Saint Thomas Becket par Raymonde Foreville Professeur à la Faculté des Lettres

Saint Thomas Becket par Raymonde Foreville Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Caen Né à Londres un 21 décembre, probablement en l'année 1120, dans une famille récemment implantée en Angleterre, Thomas " de Londres " est de souche normande : sa mère appartenait à la bourgeoisie de Caen et, son père, Gilbert Becket, établi à Cheapside près de la Halle aux Merciers, à celle de Rouen. Élevé chez les chanoines réguliers de Merton, il parfit son éducation dans la maison de Thibaut du Bec, archevêque de Canterbury, puis à Auxerre et à Bologne où il étudia le droit. Il remplit diverses missions à la Curie et assista au concile de Reims présidé par Eugène III en 1148. Créé archidiacre de Canterbury, il entre bientôt sur recommandation de Thibaut au service du nouveau roi, Henri II Plantegenêt, dans la fonction de chancelier (vers Noël 1154). De haute stature, de maintien distingué, amateur de belles armes, de beaux manuscrits, prodigue de sa personne et de ses biens, il affecte un certain panache et s'honore de l'amitié du roi, cependant qu'il domine l'entourage royal par le charme d'une personnalité attirante, mais réservée. Il donne un lustre inouï à l'office de chancelier et apparaît comme le second personnage du royaume. De ses conseils naît le Policraticus, " manuel de l'homme d'État ", que son ami Jean de Salisbury compose d'après leurs entretiens et lui dédie. Son rôle politique reste difficile à apprécier faute d'information adéquate : ses biographes ne s'attachent guère qu'au conflit qui surgit plus tard entre l'archevêque et le roi, et les chartes attestées par le chancelier - comme toutes celles de l'époque - concernent de simples concessions ou co...