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AIGUILLONNANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 18/10/2015

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AIGUILLONNANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de aiguillonner* 

II.—  Adjectif.  De nature à aiguillonner, à stimuler. Passion, curiosité aiguillonnante, etc. : 

Ø Plus loin encore, une ligne continue d'un rouge vif : c'était celle qu'on avait depuis longtemps acceptée d'un accord tacite pour ligne frontière, et que les instructions nautiques interdisaient de franchir en quelque cas que ce fût. Orsenna et le monde habitable finissaient à cette frontière d'alarme, plus aiguillonnante encore pour mon imagination de tout ce que son tracé comportait de curieusement abstrait;...

JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes,  1951, pages 33-34. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7. 

 

Forme dérivée du verbe \"aiguillonner\"

 aiguillonner

AIGUILLONNER, verbe transitif.  

A.—  Rare.  [L'objet désigne une bête, en particulier des bovins]  \" Piquer une bête de trait ou de somme avec un aiguillon, pour la forcer à avancer. Aiguillonner des boeufs. \" (Dictionnaire de l'Académie Française) : 

Ø 1.... ils arrêtèrent la voiture et voulurent à toute force monter dessus pour rattraper Fernand, qu'ils croyaient être en avant Mais le conducteur refusa formellement; et le postillon aiguillonnant ses chevaux de la voix, du fouet et de l'éperon, eut bientôt laissé derrière cette troupe irritée.

FRÉDÉRIC SOULIÉ. Les Mémoires du diable, tome 2, 1837, page 102. 

Ø 2. Les mulets, que l'on aiguillonnait avec la pointe des glaives, pliaient l'échine sous le fardeau des tentes;...

GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 25. 

—  Par analogie : 

Ø 3. Il était tout occupé d'aiguillonner ses cloches, qui sautaient toutes les six à qui mieux mieux et secouaient leurs croupes luisantes comme un bruyant attelage de mules espagnoles piqué ça et là par les apostrophes du sagal.

VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris,  1832, page 302. 

B.—  Au figuré, plus usité que le sens propre.  [L'objet désigne une personne ou une faculté humaine]  Stimuler, inciter à quelque chose. Aiguillonner la curiosité, l'imagination : 

Ø 4. Les saveurs sont aussi nombreuses que les odeurs, quoique celles-ci puissent se diviser en deux classes, dont les unes, comme les parfums des fleurs, n'affectent agréablement que le cerveau, et les autres, qu'on peut appeler comestibles, aiguillonnent le goût.

JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature,  1814, page 97. 

Ø 5. Au XVIIIe.  siècle on ne va plus si loin, mais on croit encore que le paysan ne travaillerait point s'il n'était constamment aiguillonné par la nécessité : la misère y paraît la seule garantie contre la paresse.

ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution 1856, page 215. 

Ø 6.... aiguillonnée par l'ennui, par l'exaltation croissante des idées, par l'impatience de sentir et d'agir, elle avait résolu de commencer enfin la vie de sentiment et d'action.

EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent,  1899, page 323. 

Remarque : 1. Le verbe stimuler, plus abstrait que aiguillonner, tend à prévaloir en ce sens à l'époque moderne 2. Ce verbe s'emploie également sous la forme pronominale s'aiguillonner « être excité; s'exciter, s'encourager » (confer DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Nouveau Larousse illustré). 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 101. 

 

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