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AÏE, AHI, interjection.

Publié le 17/10/2015

Extrait du document

-AIE, suffixe.  

Suffixe collectif servant à former des substantifs féminins désignant une plantation ou un lieu où croissent des végétaux. La base est toujours un nom de végétal : arbre, arbuste, plante ou fruit. 

—  -aie s'ajoute à une base non suffixée : 

amandaie  -  \" plantation d'amandiers \" 

aulnaie.  ou aunaie  -  \" lieu planté d'aunes \" 

boulaie.  —  a. français boule « bouleau » -  \" terrain planté de bouleaux \" 

buissaie  -  \" lieu planté de buis \" 

buissonnaie  -  \" lieu couvert de buissons \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) 

cannaie  -  \" plantation de cannes à sucre, de roseaux \" 

cédraie  -  \" endroit planté de cèdres \" 

cerisaie  -  \" plantation de cerisiers \" 

chênaie  -  \" plantation de chênes \" 

coudraie  -  \" terrain planté de coudriers (noisetiers) \" 

épinaie  -  \" lieu où croissent des arbustes épineux \" 

fougeraie  -  \" champ, lieu où poussent les fougères \" 

foutelaie, dérivé de fouteau, issu de fagus  -  \" lieu planté de fouteaux \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) 

frênaie  -  \" terrain planté de frênes \" 

hêtraie  -  \" lieu planté de hêtres \" 

houssaie  -  \" lieu planté de houx, de buissons de houx \" 

jonchaie  -  \" lieu où croissent des joncs \" 

myrtaie  -  \" plantation de myrtes \" 

olivaie  -  \" verger, plantation d'oliviers \" 

ormaie  -  ou ormoie  \" lieu planté d'ormes \" 

platanaie  -  \" lieu planté de platanes \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) 

poiraie  - (Grammaire histotrique de la langue française (KRISTOFFER NYROP) tome 3 1936, § 153) 

prunaie  - (Historische Grammatik der französischen Sprache (WILHELM MEYER-LÜBKE), tome 2 1966, § 58) 

rouvraie  -  \" lieu planté de chênes rouvres \" 

saulaie.  ou saussaie  -  \" plantation de saules \" 

tremblaie  -  régionalisme,  \" terrain planté de trembles \" 

Confer aussi futaie « groupe d'arbres de haut fût dans une forêt; par extension, forêt d'arbres très élevés » (la base désigne une partie de l'arbre) 

—  -aie s'ajoute à un dérivé en -ier > -er : 

bananeraie  -  \" plantation de bananiers \" 

châtaigneraie  -  \" lieu planté de châtaigniers \" 

fraiseraie  -  \" plantation de fraisiers \" 

mûreraie  -  \" terrain planté de mûriers \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) 

oliveraie  - (Confer supra olivaie) 

orangeraie  -  \" plantation, verger d'orangers cultivés en pleine terre \" 

oseraie  -  \" endroit, terrain planté d'osiers \" 

palmeraie  -  \" plantation de palmiers \" 

peupleraie  -  \" plantation de peupliers \" 

pommeraie  -  \" plantation, champ de pommiers \" 

prunelaie (< pruneraie, par dissimilation)  -  \" terrain planté de pruniers \" 

ronceraie  -  \" terrain inculte où croissent les ronces \" (Grammaire histotrique de la langue française (KRISTOFFER NYROP) tome 3 1936, § 389 (GRAMMAIRE HISTOTRIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (KRISTOFFER NYROP) tome 3 1936, § 389 voit dans ce mot, la forme élargie du suffixe -aie; toutefois le mot roncier existant, on peut classer ici ronceraie) 

roseraie  -  \" champ planté de rosiers; endroit d'un jardin orné de rosiers \" 

Remarque 1 —  Opposition -aie (-eraie)/-ère ou ière*. —  Les dérivés formés par ces deux suffixes ont même signification; -aie est plus fréquent que -(i)ère et reste seul productif :

buissaie « lieu planté en buis » (LITTRÉ) / buissière « lieu planté de buis » (LITTRÉ)

fraiseraie / fraisière « plantation de fraisiers »

houssaie / houssière « lieu planté de houx, de buissons de houx » (Pt DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT))

jonchaie, joncheraie / jonchère « lieu où poussent des joncs »

pineraie / pinière « pinède »

Confer milleraie / milière

—   Opposition -aie (-eraie) / -erie*  :

orangeraie « plantation, verger d'orangers cultivés en pleine terre » / orangerie « lieu fermé où l'on met à l'abri pendant la saison froide les orangers cultivés dans des caisses... Partie d'un jardin où les orangers sont placés pendant la belle saison »; « orangeraie » (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT)). Confer cotonnerie, figuerie

—  « Les noms en -aie sont en quelque sorte des collectifs non marqués. Les noms en -ière et en -erie comportent en plus de l'idée de collectivité, une marque, une notion complémentaire : l'exotisme pour -erie, groupement artificiel le plus souvent pour -ière,... » (Tomassone, Combettes, infra bibliographie) 

 

 

 

 

 

AÏE, AHI, interjection.  

Exclamation qui traduit la douleur, une surprise désagréable, une contrariété soudaine : 

Ø 1. « Ces ânes-là, avec leurs drogues, ils m'ont... Aïe, ma jambe!... Ils m'ont... Ils m'ont démoli l'estomac!... Aïe! » La douleur était si soudaine et si aiguë, qu'en un instant elle disloqua tous les traits de son visage.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1061. 

Ø 2. Aïe! Voici mon maître et je ne suis pas allé voir Apoline. Je lui dirai que si. Il me croira s'il veut.

ALBERT CAMUS, Les Esprits, adapté de Pierre de Larivey, 1953, I, 3, page 459. 

Ø 3. Quel malheur que de loger des diables! Je ne puis me décharger de ma bourse en mon logis (...). Oh! Si on me la trouvait! Deux mille écus! Non, je les porterai avec moi. Maudits diables! Aïe! s'ils allaient m'entendre! Il vaut mieux que je la cache!

ALBERT CAMUS, Les Esprits, adapté de Pierre de Larivey, 1953 I, 5, page 468. 

—   Souvent répétée, avec parfois une nuance d'agacement ou de regret : 

Ø 4. Mes seigneurs, mes bons seigneurs, par grâce et par pitié, aidez-moi à mettre ce fardeau sur mes épaules, afin que je puisse m'en retourner auprès de mon maître, car, si je tarde, il me tuera. Ahi! Ahi! 

VICTOR HUGO, Le Rhin,  1842, page 197. 

Ø 5. —  (...) Il n'est pas temps de mourir, mon vieux, mais de te reposer. Je filerai vers Camaron dès l'aube.

—  Ahi! Ahi! gémit l'homme.

GEORGES BERNANOS, Une nuit,  1928, page 31. 

 

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