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ACADÉMISTE, substantif.

Publié le 29/09/2015

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ACADÉMISTE, substantif.  

A.—  BEAUX-ARTS.  Élève, artiste qui suit les cours d'une académie (d'après Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884). 

B.—  SPORTS.  vieux.  Celui qui tient une académie d'équitation ou s'y forme à certains exercices. 

C.—  Vieux et généralement ironiquement ou péjoratif.  Membre de l'Académie française : 

Ø 1. On aurait à dire ces raisons et beaucoup d'autres encore, si l'on avait à plaider pour le procédé littéraire de Pascal en présence des maximes de Saint-Cyran. On montrerait que Pascal n'était pas moins que l'austère directeur en opposition ouverte avec les académistes, avec ceux qui pèsent les mots comme un avare l'or au trébuchet;...

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 391. 

Ø 2. Les académistes ou académiciens furent institués, vous le savez, pour fixer le bel usage en ce qui regarde le discours...

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérome Coignard, 1893, page 188. 

Remarque : 1. Aujourd'hui inusité.  Peut-être employé aussi, dans l'exemple 2, par souci de l'exactitude historique. 2. Est employé péjorativement comme adjectif dans SAINTE-BEUVE au sens de « proche de l'esprit des Académiciens »; voir exemple 3 (synonyme de académique). 3. Académicien / académiste. Concurrents au XVIIXVIIe.  siècle dans le sens de « membre de l'Académie française », les 2 mots se sont spécialisés dans des sens différents. Académicien est volontiers senti comme terme noble, alors que académiste est considéré comme un terme pédant : \" Académiste est un titre prétentieux et de création moderne, que se sont arrogé et qu'ont généreusement donné à ceux qui suivent leurs leçons les maîtres qui enseignent les exercices du corps, l'équitation, l'escrime, la danse dans des lieux appelés du nom pompeux d'académies. \" (DICTIONNAIRE DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PIERRE-BENJAMIN LAFAYE) 1858). 

Ø 3. De même que M. d'Andilly nous apparaît de beaucoup le plus affable et le mieux tenu des solitaires, celui auquel s'adressaient, comme d'office, tous les gens de monde et de cour qu'une curiosité à demi dévote attirait, il est aussi, comme écrivain, le plus académiste, le plus beau diseur et le plus littérateur des messieurs de Port-Royal. Et d'abord il aurait été de l'Académie s'il l'avait voulu.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 274. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4. 

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