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Saint Thomas d'Aquin par Olivier Lacombe Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Lille Thomas d'Aquin naquit au château de Rocca-Secca, près d'Aquino, en Italie méridionale, d'une haute et puissante famille.

Publié le 05/04/2015

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Saint Thomas d'Aquin par Olivier Lacombe Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Lille Thomas d'Aquin naquit au château de Rocca-Secca, près d'Aquino, en Italie méridionale, d'une haute et puissante famille. Enfant, il fut oblat à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin ; il étudia ensuite à la Faculté des Arts de l'Université de Naples. En 1244, il entrait dans l'Ordre de Saint-Dominique ; envoyé à Paris, puis à Cologne, il y reçut l'enseignement de saint Albert le Grand ; il revint à Paris en 1252, fut admis au grade de Maître en 1256 et professa, à ce titre, la théologie pendant trois ans dans le cadre de l'Université. De 1259 à 1268, il s'acquitta des mêmes fonctions soit auprès de la Curie pontificale à Anagni, Orvieto ou Viterbe, soit au couvent dominicain de Sainte-Sabine à Rome. De 1269 à 1272, Paris entendit à nouveau ses leçons. Il rentra alors en Italie et enseigna à Naples. Convoqué par Grégoire X au Concile de Lyon, Thomas d'Aquin tomba malade durant le voyage et mourut à l'abbaye cistercienne de Fossa-Nova le 7 mars 1274, à quarante-neuf ans. Il fut canonisé en 1323, proclamé Docteur de l'Église en 1567, déclaré Patron universel des Écoles catholiques par Léon XIII en 1880. Si la vie terrestre de saint Thomas fut brève, son oeuvre, on le sait, est considérable. La liste de ses écrits authentiques ne comporte pas moins de soixante-quinze articles et s'étend de la philosophie à la liturgie en passant par l'Écriture sainte, la théologie dogmatique et morale, l'apologétique, le droit canon, la parénétique. Son ouvrage majeur est la Somme Théologique, construction monumentale qui a recueilli sa pensée définitive (1267-1273). L'admirable Officium Corporis Christi, composé en 1264 pour la liturgie eucharistique, dit éloquemment, par l'alliance intime de l'effusion spirituelle et de la clarté doctrinale, ce que peut être la " sainteté de l'intelligence ". Parmi les travaux strictement philosophiques, comprenant treize commentaires de textes aristotéliciens et une douzaine d'autres compositions, mentionnons le précieux traité De Ermite et Essentia (1256). La Somme contre les Gentils (1258-1260), si riche soit-elle de substance philosophique, appartient au registre de l'Apologétique. La doctrine de saint Thomas fut âprement combattue de son vivant et après sa mort, ses adversaires la tenant pour compromise avec l'aristotélisme hétérodoxe de Siger de Brabant. " C'est donc une étrange illusion de perspective que de se représenter un XIIIe siècle thomiste, car les hommes de son temps ne l'ont assurément pas vu sous cet aspect, mais ce n'en est peut-être pas une, à la distance où nous en sommes, que de nous le représenter comme le siècle de saint Thomas... ", en l'oeuvre de qui il s'accomplit et se dépasse. " Ce solitaire n'a pas écrit pour son siècle, mais il avait le temps pour lui ", parce que, sensible à la croissance de l'histoire comme à la nécessité de la tradition, il était assez libre et profond pour accéder à l'intemporel. Sans doute convient-il, maintenant, de montrer comment saint Thomas d'Aquin prend place en cette galerie de " philosophes célèbres ". Essentiellement théologien, peut-on le comprendre, peut-on surtout se réclamer de lui, sans adopter pour centre de perspective sur son oeuvre, qui fut le vrai centre d'irradiation de sa pensée ? Peut-on légitimement traiter saint Thomas en philosophe ? Répondre pertinemment à ces questions serait sans doute aller droit au coeur du thomisme. Tentons-le, après beaucoup d'autres. Aussi bien, la difficulté est-elle plus apparente que réelle, car, pour Thomas d'Aquin, l'existence d'une philosophie vivante et vraie, constituée en un organisme intègre, est une condition nécessaire de la perfection de la théologie entendue comme explicitation de la Vérité de la Foi dans la conscience intellectuelle pour une vie chrétienne plus haute et plus profonde. La célèbre formule médiévale : philosophie ancilla theologioe, est fort loin de représenter la conception thomiste de la philosophie, de la théologie et de leurs rapports. Si juste soit-il d'insister sur la primauté de la théologie dans l'oeuvre de saint Thomas et de rappeler que sa méditation philosophique est, la plupart du temps, conduite en fonction de thèmes théologiques, toutes les démarches de sa pensée n'en requièrent pas moins la présence effective et agissante d'une sagesse rationnelle pleinement digne de ce nom. Et j'écrirais volontiers ici : d'une sagesse rationnelle autonome, si le mot d'autonomie n'appartenait plutôt au vocabulaire de ces philosophies qui récusent la validité de la perspective théologique. Il importe peu, dès lors, que saint Thomas se soit contenté, en philosophie, du rôle modeste de commentateur d'Ari...
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