Devoir de Philosophie

Serghei Witte 1849-1915 Serghei I.

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

Serghei Witte 1849-1915 Serghei I. Witte fut l'homme d'État le plus éminent et le plus discuté des dernières décennies de la Russie tsariste, incarnant l'effort de celle-ci pour se transformer d'un pays agricole arriéré en un État industriel moderne. Il exerça son influence la plus profonde comme ministre des Finances de 1892 à 1903. Lors des négociations de Portsmouth, en 1905, pour conclure la paix avec le Japon, il obtint des conditions favorables pour la Russie vaincue. La Révolution de 1905 lui donna une chance de devenir pour la Russie l'homme du destin. Président du Conseil des ministres, il chercha à poser les bases d'un ordre nouveau, sauvegardant les positions de la monarchie tout en satisfaisant l'opinion publique. Bien que son oeuvre, durant six mois seulement, ait été étonnante, il ne réussit ni à conquérir la confiance de l'opinion, ni à s'assurer la compréhension et l'appui du tsar. En 1906, il fut " autorisé à démissionner ", après qu'il eut obtenu un prêt international d'un montant sans précédent, qui selon son expression " sauva la Russie ", mais qui, aux yeux de l'intelligentsia, " étrangla la Révolution ". S. I. Witte était né à Tiflis, en Géorgie. Son père, de souche germano-balte protestante, était chef du département de l'Agriculture au gouvernement général du Caucase. Sa carrière commença dans le secteur privé, comme " cadre supérieur " d'une compagnie de chemins de fer en " Nouvelle Russie ". Witte y trouva un cosmopolitisme des affaires, indifférent aux appartenances nationales, religieuses ou sociales, et qui jugeait les hommes d'après leurs capacités. Il y fit son apprentissage pour une carrière ministérielle de style nouveau. En 1889, Witte abandonna les affaires pour un poste au ministère des Finances, avec mission d'y créer un département des Chemins de fer. Sa réussite fut telle qu'il fut nomm&eacut...

« Il est vrai que les divers éléments de ce qu'on appela le “ système Witte ” étaient apparus empiriquement au cours des décennies précédentes et que Witte lui-même, fondamentalement pragmatiste, n'était pas lié dès le départ à une stratégie donnée.

Mais, bientôt, il en vint à considérer la réforme monétaire et l'institution de l'étalon-or comme un élément essentiel de la politique visant à attirer des capitaux (notamment étrangers) pour qu'ils s'investissent dans l'industrie russe.

L'autre pilier de sa politique était le système protectionniste de droits élevés sur les importations.

Ces deux politiques se renforçaient mutuellement et stimulaient la production nationale d'articles manufacturés auparavant importés.

Mais le protectionnisme avait aussi des objectifs en matière de balance des paiements et de fiscalité.

En effet, en raison du boom de l'industrie, la balance des paiements était constamment menacée par la hausse des importations et l'afflux de capitaux étrangers fut le seul moyen de l'équilibrer. Malgré le pragmatisme de Witte, toute son activité fut sous-tendue par une vision de l'avenir.

Il croyait ardemment que la Russie était vouée, nature et par l'histoire, à la grandeur mais que son avenir pouvait être compromis si elle n'était pas renforcée par le progrès économique, pour lequel son potentiel était pratiquement illimité.

Pour que la Russie soit capable de tenir son rang parmi les grandes puissances, elle devait s'industrialiser, et rapidement. L'accent mis sur la vitesse et le coût élevé de la mise en valeur d'un empire aussi vaste donnèrent la priorité aux mesures destinées à attirer les capitaux étrangers, par l'émission d'emprunts d'État, d'obligations de chemin de fer et d'actions, et à maintenir le crédit de la Russie à l'extérieur.

Lors de ses incursions dans la diplomatie, Witte se montra souvent tortueux, brutal et même dépourvu de scrupules. La politique de Witte réussit dans l'ensemble à mobiliser les ressources nécessaires et à les diriger vers l'investissement productif, soit directement par les recettes budgétaires et les emprunts de l'État, soit indirectement en encourageant l'épargne privée et les importations de capitaux étrangers ; la stabilisation de la monnaie en 1894 et l'introduction de la convertibilité du rouble en or en 1897 jouèrent sur ce dernier plan un rôle décisif.

Si l'investissement direct par l'État dans l'industrie resta limité, les dépenses du gouvernement pour la construction de nouvelles lignes de chemins de fer, qui allongèrent le réseau de 25 000 verstes, et l'augmentation globale du budget ordinaire qui fit plus que doubler entre 1892 et 1903, et atteignit 30 % du produit national brut, furent très importantes.

D'ailleurs, les dépenses en capital financées directement par le budget se comparaient favorablement aux investissements des sociétés par actions, elles étaient plus élevées que jamais auparavant et elles se poursuivirent pendant dix ans.

Certes, bien des politiques suivies par Witte n'étaient pas nouvelles, mais leur influence durant les années 1890 résulta du poids cumulatif des encouragements à la croissance qu'elles apportaient, s'ajoutant aux progrès économiques antérieurs, qui intégraient de plus en plus la population dans l'économie de marché, de la paix dont la Russie bénéficia alors, et surtout de la conjonction sans précédent de toutes ces politiques dans les divers domaines, ainsi que de la vigueur et de la persévérance avec lesquelles elles furent menées. Si la politique du gouvernement influença l'activité économique, celle-ci à son tour contribua beaucoup au succès des mesures financières, en particulier grâce à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles