ALANGUISSANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

ALANGUISSANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de alanguir* 

II.—  Adjectif.  Qui alanguit, qui emplit d'une langueur douce et tendre : 

Ø Les phrases douloureuses et presque pâmées de Chopin, les alanguissantes mélodies de Mendelssohn, les solitaires, les obscures ardeurs de Schumann ravissent l'âme déjà troublée,...

PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine,  1885, page 73. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8. 

Forme dérivée du verbe \"alanguir\"

 alanguir

ALANGUIR, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif. 

—  Vieilli, littéraire.  Rendre languissant, enlever la vigueur : 

Ø 1. Quand aucun encouragement ne vous vient des autres, quand le monde extérieur vous dégoûte, vous alanguit, vous corrompt, vous abrutit, les gens honnêtes et délicats sont forcés de chercher en eux-mêmes quelque part un lieu plus propre pour y vivre.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1852, page 16. 

Ø 2. Alors, Jésus-Christ, dans le besoin de godaille qui alanguissait le village, par ce dimanche de fête, vint passer devant chez Macqueron, en allongeant le cou...

ÉMILE ZOLA, La Terre,  1887, page 60. 

—  Par extension, littéraire.  Rendre langoureux, emplir d'une langueur douce et tendre : 

Ø 3. Cette senteur violente et douce, savoureuse comme une friandise, semble se mêler à nous, nous imprègne, nous enivre, nous alanguit, nous verse une torpeur somnolente et rêvante. 

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, En voyage, 1883, page 326. 

Ø 4. Ah! La vie est ce soir trop vivante et trop belle,

Le désir alanguit l'épouse qui m'appelle...

Je suis faible, et ce soir de printemps m'a tenté.

CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire, Inquiétude, 1904, page 161. 

B.—  Emploi pronominal. 

—  Vieilli, littéraire.  Devenir languissant, perdre sa vigueur : 

Ø 5. Il [Christian] (...) entrait dans la chambre où la lampe en veilleuse s'alanguissait sous les dentelles.

ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil,  1879, page 313. 

Ø 6. Oh! la fâcheuse contraction de mon système épigastrique! Ma circulation s'alanguit jusqu'à faire hésiter ma vie.

MAURICE BARRÈS, Un Homme libre,  1889, page 45. 

—  Par extension, littéraire.  Se laisser envahir par une langueur tendre, s'abandonner : 

Ø 7. Jeanne admirait l'uniforme de Cisterino, sa prestance, son visage martial dont l'expression s'alanguissait lorsqu'il posait les yeux sur elle.

EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord,  1929, page 177. 

Ø 8. Elle n'avait, en tout temps, pour lui, que des pensées maternelles; mais quand elle lui prenait le bras, elle se laissait aller à s'alanguir, à trébucher, pour lui mieux manifester sa confiance, son abandon, son amour. 

GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, page 125. 

—   [En parlant de la manière d'un écrivain]  Son style s'alanguit (Dictionnaire de l'Académie Française 1878, Petit Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 

Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe.  siècle en six volumes enregistrent un emploi intransitif (archaïque) :  \" Les phtisiques à leur déclin alanguissent de jour en jour. \" (Nouveau Larousse illustré). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 75.