendre de notre niveau culturel et de notre éducation.

Des gens plus cultivés ne riront pas des mêmes choses que des personnes ayant unniveau général de culture plus faible.

Gad Elmaleh, dans son spectacle « Papa est en haut » illustre très bien ce décalage en imitant un intellectuel riant d'une blaguesur le médaillon d'Isis Novnak que peu de gens pourraient comprendre. Cependant, le rire est également lié à la personnalité de chaque individu.

Le rire est une affaire de sensibilité et de goût.

Pr exemple, une forme d'humour ne fera pasforcément rire tout le monde ; Cela peut être le cas de l'humour grivois et parfois vulgaire de Jean Marie Bigard qui a autant de partisans que de dé traqueurs.

Onpeut aussi prendre en exemple l'humour engagé et parfois satirique de Coluche, qui, en critiquant ouvertement la société et les hommes politiques, n'a pas plu à toutle monde.

L'autodérision est aussi une forme plus ou moins appréciée car il est difficile de rire de soi pour certaines personnes.Notre rapport aux autres est également primordial dans notre vision du rire et de l'humour.

Idée partagée par l'humoriste Pierre Desproges qui considère que l' « onpeut rire de tout, mais pas avec tout le monde.

» Cela signifie que face à certaines personnes, l'individu sera moins disposé à rire, dû à un malaise au sein du groupe,ou à une difficulté à adhérer à un certain type d'humour.

Un français dit « moyen » ne sera peut-être pas à son aise dans un groupe composé d'aristocrates.

On riraégalement plus facilement avec un très bon ami, dont on connait les gouts et limites qu'avec un inconnu dont on ne connait rien.Enfin, les émotions de la personne sont très importantes.

Si une personne se sent mal, qu'elle est triste ou vient de vivre un drame, elle ne pourra pas rire des mêmeschoses qu'une personne pour qui tout va bien.

Par exemple, un sketch de Raymond Devos sur une maladie, ferait –il rire quelqu'un qui a perdu un proche atteint d'uncancer ? Selon moi, on ne rit pas des mêmes choses car nous sommes des êtres humains et que, proprement à cette définition, chacun réagit différemment, a des goutsdifférents, ne ressent pas les mêmes émotions au même moment.

Le rire dépend également de la culture, des mœurs et de l'éducation de chacun.

Mais, comme leprétend Desproges, est-il vraiment possible de rire de tout ? Quels sont les limites du rire ?. »