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37 Tess détestait attendre.

Publié le 06/01/2014

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37 Tess détestait attendre. Dès la première minute elle s'impatientait, comme sa mère ne manquait jamais de le lui rappeler, ajoutant ouvent que c'était un petit miracle que Tess ait eu la décence d'attendre en elle la fin des neuf mois et de ne as sortir prématurément en se dégageant le chemin à coups de pied. Elle était de retour à l'hôtel où, après un déjeuner léger avec Julia et Alex, ils étaient remontés à la suite. Julia était en téléconférence avec son bureau tandis que Tess, assise sur le canapé, lisait Tikki Tikki Tembo avec Alex. C'était un de ses livres favoris, l'un de ceux qu'il lui avait demandé de rapporter de la maison. Elle se souvenait de l'avoir lu à Kim des années plus tôt, mais même avec cet attrait supplémentaire le charme de ses amusantes chausse-trapes linguistiques ne suffisait pas à lui sortir le dessin d'Alex de la tête ni à calmer son mpatience bouillonnante. Son téléphone sonna. Elle vit un numéro qu'elle ne connaissait pas et son pouls s'accéléra. Jamais elle n'avait répondu aussi vite. Carla Rademan, l'institutrice d'Alex. Tess la remercia de rappeler, se leva d'un bond du canapé, gagna prestement sa chambre et ferma la porte derrière elle. Elle expliqua ensuite qui elle était et ce qui s'était passé. Rademan non plus n'était pas au courant de la mort de Michelle et sa voix se brisa tandis qu'elle peinait à trouver les mots de circonstance. Tess l'aida en résumant l'objet de sa visite à l'école et sa conversation avec la directrice. -- La maman d'Alex est effectivement venue me voir et m'a montré le dessin, déclara l'enseignante. -- Pourquoi ? -- Elle ne m'a pas donné beaucoup d'explications. Elle a simplement dit qu'Alex semblait perturbé par quelque chose et qu'elle voulait savoir comment il était en classe. -- Et il était comment ? -- Normal. Heureux. Je n'avais rien remarqué de particulier. -- Mais elle, si ? -- Eh bien... oui. Rademan semblait un peu gênée mais elle poursuivit : -- Il dormait mal, il faisait des cauchemars... Il disait des choses qu'elle ne comprenait pas, ou qu'elle était étonnée qu'il connaisse. Elle voulait savoir si j'avais parlé de ces choses en classe... -- Quoi, par exemple ? -- Des noms de lieux. De villes d'Amérique du Sud. D'animaux comme le boa, les piranhas... -- Vous n'aviez pas mentionné ces choses en classe ? -- Non. Tess se demanda pourquoi cela avait tant intrigué Michelle. Alex aurait pu facilement apprendre ces choses en regardant la télévision. -- Alex vous parlait aussi de ces choses ? -- Après la visite de sa mère, j'ai remarqué que certains de ses dessins étaient différents de ce qu'on attend normalement d'un enfant, mais, là encore, ça n'avait rien d'extraordinaire. Il m'avait dit cependant une chose qui m'avait surprise et à laquelle je n'ai accordé d'importance qu'après la discussion avec sa maman. -- Qu'est-ce que c'était ? -- Nous étions dans le parc et j'avais demandé aux enfants de dessiner les fleurs qu'ils voyaient. Alex avait fait le dessin d'une magnifique fleur blanche, mais quand je lui avais demandé de me montrer où elle se trouvait, il avait répondu qu'elle n'était pas dans le parc. Et il avait ajouté : « On dit qu'elle guérit le coeur mais, en vrai, elle tue des gens. » Tess se demanda quel genre de série télévisée il avait regardé. -- Une fleur qui tue des gens ? -- Je sais, bizarre, n'est-ce pas ? Et quand je lui ai demandé ce qu'il voulait dire, il n'a pas répondu. -- Vous en êtes restée là ? -- J'ai promis à sa mère de l'appeler s'il disait ou faisait quelque chose d'étrange, ou s'il semblait malheureux. Je l'ai revue deux ou trois fois quand elle l'amenait à l'école. Elle m'a dit qu'il voyait un spécialiste, mais elle n'est pas entrée dans les détails. -- Quoi, un psy ? -- Oui. Un psychologue pour enfants. Cabinet privé. Elle ne voulait pas mêler l'école à ça, elle ne voulait as qu'Alex soit tout de suite catalogué. Vous savez comment ça se passe. Tess connaissait ce genre de pressions. -- Vous savez chez qui elle l'emmenait ? -- Non. -- Elle ne vous a rien dit sur ce psy ? Rademan réfléchit puis répondit : -- Non, désolée. J'ai eu l'impression qu'elle regrettait de m'en avoir parlé. Tess voulait absolument en savoir plus. -- C'était un homme, vous êtes sûre ? L'enseignante marqua de nouveau une pause. Puis : -- Un homme, oui. Je suis presque sûre qu'elle a dit il » en en parlant. Tess la remercia, prit son numéro et raccrocha. Elle n'avait pas grand-chose. Rien qu'un prénom pouvant être - ou non - celui d'un psy du coin. En sortant de sa chambre, elle vit que Julia avait fini sa téléconférence et jouait maintenant avec Alex. Elle ésita à les interrompre, prit son iPad, retourna dans sa chambre, alla sur Safari et se mit à chercher les édopsychologues de San Diego prénommés Jim répertoriés sur le Net. 38 Nous nous posâmes à Hooper Heliport à cinq heures et demie, prîmes l'ascenseur pour descendre au niveau de la rue, où un Suburban du FBI nous attendait. Notre destination se trouvait à moins de neuf kilomètres au nord. Tandis que nous roulions vers les collines, l'agent assis à côté du chauffeur nous briefa sur la clinique de désintoxication. -- Elle a été fondée il y a une vingtaine d'années par Ursula Marshall. Elle dispose de vingt lits. Le centre de jour accueille dix patients de plus. Les soins sont totalement gratuits et il y a plus de deux cents personnes sur la liste d'attente. Ursula avait une fille qui a fugué et est morte d'overdose à dix-neuf ans. Le père d'Ursula avait eu dans son portefeuille d'actions un bon paquet de Washington State et Ursula était sa fille unique. La clinique est une des choses pour lesquelles elle a utilisé son héritage. -- Et Frye y travaille à temps plein ? demandai-je. -- Il la dirige, apparemment. Il y fait un peu de tout, y compris le psy. Sur les vingt patients de la clinique, eize sont d'anciens militaires. -- « Aimer le soldat, détester la guerre », récita Munro avec plus qu'une pointe de sarcasme. Depuis la dernière fois que nous avions travaillé ensemble, il n'avait manifestement pas changé de osition, à savoir que la guerre n'est finie qu'une fois morts tous les combattants ennemis, qu'il s'agisse des uerres du Golfe, de la guerre au Terrorisme ou de la guerre à la Drogue. A ce stade, tant qu'il n'énervait pas ennebaker, je me foutais de ce qu'il pensait. Au sortir de Griffin Avenue, le Suburban commença à monter plus haut dans les Monterey Hills. Le aysage était époustouflant, les maisons rares et espacées. Si vous cherchiez un lieu isolé et cependant roche de la ville, le coin était idéal. La dernière chose dont un toxico a besoin, c'est de se retrouver dans le entre-ville, avec toutes ces distractions traîtresses et ces délices mortelles autour de lui. La clinique était un bâtiment de deux étages dans le style hacienda. Quelques palmiers la bordaient sur eux côtés et une pelouse en pente descendait jusqu'à la route. Nous sortîmes du Suburban et nous irigeâmes vers l'entrée principale. La porte était ouverte. Ouvrant la marche, je m'avançai dans un atrium où 'élevaient plusieurs hauts cactus. A gauche, il y avait une salle commune meublée de fauteuils et de canapés. droite une vaste cuisine, dont une table de réfectoire occupait le centre, sur toute la longueur de la pièce. Au ond, un large escalier en bois. Une jeune femme vêtue d'un tee-shirt et d'un jean délavé descendait en faisant danser derrière elle une ongue queue-de-cheval blonde. -- Salut, je peux vous aider ? Elle ramena la mèche qui lui barrait le front derrière son oreille gauche et j'aurais parié que les soldats ondaient en la voyant faire ça. -- Nous cherchons Matthew Frye. Elle se retourna, appela : -- Matt ? Il y a des gens qui veulent te parler. Quand elle nous fit de nouveau face, je reconnus immédiatement la lueur de son regard. Elle et Matthew vaient une liaison. -- C'est au sujet de Donaldson ? demanda-t-elle. -- Non, pourquoi ? Elle haussa les épaules. -- Un de nos patients. Il réclame des indemnités à l'armée. Il a perdu un bras en Afghanistan, il est devenu ccro aux analgésiques et, comme ils n'agissaient plus, il est passé à l'héroïne. Après un test obligatoire de épistage, il s'est fait virer de son boulot. Il est resté trois ans sans travailler. Il est ici depuis trois mois, il n'a as touché à la drogue depuis six semaines... Notre conversation avec celle qui devait être une infirmière fut interrompue quand un grand type sec et musclé descendit à son tour l'escalier. -- Vous êtes de la Commission de révision ? nous lança-t-il d'un ton méprisant. M'étonne pas que vous soyez pas en uniforme. Vous avez probablement jamais été au feu de votre vie ! Il s'arrêta devant nous. Il ressemblait étonnamment à la photo de Frye, mais c'était bien Pennebaker. Munro ne pouvait pas laisser passer cette vanne : -- On y a été, au feu. Des tas de fois. Et pas seulement en tenue de combat. Pennebaker nous examina d'un oeil plus attentif. Je le sentis revenir sur sa première impression et commencer à se demander s'il allait pouvoir nous faire notre affaire à tous les deux. Munro fit deux pas en direction de la porte, au cas où Pennebaker déciderait de se ruer vers la sortie. Le chauffeur du Suburban devait déjà couvrir l'arrière du bâtiment et la voiture du bureau local du FBI était arée cent mètres plus bas dans la rue. Un moment, Pennebaker se tint sur la pointe des pieds, les membres raidis - réaction instinctive de soldat , puis tout son corps se détendit et il inclina la tête sur le côté. -- Vous savez qui je suis. Bravo. J'entrai dans la salle commune et m'assis, fis signe à Pennebaker de me rejoindre.

« — C’était unhomme, vousêtessûre ? L’enseignante marquadenouveau unepause.

Puis:— Un homme, oui.Jesuis presque sûrequ’elle adit « il» en enparlant. Tess laremercia, pritson numéro etraccrocha. Elle n’avait pasgrand-chose.

Rienqu’un prénom pouvant être–ou non –celui d’unpsyducoin. En sortant desachambre, ellevitque Julia avait finisatéléconférence etjouait maintenant avecAlex.

Elle hésita àles interrompre, pritson iPad, retourna danssachambre, allasurSafari etse mit àchercher les pédopsychologues deSan Diego prénommés Jimrépertoriés surleNet.. »

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