35 Assis seul dans un box au fond du Black Iron Burger Shop de la 5e Rue Est, Perrini essuya les dernières traces de hamburger et de rondelles d'oignon frites sur ses lèvres et étira paresseusement les bras.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
—
Tant quetume tiens endehors deceque tufais, jem’en cogne, répliqua Perrinienluilançant unregard
glacial.
L’instant d’après,lesourire aveclequel ill’avait accueillie avaitréapparu.
— Ilfaut que jeretourne auboulot.
J’aiune montagne dechoses àfaire.
Elle pritson sacetse leva.
— Profite dupetit cadeau, ditPerrini enindiquant lesac.
Yen aencore plein,làd’où çavient.
Il lui adressa unclin d’œil, attrapa sonverre etlevida.
Quand ille reposa, Linaavait déjàfranchi laporte.
Vingt minutes plustard, Perrini étaitdenouveau danssavoiture, del’autre côtédeTompkins Square.
Après avoirenvisagé diversespossibilités, ilopta pour uneméthode quifaisait généralement desmerveilles :
flatter lavanité naturelle delacible, même sic’était unevanité audeuxième degré.
Il défit l’emballage d’unnouveau portableàcarte prépayée etcomposa lenuméro deHazel Lustig.
Elle répondit àla cinquième sonnerie.
— Allô ?
— Bonjour.
HazelLustig ?
— Oui.
Quiêtes-vous ?
— Je suis Daniel Shelton, delaHistorical NovelSociety.
D’aprèsl’agence littéraireFriedstein &
Bellingham, MmeChaykin seraitchezvousencemoment ?
Il avait prislerisque deparier queChaykin avaitlaissé lenuméro detéléphone desatante àson agent, et
si son séjour là-bas devaitdurerunmois, etsila réception desportables étaitmauvaise, ily avait debonnes
chances pourqu’ilnesesoit pas trompé.
— Elle n’est paslàen cemoment.
Jepeux luitransmettre unmessage ?
Le ton était défensif.
Protecteur.
Troptardpour changer detactique.
— Oh, quel dommage… Nousvenons derecevoir unarticle surson dernier livre,trèsélogieux.
Lecritique
a vraiment adoréceroman.
Alors,j’aipensé queceserait formidable del’accompagner d’uneinterview, d’un
petit article surelle, mais j’aibeaucoup deretard dansmontravail, ily a pas maldepersonnes envacances ici
et ladate limite deremise destextes approche àgrands pas.Vous savez quand ellesera deretour ?On
pourrait faireçapar téléphone, oumême pare-mail…
La tante restauninstant silencieuse avantderépondre :
— Je ne suis pasvraiment sûrequ’elle aitletemps encemoment, elle…elledoit s’occuper deproblèmes
familiaux.
Leton s’était adouci depuislamention delacritique louangeuse.
Apparemment, jouersurlavanité par
procuration marchaitpresqueaussibienquedeséloges directs.
— Je suis vraiment désolé.Noussommes tousicide grands admirateurs deses livres.
J’espère quece
n’est riendegrave.
Hazel nemordit pasàl’hameçon :
— Non, riendegrave, merci.Laissez-moi votrenuméro, jetransmettrai votremessage.
Perrini donnalenuméro deson nouveau portableàcarte prépayée ainsiqu’une adresse e-mailqu’ilavait
créée danssavoiture endigérant ledouble hamburger deson dernier en-cas.
Puisilremercia polimentlatante
et mit finàla communication.
Mme Chaykin sefaisait désirer.
Etbien quePerrini prîtplaisir àfaire sauter àtravers soncerceau les
femmes desoixante ans–sa mère exceptée, quisemblait savoirtoujours exactement cequ’il pensait –,le
moment étaitclairement venudeprocéder àune approche plusdirecte.
Il réfléchit àce que cette femme luiavait dit:Tess Chaykin avaitdes«problèmes familiaux»,elle lui«
transmettrait lemessage ».Cela signifiait sansdoute queChaykin avaitquitté lecoin.
Ilse rappela quele
compagnon delaromancière étaitàSan Diego etse demanda sice n’était paslui,leproblème familialdontelle
devait s’occuper.
L’ennui, c’étaitqueGuerra nes’intéressait pasauxprobabilités.
Ilexigeait desfaits.
Perrini n’avait pasle
choix, ilallait devoir céderunepart plus grosse deses honoraires qu’ilnel’aurait souhaité àune tierce
personne, optionqu’ilévitait autant qu’illepouvait, nonseulement àcause delaperte financière quecela
impliquait maisaussi parce qu’iln’aimait pasrecourir àdes gens qu’ilneconnaissait paspour leurdemander de
commettre undélit susceptible deleur valoir desproblèmes auniveau fédéral s’ilsétaient découverts.
Il prit son téléphone etappela Lina.Ellerépondit immédiatement.
— J’ai besoin delocaliser unportable.
Legrand jeu.
— Aïe.
Lina connaissait lesrisques, elleaussi.
— J’en aivraiment besoin.Jet’envoie lenuméro partexto.
— D’accord, marmonna-t-elle àcontrecœur.
Perrini connaissait laroutine.
Ilfaudrait àLina entre trente minutes etcinq heures pourlerappeler avecune
localisation.
Plusieursvariablesentraientenjeu :la marque etlemodèle duportable deChaykin, lenom deson
opérateur, lacouverture del’endroit oùelle setrouvait, lenombre detours-relais danslarégion.
Côtépositif,.
»
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