alizé adj.

alizé adj. et n. Le vent alizé est un vent régulier soufflant toute l'année dans la zone intertropicale - du N.-E. au S.-O. dans l'hémisphère Nord, du S.-E. au N.-O. dans l'hémisphère Sud. Encycl. La permanence de ces vents modérés (20 à 30 km/h) a frappé les navigateurs, qui les ont baptisés en ancien français alis, qui veut dire «uni», en portugais passato («passage», «traversée»), rappelant ainsi la traversée de Christophe Colomb, et en anglais trade winds («vents du commerce»). L'alizé s'écoule entre les anticyclones subtropicaux et l'équateur. Les alizés de chaque hémisphère se rencontrent dans la région équatoriale, le long d'une ligne appelée équateur météorologique. Cette ligne de convergence, distincte de l'équateur géographique, se déplace au cours des saisons vers le nord ou vers le sud en même temps que l'ensemble de la circulation. Les déplacements de l'équateur météorologique sont plus amples au voisinage des continents, où il se confond avec la mousson. En été, il remonte franchement dans l'hémisphère Nord atteignant l'Himalaya et la bordure sud du Sahara. En hiver, il pénètre un peu dans l'hémisphère Sud, aux longitudes de l'Amérique et de l'Afrique. La direction de l'alizé dépend de sa position par rapport aux anticyclones. À l'est de ceux-ci, il se dirige vers l'équateur; la zone de convergence entre les deux flux est alors marquée par des cumulonimbus à grand développement vertical produisant de violents orages et des pluies diluviennes: c'est le pot au noir. Sur le flanc équatorial des anticyclones, il souffle plein est et, plus à l'ouest, peut même s'éloigner de l'équateur. Quand il traverse l'équateur, il change de direction: c'est l'alizé dévié, tel l'alizé de sud-est provenant de l'hémisphère Sud, qui tourne au sud-ouest et se dirige vers l'Inde pendant la mousson d'été. Le domaine de l'alizé, limité aux basses couches de l'atmosphère, est très nettement séparé de l'air supérieur par une surface d'inversion, c'est-à-dire un niveau où la diminution verticale de température est remplacée sur quelques centaines de mètres par une augmentation dont l'effet est de bloquer les mouvements verticaux et le développement des nuages. Ce niveau est voisin de 1 000 m à l'est des anticyclones où débouche l'air polaire sec et frais qui va devenir l'alizé. Les petits cumulus s'y étalent, incapables de donner la moindre pluie. La couche s'épaissit et s'humidifie en allant vers l'équateur et vers l'ouest des océans au fur et à mesure de la progression de l'alizé sur la mer chaude: lorsqu'elle a atteint 2 000 ou 3 000 m, les cumulus développés peuvent donner des averses. On s'explique ainsi le climat des Antilles, rythmé par les déplacements de l'anticyclone des Açores. Pendant le «carême», de décembre à mai, l'anticyclone se déplace vers le sud, l'alizé arrive directement du nord-est, les nuages sont peu importants et les averses brèves et rares. Pendant l'«hivernage», de juin à novembre, l'anticyclone remonte vers le nord, l'alizé le contourne par le sud et arrive sur les îles, humidifié et épaissi par un long parcours maritime. Les nuages sont développés et nombreux, les averses fréquentes et fortes.