Tupac Yupanqui ?
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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droit de propriété collective sur un certain territoire.
La dynastie inca elle-même tirait son
origine de l'“ ayllu ” de Paccaritambo, à vingt-cinq kilomètres au sud-est de Cuzco.
À
l'époque historique, il y avait dans la capitale onze “ ayllu ” impériaux, dont les membres
portaient le titre d'Inca ; en outre, certains “ ayllu ” et certains individus avaient été anoblis
et accédaient de ce fait aux prérogatives et aux privilèges des Incas.
À la tête de cette caste
souveraine se trouvait le “ Sapa-Inca ”, l'empereur, descendant du Soleil, qui, pour
conserver pur le sang divin de la lignée, épousait sa s œ ur, la “ Coya ”.
C'est dans la caste incasique que se recrutaient les plus hauts fonctionnaires et dignitaires
de l'empire.
Les chefs locaux (“ curaca ”) provenaient le plus souvent des populations
soumises elles-mêmes.
Au dessous d'eux, un réseau très serré de “ responsables ”, commis
à la surveillance de groupes de dix mille, mille, cinq cents, cent et dix travailleurs, devait
s'assurer de l'exécution des travaux, corvées et tâches diverses que l'empereur imposait à
ses sujets.
L'“ ayllu ” traditionnel était donc fortement contrôlé et limité par
l'administration impériale.
On attribue à Tupac Yupanqui le premier recensement exact des populations et des
ressources de l'empire.
Les Incas n'ayant pas utilisé d'écriture ni de pictographie, c'est au
moyen de cordelettes à n œ uds (“ quipou ”) que des fonctionnaires spécialisés, les
“ quipoucamayoc ”, tenaient à jour les “ statistiques ” des provinces, villages et “ ayllu ”,
des terres, des cultures, des productions.
Dans les provinces, les terres étaient divisées — aux dépens des anciens “ ayllu ” — en
trois fractions : les terres de l'Inca, celles du Soleil, celles que l'on laissait aux “ ayllu ”.
Les
habitants, classés en dix catégories selon leur âge et selon leur aptitude au travail, devaient
cultiver les champs de l'Inca et du Soleil (le produit de ces derniers étant destiné aux
temples et au clergé).
De même, une partie des troupeaux de lamas et d'alpacas était
réservée à l'État et au clergé.
Les fonctionnaires impériaux distribuaient aux unités de
travail des matières premières telles que l'argile, la laine, le bois et exigeaient en retour des
quantités déterminées de poteries, de tissus, de vases en bois, d'armes, etc.
Soit pour réaliser de grands travaux, soit pour disperser des populations rétives, les Incas
ont pratiqué en grand la migration forcée.
Des peuples entiers étaient déplacés de leur
province pour être installés dans une autre, souvent fort lointaine.
Ces “ mitima-cuna ” ou
“ mitimaes ”, déracinés et transplantés, perdaient aisément leurs caractéristiques ethniques
et linguistiques.
L'uniformisation des populations à l'intérieur de l'empire a progressé très
rapidement.
Deux facteurs importants, la langue et la religion, ont contribué puissamment à cette
uniformisation.
Les Incas ont superposé si efficacement leur langue, le “ runa-simi ” ou
“ quichua ”, à la mosaïque de langages du Pérou et des pays avoisinants, que la plupart de
ces langages ont dépéri et ont disparu.
Quant à la religion officielle, elle n'effaça pas les innombrables cultes locaux, mais leur
superposa le culte plein de magnificence de l'ancêtre impérial, le Soleil (“ Inti ”).
Le dieu
du tonnerre (“ Illapa ”) et de la pluie, la Lune (“ Quilla ”), représentée ici-bas par la
reine-s œ ur de l'Inca, figuraient dans le panthéon au-dessous du Soleil.
À Cuzco, le temple.
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