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68 Je n'en croyais pas mes yeux.

Publié le 06/01/2014

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68 Je n'en croyais pas mes yeux. Je fis pivoter mon revolver vers Munro. -- Quoi ? Il avait ce sourire que je ne supportais pas. -- Désolé, mon vieux. Pour moi, il vaut beaucoup plus cher vivant que mort. Il semblait vraiment jouir de ma confusion, laquelle sembla se dissiper d'un coup, l'hypothèse la plus égueulasse prenant presque immédiatement sa place. Navarro s'était enfui avec plusieurs centaines de millions de dollars du cartel... -- Ils te paient combien ? Il eut un sourire. -- Cinq pour cent. Dans les quinze millions de dollars. Il attendit quelques secondes, comme pour laisser s'imprimer l'information, et ajouta : -- Tu ne crois tout de même pas que j'ai accepté toutes ces conneries juste pour aider un vieux fou aigri à e venger ? Alors, tout alla très vite. Je vis Munro sourire, compris qu'il n'avait vraiment plus besoin de moi. Son arme pivota lentement, elle ne isait plus Navarro mais se tournait vers moi... Du coin de l'oeil, je remarquai que la main de Navarro se détendait et s'éloignait du cou d'Alex... et je fis eu sur le tueur. Je vis son épaule droite tressaillir comme si elle avait été heurtée par une masse et dans la même econde, tout en hurlant à Alex, terrifié, « Cours, Alex ! », je me jetai sur Munro, stupéfait. Sous le choc, nous lâchâmes tous deux nos armes, roulâmes au sol, dans les broussailles, échangeant coups de poing et coups de pied. Munro parvint à se relever le premier, prit son élan pour me frapper à la tête, ais je roulai vers la droite et sa lourde botte traversa l'air à l'endroit où se trouvait mon crâne une fraction de econde plus tôt. Je me remis péniblement sur pied, repris mon souffle et jetai un coup d'oeil vers Alex. Il ne s'était pas enfui. l se débattait avec une incroyable sauvagerie, mais Navarro le tenait solidement et le poussait dans l'hélico. unro se rappela à mon bon souvenir en me balançant un revers du pied à la poitrine. J'absorbai une partie de a force de son coup de pied avec mon dos déjà bien amoché et le frappai au menton avec mon coude droit. Il tituba. Je fis un pas en avant et lui balançai mon pied gauche dans le genou droit. Il se plia vers l'avant, je lui xpédiai dans la nuque un coup de mes deux poings réunis, ce qui l'envoya rouler dans la poussière. Je me jetai sur lui. A cheval sur son torse, je lui martelai le crâne de coups de poing, des deux côtés, mais e salaud était du genre indestructible. Il réussit à détendre son genou et me cogna le dos. A l'endroit précis où 'homme de main de Navarro m'avait travaillé au tuyau métallique. Une douleur terrible, qui m'arracha un grognement. Cela sembla requinquer Munro, qui entreprit de me bourrer de coups de genou au même endroit, apparemment inconscient des coups dont je lui martelais le visage... Un spasme me secoua le bas du dos. Je crus que j'allais m'évanouir. Tout en me tortillant sur lui pour l'empêcher de m'expédier un nouveau coup, je lui saisis la tête à deux mains, la soulevai et l'écrasai contre le ol. Encore, et encore... Le hurlement assourdissant de l'hélico m'arracha à ma transe, me faisant comprendre qu'il était en train de écoller. La seule chose qui me vint à l'esprit, c'était que j'allais perdre mon fils pour toujours. Hors de question. Comme c'est le cas pour toutes les décisions importantes qu'on prend dans sa vie, mon cerveau avait nvoyé ses instructions à mon système nerveux central avant de daigner m'en informer. Avant de réaliser ce ue j'étais en train de faire, j'avais ramassé mon Glock, l'avais fourré dans mon pantalon, m'étais projeté vers 'oiseau qui décollait et avais bondi en l'air pour me hisser sur un des patins... Ma main gauche toucha le tube métallique et glissa, mais la droite l'avait saisi et tenait bon. Tandis que l'hélico s'élevait en prenant de la gîte et malgré la violence de l'air autour de moi je balançai la jambe droite pardessus le patin et m'y accrochai. Ma pensée soudainement réactivée allait de « Je n'y crois pas ! Qu'est-ce que j'essaie de faire ? » à « Et maintenant ? », lorsqu'une pluie de balles vint frapper l'hélicoptère. Munro s'était relevé, le visage en bouillie et le MP-4 à la main. Finalement, il avait décidé qu'il valait mieux tuer tout le monde qu'en rester là. Une autre rafale saupoudra l'hélico, perça dans le fuselage une série de trous horribles, le moteur faisant aussitôt entendre un gémissement suraigu. Je me hissai sur le patin, bloquai ma jambe gauche par-dessus la droite et entrepris de vider le chargeur de mon Glock sur la silhouette qui diminuait rapidement à ma vue mais qui semblait toujours aussi résolue à nous abattre. Munro sursauta soudain, tituba et s'écroula. Je venais d'épargner au cartel qui l'employait la peine de le découper à la machette. Navarro et son pilote savaient maintenant qu'ils avaient un passager clandestin, mais ils ne semblaient pas pressés de me remercier de leur avoir sauvé la mise. Pendant ces quelques instants d'accalmie, Alex regarda par la fenêtre de l'hélico et la surprise éclaira son visage quand il découvrit ma présence. Nos regards se croisèrent, et le plaisir qui brillait dans ses yeux rechargea mes batteries. Le pilote se mit alors à exécuter une série de tonneaux latéraux dans le but évident de me faire lâcher prise... Au bout d'un moment, le moteur fit entendre un grincement aigu, s'arrêta pendant une épouvantable seconde, toussota... et redémarra. Je savais que nous n'allions pas rester longtemps en l'air. Je me redressai sur le patin, jetai un coup d'oeil dans le cockpit, en me demandant pourquoi le pilote n'essayait pas de se poser. Penché en avant, Navarro lui criait ses instructions, visiblement - sans doute lui interdisait-il d'atterrir. Au moins n'essayaient-ils plus de me déloger de mon patin. Tout à coup, Navarro me vit, sortit son arme et tira à travers la vitre de l'hélico. Je me baissai pour m'écarter de sa ligne de mire. Je me recroquevillai le plus loin possible, sous le uselage, en espérant que Navarro n'était pas assez suicidaire pour essayer de m'avoir à travers le plancher de 'hélico. Nous foncions au-dessus de la jungle, quasiment au niveau du couvert des arbres, et nous allions de plus n plus vite. Le moteur, apparemment, avait trouvé son second souffle. Une minute plus tard, l'océan était en ue. Même depuis ma position, très précaire, il était d'une beauté à couper le souffle. Le genre de tableau dont 'ai toujours pensé qu'il était peint à la perfection - sauf qu'il était là, en vrai, en couleurs vives. Si ce devait être a dernière chose que je verrais avant de mourir, ce serait beaucoup mieux que de fixer le bout d'un tube nfoncé dans mon estomac. L'océan m'avait entendu. Dès que nous fûmes au-dessus de l'eau, le moteur émit une série de rachotements, puis s'arrêta. Définitivement. L'hélico commença sa descente. 69 Je sortis de mon abri sous l'hélico, aperçus de nouveau Alex. Nous tombions à pic vers la mer, et la mort pprochait à toute vitesse. Je commençai à comprendre l'intérêt de la réincarnation... même si je n'étais pas ncore prêt à renoncer à cette vie. Mes réflexions s'interrompirent tout net quand le contact eut lieu, brutal comme un plat-ventre, avec la urface de l'eau. Je tins bon, tandis que le gros hélicoptère se mettait aussitôt à couler. Je maintins mes jambes serrées autour du patin. L'hélico basculait, emporté par le poids des pales. uelques secondes plus tard, j'aperçus le fond de l'océan, couvert de sable blanc, à travers un essaim de ulles d'air. Il n'y avait quasiment pas de fond. Je laissai mes jambes s'écarter du patin, mais je m'y tins des eux mains quand on toucha le sol. L'hélico se posa dans un tourbillon de sable, et j'entendis le gémissement sinistre du train d'atterrissage bsorbant la plus grande partie du choc. Je regardai à l'intérieur de la cabine. Le pilote avait moins bien résisté que moi à l'impact avec la surface de l'eau. A moins que sa discussion vec Navarro n'ait dégénéré... De sombres rubans de sang montaient en spirale au-dessus de sa tête et de on torse, et se dissolvaient en de fins nuages pourpres. Je cherchai Alex du regard. Il était là, les bras tendus pour attirer mon attention, mais il semblait captif. Je ompris pourquoi quand le visage de Navarro apparut derrière lui. Je me tins prêt à m'écarter de sa ligne de ire, constatai qu'il avait apparemment perdu son arme. Il était coincé par une partie du châssis qui s'était pliée ous l'impact. Il avait le pied droit bloqué contre le montant de son siège, et maintenait Alex contre lui tout en essayant de libérer sa jambe. Alex se débattait et se tortillait avec l'énergie du désespoir pour se libérer, le regard suppliant. Il fallait que je le rassure au plus vite. Je lui fis un geste, puis je me glissai de l'autre côté de l'hélico et 'approchai de la fenêtre fracassée du cockpit, par laquelle l'eau rentrait à gros bouillons. Calant mon rodequin contre le montant, je tirai dessus de toutes mes forces. La douleur dans mon dos s'était réveillée, ais j'insistai. Au bout d'une éternité, le montant se débloqua. Je me hissai à l'intérieur aussi vite que possible, dépassai le siège du copilote et me retrouvai face à face vec Alex. Il me tendit la main. Je m'avançai suffisamment près pour lui saisir le poignet - celui qui portait le ros bracelet Omnitrix qu'il n'ôtait jamais. Navarro enserrait encore des deux bras les jambes d'Alex, et je ne disposais plus que de quelques secondes avant que l'eau nous recouvre tous. Je saisis le bras de Navarro et lui cognai l'épaule. Sa prise se relâcha sur-le-champ, libérant Alex. Je fis sortir le gosse de la cabine, par le chemin que j'avais pris à l'aller, et je commençai à donner de grands coups de pied pour remonter à la surface. Mon regard se tourna alors vers Navarro. Il se trouvait toujours au fond de la cabine et essayait de repousser le siège, dans une tentative ésespérée de se libérer. Juste avant de détourner la tête, je vis un énorme nuage de bulles d'air s'échapper de a bouche. Il n'avait pas pu retenir son souffle plus longtemps. Je compris qu'il était mort. Je continuai à agiter les jambes pour regagner la surface, Alex serré contre moi, droit vers la lumière du oleil. Nous parvînmes ainsi à l'air libre. Je jetai un coup d'oeil vers le rivage. Nous n'étions qu'à quelques dizaines de mètres de la terre ferme. Je avais que nous y arriverions. Alex et moi flottions comme des bouchons sur l'eau turquoise au calme trompeur. Il avait les bras serrés utour de mon cou. Et le regard serein, maintenant, un regard qui ressemblait davantage à celui d'un gosse de uatre ans. De plus, il me fixait sans la moindre trace de peur. Une grande première. -- Comment tu as fait ? demanda-t-il, l'air émerveillé. Je lui fis un grand sourire satisfait. -- Je suis ton papa, Alex. C'est tout. N'importe quel papa en ferait autant. Il y réfléchit un moment, et pour la première fois depuis que j'avais fait sa connaissance il me sourit à son our. Oh, pas ce grand, large sourire qui découvre les dents. Mais un sourire tout de même. Ce qui était déjà norme. Mais je ne pouvais en jouir pleinement. Des pensées délétères empoisonnaient cet instant magique, allaient et venaient dans ma tête. Les échos e choses que j'avais entendues ou ressenties et qui se mettaient peu à peu en place. Je savais que je n'avais as encore toutes les réponses.

« Navarro etson pilote savaient maintenant qu’ilsavaient unpassager clandestin, maisilsne semblaient pas pressés deme remercier deleur avoir sauvé lamise.

Pendant cesquelques instantsd’accalmie, Alexregarda par lafenêtre del’hélico etlasurprise éclairasonvisage quandildécouvrit maprésence.

Nosregards se croisèrent, etleplaisir quibrillait danssesyeux rechargea mesbatteries. Le pilote semit alors àexécuter unesérie detonneaux latérauxdanslebut évident deme faire lâcher prise… Aubout d’unmoment, lemoteur fitentendre ungrincement aigu,s’arrêta pendant uneépouvantable seconde, toussota… etredémarra. Je savais quenous n’allions pasrester longtemps enl’air. Je me redressai surlepatin, jetaiuncoup d’œildans lecockpit, enme demandant pourquoilepilote n’essayait pasdeseposer.

Penché enavant, Navarro luicriait sesinstructions, visiblement–sans doute lui interdisait-il d’atterrir.Aumoins n’essayaient-ils plusdeme déloger demon patin.

Toutàcoup, Navarro mevit, sortit sonarme ettira àtravers lavitre del’hélico. Je me baissai pourm’écarter desaligne demire.

Jeme recroquevillai leplus loinpossible, sousle fuselage, enespérant queNavarro n’étaitpasassez suicidaire pouressayer dem’avoir àtravers leplancher de l’hélico.

Nous foncions au-dessus delajungle, quasiment auniveau ducouvert desarbres, etnous allions deplus en plus vite.Lemoteur, apparemment, avaittrouvé sonsecond souffle.Uneminute plustard, l’océan étaiten vue.

Même depuis maposition, trèsprécaire, ilétait d’une beauté àcouper lesouffle.

Legenre detableau dont j’ai toujours penséqu’ilétait peint àla perfection –sauf qu’ilétait là,en vrai, encouleurs vives.Sice devait être la dernière chosequejeverrais avantdemourir, ceserait beaucoup mieuxquedefixer lebout d’untube enfoncé dansmonestomac. L’océan m’avaitentendu.

Dèsquenous fûmes au-dessus del’eau, lemoteur émitunesérie de crachotements, puiss’arrêta.

Définitivement. L’hélico commença sadescente.. »

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