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Wolfgang Amadeus Mozart par Dr Antoine-E.

Publié le 05/04/2015

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Wolfgang Amadeus Mozart par Dr Antoine-E. Cherbuliez Professeur à l'Université de Zurich L'oeuvre et la personnalité de Mozart ont suggéré, depuis deux cents ans, des jugements et des conclusions curieusement contradictoires. Les uns voyaient en lui un génie de la jeunesse, de la clarté lumineuse et spirituelle, de l'impérissable beauté gracieuse, l'éternel adolescent, le favori des Dieux. Les autres étaient surtout sous l'impression du tragique démoniaque qui se dégage si souvent, au milieu de la fraîche limpidité et du joyeux frétillement des mélodies mozartiennes, adoucie (mais d'autant plus poignante) par une indescriptible union de tendresse et de plainte élégiaque. Conformément à cette conception, les premiers considèrent Mozart comme un enfant gâté par le sort, comblé de talents invraisemblables dans le domaine musical, resté, comme personnalité, et quoique homme et père de famille, dans un état de naïveté presque enfantine. Mozart, vu ainsi, a vécu sa vie, porté par les inoubliables et étonnants triomphes de sa tendre jeunesse, comme un danseur traverserait insouciant et rieur un passage dangereux, ne réalisant pas le sérieux de la vie d'ici-bas et le poids des devoirs civiques et économiques. Pour les seconds, ce même Mozart est comparable à une comète jaillissant des ténèbres d'un bond éblouissant vers les cieux, promettant succès, admiration, affection mondiale et un imperturbable bonheur acquis sans peine avec l'aide de dons extraordinaires. Mais la brillante parabole qui semble être le destin de ce génie juvénile s'affaisse brusquement vers la terre entourée d'ombres de plus en plus mélancoliques. Ce Mozart-là, dès sa vingtième année, est pris dans l'engrenage d'intrigues et d'inimitiés professionnelles, de difficultés économiques, de la maladie, du manque de compréhension pour son art. N'ayant pas trouvé l'être féminin qu'il lui fallait, Mozart, qui avait un besoin presque maladif de tendresse, rencontrant à Vienne, où il s'était fixé en artiste et compositeur libre, de sa vingtième jusqu'à sa trente-sixième année, une incapacité grandissante de saisir le véritable sens de son oeuvre musicale, se consume, s'épuise en une productivité à jamais mémorable. Sa dépouille abandonnée par ses rares amis fut jetée à la fosse commune. Mais il y a d'autres contradictions qui nous frappent dans les jugements émis sur le rôle de Mozart dans l'histoire générale de la musique. D'aucuns considèrent la langue musicale de Mozart comme le prototype, l'exemple le plus parfait d'un art " universel ", moins international que supernational, véritablement européen et même mondial, réalisant pour la première fois, après tant de siècles d'écoles musicales séparées, un équilibre parfait et indestructible de facteurs techniques, esthétiques et expressifs qui s'adressent directement à l'âme et au coeur de toute l'humanité. D'autres, par contre, voient en Mozart une expression sublime, mais en même temps typique des meilleures qualités de l'âme germanique, de la musique allemande, particulièrement du génie musical de l'Autriche. Cette musique " autri...

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