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-ANCE, -ENCE, suffixe.

Publié le 21/10/2015

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-ANCE, -ENCE, suffixe. I.— Le dérivé est rattaché au verbe ou au participe correspondant. A.— Le dérivé exprime l'action (" le fait de " + infinitif) 1. Le sujet du verbe de base désignerait une personne, le fait que quelqu'un s'accoutume, etc. : accoutumance - " le fait de s'accoutumer, de s'habituer " ignorance - " le fait d'ignorer quelque chose " négligence - " l'action, le fait de négliger quelque chose " résidence - " le fait de résider habituellement en un lieu " vengeance - " l'action de se venger " 2. Le sujet du verbe de base désignerait une chose : alternance - " le fait d'alterner (en parlant des éléments d'une série) " convergence - " le fait de converger " émergence - " le fait d'émerger (en parlant d'un rayon, d'un fluide) " 3. Le sujet du verbe de base désignerait une personne ou une chose : alliance - " le fait pour des personnes, des éléments de s'allier " appartenance - " le fait d'appartenir " croissance - " le fait de croître, de grandir " naissance - " le fait de commencer, d'apparaître " résistance - " le fait de résister " B.— Le dérivé exprime le sujet de l'action (" celui qui " ou " ce qui " + verbe au présent de l'indicatif) 1. Le sujet du verbe de base désignerait des personnes : affluence - " réunion d'une foule de personnes qui se portent au même endroit " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)) assistance - " ceux qui assistent à... " 2. Le sujet du verbe de base désignerait des choses : apparence - " ce qui apparaît d'une personne ou d'une chose " appartenances - (au pluriel) " ce qui appartient à un bien immeuble " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)) différence - " ensemble de caractères qui distinguent une chose d'une autre " nuisances, - " ensemble de facteurs de civilisation rendant la vie pénible " C.— Le dérivé exprime le résultat de l'action (" ce/celui qui est " + participe passé passif; " ce/celui que l'on " + présent de l'indicatif) 1. Quand le verbe de base est un verbe transitif, le dérivé exprime l'objet de l'action : connaissance - " ce ou celui que l'on connaît " croyance - " ce que l'on croit " ordonnance - " prescription, ce qui est ordonné " Confer contenance " ce qui peut être contenu "; remontrance " critique motivée et raisonnée " 2. Quand le verbe de base est intransitif, Le substantif marque l'état de ce (ou de celui) qui a subi l'action (" fait d'être " + participe passé) : déchéance - " état de celui qui est déchu " Remarque : Dans laitance « liquide sécrété par les glandes des poissons mâles », le sens primitif était « lait de poisson » (terme de cuisine) de l'ancien verbe lait(i)er « donner son lait » D.— Le dérivé exprime les circonstances de l'action. 1. La manière : apparence - " manière dont une chose, une personne se présente " contenance - " manière de se tenir, de se présenter " observance - (observance stricte) " manière dont la règle est observée " 2. Le lieu : naissance - " point, endroit où commence quelque chose "; naissance d'un fleuve. provenance - " endroit d'où vient une chose " résidence - " lieu construit où l'on réside " 3. Le moment ou la période : échéance - " date à laquelle expire un délai " existence - " période pendant laquelle quelque chose ou quelqu'un existe " (le reste de mon existence) Renaissance - " période historique allant du XIVe. siècle à la fin du xvie. siècle " vacances - " période pendant laquelle on ne travaille pas " II.— Le dérivé est rattaché à l'adjectif ou au substantif correspondant. A.— À l'adjectif. — Le substantif en -ance/-ence exprime de façon abstraite la qualité désignée par l'adjectif ou le participe adjectivé (" caractère de ce qui est... " ou " de celui qui est... ") : 1. Cette qualité peut s'appliquer à l'animé : bienveillance - " qualité de celui qui est bienveillant " élégance - " qualité de ce/celui qui est élégant " endurance - " qualité de celui qui est endurant " ignorance - " état de celui qui est ignorant " indigence - " état de celui qui est indigent " nonchalance - " caractère de celui qui est nonchalant " patience - " qualité de celui qui est patient, qui persévère dans une activité sans se décourager " prévoyance - " qualité de celui qui est prévoyant " suffisance - " caractère de celui qui est suffisant " tolérance - " qualité de celui qui est tolérant " 2. Cette qualité peut s'appliquer à l'inanimé : consistance - " état de ce qui est consistant " contingence - " caractère de ce qui est contingent " prépondérance - " qualité de ce qui est prépondérant " succulence - " caractère de ce qui est succulent " urgence - " caractère de ce qui est urgent " 3. Cette qualité peut s'appliquer à l'animé et à l'inanimé : importance - " caractère de ce (ou de celui) qui est important " indépendance - " état d'une personne ou d'une chose indépendante " insignifiance - " caractère de ce (ou de celui) qui est insignifiant " puissance - " état de celui qui est puissant; caractère de ce qui est puissant " transcendance - " caractère de ce qui est transcendant " B.— Au substantif. — Le substantif de base est le plus souvent un substantif qui désigne celui qui exerce une fonction, le dérivé en -ance/-ence marquant alors cette fonction : gérance - " fonction de gérant " intendance - " fonction d'intendant " lieutenance - " charge, office, grade de lieutenant " présidence - " fonction, titre de président " régence - " fonction, dignité de régent " suppléance - " fonction de suppléant " Confer aussi vétérance " état de vétéran " Le dérivé peut marquer en même temps. 1. Il peut marquer en même temps la durée de cette fonction : gérance - " durée des fonctions du gérant " présidence - " durée des fonctions d'un président " régence - " durée des fonctions d'un régent " 2. Il peut marquer en même temps le lieu où elle s'exerce : intendance - " bureaux de l'administration d'intendance " présidence - " résidence, bureau(x) d'un président " 3. Il peut marquer en même temps l'ensemble des personnes qui exercent cette fonction (sens collectif) : intendance - dans des expressions comme. intendance militaire ou les services de l'intendance. maistrance - " ensemble des officiers mariniers de la marine de guerre française " Confer aussi ascendance " ensemble des générations de personnes d'où quelqu'un est issu "; descendance " ensemble des descendants " Remarque : 1. Différentes significations que peut prendre un même dérivé a) Un même terme pourra être considéré à la fois comme un nom abstrait d'action (I) ou comme un nom abstrait de qualité (II), selon qu'il est rattaché de préférence à la signification verbale ou à la signification adjectivale de la base. Ainsi persévérance est à la fois « le caractère de celui qui est persévérant » et « le fait de persévérer ». Confer de même : endurance, négligence, persistance, prévoyance, reconnaissance, tolérance. Il se peut aussi que le mot en -ance/-ence soit dérivable à la fois d'un verbe et du substantif correspondant en -ant (-ent) : présidence n'est pas seulement « la fonction du président », mais aussi « l'action de présider ». Suppléance est, en même temps qu'une fonction, « le fait de suppléer quelqu'un ». Dans surveillance seul le verbe surveiller est senti, et non le substantif surveillant b) Un substantif d'action pourra correspondre à une seule ou à plusieurs des acceptions énumérées supra (I). Une seule acception : l'action (le fait de) (insistance, soutenance, transhumance); le sujet de l'action (« ce qui » + verbe au présent) (convenance); le résultat de l'action (« ce qui est » + participe passé passif) (contenance, redevance, remontrance); le lieu (provenance); la période (échéance, vacances). Plusieurs acceptions : action et sujet de l'action (assistance, influence...); action et résultat de l'action (espérance, négligence...); action et lieu de l'action (naissance, résidence); action et moment ou période de l'action (existence, renaissance); action, résultat de l'action, manière (observance). Remarque : 2. Les dérivés appartiennent à une langue spécialisée. Dans les cas où le substantif en -ance/-ence est en concurrence avec un autre substantif abstrait, il a généralement un sens spécialisé : maintenance est réservé soit au « fait de maintenir à leur nombre normal des effectifs et du matériel d'une troupe au combat », par opposition à maintien, soit à l'entretien d'un ordinateur; observance est spécialisé dans le domaine religieux, le langage courant dit observation; partance pour départ est vieilli et ne s'emploie plus que dans l'expression en partance; rémittence est employé en médecine, rémission étant plus généralement; résilience est un terme de physique et s'oppose à résiliation; soutenance est le « fait de soutenir une thèse de doctorat », soutien est le terme général; dominance désigne « le fait de dominer » quand il s'agit de choses, contrairement à domination qui s'applique toujours à des personnes et tend, de ce fait, à prendre un sens spécialisé dans le domaine scientifique « état d'un caractère dominant ». Les substantifs en -ance/-ence sont fréquents dans les langages techniques : marine (partance, maistrance, confer A. FRANÇOIS, La Désinence -ance dans le vocabulaire français, 1939, page 63), banque : (créance, échéance, quittance, usance, ibidem), droit (instance, mouvance, survenance, ibidem), religion (observance, recouvrance, repentance, ibidem); et surtout scientifiques : physique (efficience, fluorescence, interférence, phosphorescence, radiance, réfringence...); botanique (arborescence, virescence), électricité (conductance, brillance, impédance), mathématiques (congruence, équipollence, tangence), philosophie (contingence, immanence, transcendance). Nombreuses formations en -ance dans l'argot moderne : béquetance (bectance) « nourriture », de béqueter « manger » (ibidem, page 25); croustance « repas », de croûte « pain » (ibidem); cuistance « cuisine » (ibidem); galetance « gamelle », de galettière « plat à galette » (ibidem); rouspétance, d'après rouspéter; roustance, même sens que cuistance, de roustir « brûler » (ibidem). Remarque : 3. La finale -ance/-ence correspond dans le registre suffixal à la terminaison participiale -ant et à la finale adjectivale -ant/-ent; un mouvement de pensée identique sous-tend l'une et l'autre. Le propre de la flexion participiale étant de faire tendre le verbe vers la partie du discours adjectival, les formes en -ant se situent, selon les conditions du discours, à plus ou moins grande distance de la catégorie verbale proprement dite. En fonction d'apposition, en particulier lorsque le complément (surtout le complément d'objet), ou a fortiori le sujet, se trouve exprimé, la forme est saisie à proximité du verbe (participe) : son interlocuteur ignorant ces faits, il...; ignorant ces faits, il...; persévérant dans ses efforts, il... En fonction d'attribut ou d'épithète, elle l'est à proximité de l'adjectif (adjectif verbal) : il est ignorant, persévérant; un homme ignorant, persévérant Les participes en -ant se prêtent quelquefois à la substantivation (un suppléant, un gérant, un penchant..). Il ne correspond pas (ou il ne correspond plus) toujours un verbe aux formes en -ant (élégant, bienveillant..). Les formes en -ent peuvent être des adjectifs (divergent, négligent...) ou des substantifs (président) « verbaux », c'est-à-dire qui rappellent plus ou moins le verbe. Mais le plus fréquemment, elles appartiennent à la catégorie des adjectifs (adjacent, évident) ou des substantifs (expédient, inconvénient), sans qu'il leur corresponde un verbe. Le suffixe -ance suit un mouvement en tout point identique à la flexion -ant : saisi précocément, il fournit un substantif abstrait d'action (vengeance). Saisi tardivement, il fournit un substantif abstrait de qualité (persévérance); il se peut aussi qu'il corresponde à la forme en -ant substantivée (gérance). Lorsque le suffixe -ence correspond à une finale -ent d'adjectif « verbal », il fournit, à l'image de -ance, soit un substantif d'action (négligence < négliger « le fait de négliger »), soit un substantif de qualité (négligence < négligent « qualité de ce qui est négligé »). Il se peut aussi que -ence soit issu d'une forme en -ent substantif (présidence < président — présider). Dans les cas où il ne correspond pas de verbe aux formes en -ant/-ent, les suffixes -ance/-ence prennent forcément la signification adjectivale (bienveillance, indigence...).

« analogique de la langue fran?aise (PAUL ROBERT)) assistance - " ceux qui assistent ?...

" 2.

Le sujet du verbe de base d?signerait des choses?: apparence - " ce qui appara?t d'une personne ou d'une chose " appartenances - (au pluriel) " ce qui appartient ? un bien immeuble " (Dictionnaire alphab?tique et analogique de la langue fran?aise (PAUL ROBERT)) diff?rence - " ensemble de caract?res qui distinguent une chose d'une autre " nuisances, - " ensemble de facteurs de civilisation rendant la vie p?nible " C.? Le d?riv? exprime le r?sultat de l'action (" ce/celui qui est " + participe pass? passif; " ce/celui que l'on " + pr?sent de l'indicatif) 1.

Quand le verbe de base est un verbe transitif, le d?riv? exprime l'objet de l'action?: connaissance - " ce ou celui que l'on conna?t " croyance - " ce que l'on croit " ordonnance - " prescription, ce qui est ordonn? " Confer contenance " ce qui peut ?tre contenu "; remontrance " critique motiv?e et raisonn?e " 2.

Quand le verbe de base est intransitif, Le substantif marque l'?tat de ce (ou de celui) qui a subi l'action (" fait d'?tre " + participe pass?)?: d?ch?ance - " ?tat de celui qui est d?chu " Remarque?: Dans laitance ? liquide s?cr?t? par les glandes des poissons m?les ?, le sens primitif ?tait ? lait de poisson ? (terme de cuisine) de l'ancien verbe lait(i)er ? donner son lait ? D.? Le d?riv? exprime les circonstances de l'action.

1.

La mani?re?: apparence - " mani?re dont une chose, une personne se pr?sente " contenance - " mani?re de se tenir, de se pr?senter " observance - (observance stricte) " mani?re dont la r?gle est observ?e " 2.

Le lieu?:. »

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