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Walter Ulbricht par Marlis G.

Publié le 05/04/2015

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Walter Ulbricht par Marlis G. Steinert Professeur à l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales Genève Le plus grand homme d'État allemand depuis Bismarck, " camarade cellule ", " premier menuisier de la RDA ", ce sont là quelques qualificatifs désignant Walter Ulbricht à côté d'autres, moins flatteurs. Qui est cet homme qui, avec zèle, discipline, et au prix de beaucoup de victimes, a forgé le premier État socialiste allemand, l'État des ouvriers et des paysans ? Né le 30 juin 1893 dans un quartier mal famé de Leipzig, fils d'un petit couturier et de sa femme Pauline, née Rothe, le jeune Walter connaît une enfance pauvre et marquée par les privations, mais empreinte de la foi marxiste. Ses parents sont membres du Parti Social-Démocrate (SPD), tandis que lui fait partie, tout comme son frère et sa soeur, Erich et Hildegard, de l'association de la jeunesse ouvrière. Dans le Reich wilhelmien, le SPD et ses associations affiliées vivaient à l'écart de la société ; ils formèrent une sorte d'État dans l'État, une véritable sous-culture dominée par les idéaux marxistes. Ce monde des travailleurs, durement réprimé sous Bismarck, n'a jamais eu, jusqu'en 1919 l'occasion de participer au pouvoir. Ses seules apparitions sur la scène politique du pays sont les débats stériles au Reichstag, où le SPD est devenu, depuis 1912, le parti le plus nombreux. A l'intérieur, il est divisé entre un courant réformiste qui cherche à s'arranger avec le système, et un courant révolutionnaire. Walter Ulbricht est plus près de ce dernier. Après le traditionnel tour des compagnons menuisiers dans divers pays européens, - l'Autriche, l'Italie, la Suisse, les Pays-Bas - il devient, à dix-neuf ans, membre du Parti Social-Démocrate. L'éclatement de la guerre en 1914 lui pose, comme à tous ses camarades socialistes, le grave dilemme d'avoir à opter soit pour la nation, soit pour l'internationalisme. Devant les paroles du Kaiser Guillaume II affirmant qu'il ne reconnaissait plus de partis politiques mais seulement des Allemands, le SPD, à l'exception d'une toute petite minorité, est saisi d'un élan patriotique, serre les rangs et vote les crédits militaires. Ulbricht appartient, avec Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, à la minorité qui ressent l'attitude de son Parti comme une trahison. Appelé néanmoins sous les drapeaux, il est envoyé sur le front oriental. Deux fois il tente la désertion. Démobilisé en 1918 il rejoint l'aile gauche pacifiste de son Parti, l'USPD et le groupe spartakiste. Pour les conseils des ouvriers et des soldats qui se sont formés un peu partout, il travaille comme volontaire au service de la propagande. Ses essais oratoires où il s'efforce d'enthousiasmer la foule pour la révolution prolétarienne de l'Union Soviétique rencontrent peu de succès - contrairement à ceux d'un caporal bavarois, Adolf Hitler qui, par ses harangues, commence à fasciner un public de plus en plus nombreux, situé à l'autre extrémité de l'éventail politique. Le " casse-noix " Ulbricht, comme on l'appelle souvent à cause de son inflexibilité, se découvre bientôt d'autres talents. Inspiré par la lecture des écrits de Lénine, il croit pouvoir réaliser les rêves socialistes au moyen de l'organisation. Selon lui, on peut tout organiser, même la révolution. En janvier 1919 peu après la création du Parti Communiste allemand à Berlin, un groupuscule de spartakistes met sur pied à Leipzig une section du Parti Communiste. Ulbricht, ayant pris part à l'assemblée constitutive, fait partie, à la fin de l'année, de la nouvelle direction du district de l'Allemagne centrale. Il travaille essentiellement comme rédacteur dans les journaux tout en gagnant sa vie, jusqu'à l'âge de vingt-six ans, comme menuisier puis comme vendeur ambulant de légumes. Ses activités politiques parallèles consiste...

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