Serghei Witte 1849-1915 Serghei I.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Il est vrai que les divers éléments de ce qu'on appela le “ système Witte ” étaient apparus
empiriquement au cours des décennies précédentes et que Witte lui-même,
fondamentalement pragmatiste, n'était pas lié dès le départ à une stratégie donnée.
Mais,
bientôt, il en vint à considérer la réforme monétaire et l'institution de l'étalon-or comme un
élément essentiel de la politique visant à attirer des capitaux (notamment étrangers) pour
qu'ils s'investissent dans l'industrie russe.
L'autre pilier de sa politique était le système
protectionniste de droits élevés sur les importations.
Ces deux politiques se renforçaient
mutuellement et stimulaient la production nationale d'articles manufacturés auparavant
importés.
Mais le protectionnisme avait aussi des objectifs en matière de balance des
paiements et de fiscalité.
En effet, en raison du boom de l'industrie, la balance des
paiements était constamment menacée par la hausse des importations et l'afflux de
capitaux étrangers fut le seul moyen de l'équilibrer.
Malgré le pragmatisme de Witte, toute son activité fut sous-tendue par une vision de
l'avenir.
Il croyait ardemment que la Russie était vouée, nature et par l'histoire, à la
grandeur mais que son avenir pouvait être compromis si elle n'était pas renforcée par le
progrès économique, pour lequel son potentiel était pratiquement illimité.
Pour que la
Russie soit capable de tenir son rang parmi les grandes puissances, elle devait
s'industrialiser, et rapidement.
L'accent mis sur la vitesse et le coût élevé de la mise en valeur d'un empire aussi vaste
donnèrent la priorité aux mesures destinées à attirer les capitaux étrangers, par l'émission
d'emprunts d'État, d'obligations de chemin de fer et d'actions, et à maintenir le crédit de la
Russie à l'extérieur.
Lors de ses incursions dans la diplomatie, Witte se montra souvent
tortueux, brutal et même dépourvu de scrupules.
La politique de Witte réussit dans l'ensemble à mobiliser les ressources nécessaires et à les
diriger vers l'investissement productif, soit directement par les recettes budgétaires et les
emprunts de l'État, soit indirectement en encourageant l'épargne privée et les importations
de capitaux étrangers ; la stabilisation de la monnaie en 1894 et l'introduction de la
convertibilité du rouble en or en 1897 jouèrent sur ce dernier plan un rôle décisif.
Si
l'investissement direct par l'État dans l'industrie resta limité, les dépenses du
gouvernement pour la construction de nouvelles lignes de chemins de fer, qui allongèrent
le réseau de 25 000 verstes, et l'augmentation globale du budget ordinaire qui fit plus que
doubler entre 1892 et 1903, et atteignit 30 % du produit national brut, furent très
importantes.
D'ailleurs, les dépenses en capital financées directement par le budget se
comparaient favorablement aux investissements des sociétés par actions, elles étaient plus
élevées que jamais auparavant et elles se poursuivirent pendant dix ans.
Certes, bien des
politiques suivies par Witte n'étaient pas nouvelles, mais leur influence durant les années
1890 résulta du poids cumulatif des encouragements à la croissance qu'elles apportaient,
s'ajoutant aux progrès économiques antérieurs, qui intégraient de plus en plus la
population dans l'économie de marché, de la paix dont la Russie bénéficia alors, et surtout
de la conjonction sans précédent de toutes ces politiques dans les divers domaines, ainsi
que de la vigueur et de la persévérance avec lesquelles elles furent menées.
Si la politique du gouvernement influença l'activité économique, celle-ci à son tour
contribua beaucoup au succès des mesures financières, en particulier grâce à.
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