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ANORMAL, -ALE, -AUX, adjectif et substantif.

Publié le 22/10/2015

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ANORMAL, -ALE, -AUX, adjectif et substantif. A.— Généralement péjoratif. [En parlant d'un inanimé concret ou abstrait] Qui est contraire à la norme et de ce fait provoque la surprise, l'inquiétude ou la réprobation. Un acte anormal (Dictionnaire de l'Académie Française); marche anormale d'une maladie, suivre un régime anormal (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1.... si nous abandonnons un instant les considérations purement abstraites, pour jeter un coup d'oeil sur l'ordre du monde et sur l'économie de la nature, nous sommes frappés à la fois de l'harmonie admirable qui généralement y règne, et de faits anormaux qui dérogent à l'harmonie générale. AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 601. Ø 2.... le tribunat était aux yeux du patricien quelque chose d'impie, d'anormal, de contraire à tous les principes... NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 386. Ø 3. Cette peinture est si épouvantablement anormale, si prodigieusement en dehors des traditions ou des procédés connus, si résolument séquestrée dans ses concepts. LÉON BLOY, Journal, 1895, page 17. Ø 4. Quand une telle existence n'est pas soutenue par un sentiment religieux ou moral exceptionnel, — (je dirai même, anormal, maladif : car il n'est pas naturel de se sacrifier totalement), — c'est une mort vivante... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1227. Ø 5.... il est conforme à nos habitudes d'esprit de considérer comme anormal ce qui est relativement rare et exceptionnel, la maladie par exemple. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 26. — Emploi comme substantif masculin (à valeur neutre) L'anormal. Ce qui est anormal (confer anormalité, exemple 2) : Ø 6. Ils étaient ainsi amenés à retrouver dans le passé de l'individu, au-delà du début manifeste de la psychose, les traits caractéristiques de la psychose. Ce n'était pas pour déplaire au désir d'unité qui tourmente la science : on abaissait ainsi la barrière qui sépare le normal de l'anormal, on tendait à établir l'identité du conséquent, et de l'antécédent. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 31. B.— [En parlant d'une personne] 1. Emploi adjectival. Non conforme au modèle courant, et inquiétant pour cette raison : Ø 7. Près d'elle j'éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Je me sens en contact avec un être anormal, en dehors des règles naturelles, exquis ou détestable. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Yvette, 1884, page 485. Remarque : Pluriel irrégulier, argotique anormals : Ø 8. Les quelques hommes (...) que l'on pourrait me citer, sont des êtres anormals qui ne doivent pas plus prouver contre ce que j'avance, que les boiteux (...) ne prouvent que la nature de l'homme est d'être boiteux. FRANÇOIS VIDOCQ, Les Voleurs, physiologie de leurs moeurs et de leur langage, 1836, page 161. — MÉDECINE, PSYCHOLOGIE. Enfants anormaux (Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1963) " On préfère actuellement parler d'enfants inadaptés. " (Dictionnaire de la psychologie moderne (FRANÇOIS RICHAUDEAU) 1969). 2. Emploi comme substantif. MÉDECINE, PSYCHOLOGIE, etc.. Personne atteinte d'une anomalie physique ou mentale : Ø 9.... allant chercher, comme un médecin l'appendicite, l'inversion jusque dans l'histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l'un d'eux, comme les Israélites disent de Jésus qu'il était Juif, sans songer qu'il n'y avait pas d'anormaux quand l'homosexualité était la norme, pas d'antichrétiens avant le Christ, que l'opprobre seul fait le crime,... MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, pages 616-617. Ø 10.... entre tous les héros du romancier russe, les seuls à qui Gide s'adresse, ce sont ces intellectuels pervertis, humiliés, dont les infirmités ou les tares servent de justification à leur révolte religieuse et morale; ce sont les anormaux, les « monstres », ceux-là, que Dostoïevsky lui-même appelle des « possédés »; un Raskolnikoff, un Stavroguine, un Versiloff, un Ivan Karamazoff, qui, consciemment ou inconsciemment, donnent prise à l'articulation de ses pensées. HENRI MASSIS, Jugements, tome 2, 1924, page 36. Ø 11. Oui, il était répugnant comme le mal lui-même. Un petit homme brun, une sorte de blatte, mince et noire, méchante. Mais c'était aussi un déséquilibré. Un anormal, sexuellement impuissant ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, adapté de William Faulkner, 1956, page 870. Remarque : 1. Le mot n'est reçu dans le Dictionnaire de l'Académie Française qu'à partir de l'édition de 1842 : " Voir langue. (...) Anormal est un mot hybride du 16e. siècle. Voir anomal. " 2. Anormal, anomal, anomalie, anormalité. " Anormal semble avoir été confondu souvent avec anomal (voir anomalie) et ce dernier mot lui-même sert fréquemment de substantif correspondant à anormal, le mot anormalité n'étant pas en usage. Il semble, d'ailleurs, qu'on se soit souvent mépris sur le sens exact d'anomalie, en le rapprochant non d'?µa??? , mais de ??µ?? , et par suite de l'idée de norme, qui est voisine de celle de règle ou de loi. " (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDRÉ LALANDE) 1968). DÉRIVÉS : Anormaliser, (anormal + suffixe -iser*). verbe transitif. néologisme d'auteur. Rendre anormal : « ... les faibles. Ce sont les gens normaux qui les anormalisent. » (HERVÉ BAZIN, La Fin des asiles, 1959, page 192 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 447. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 34, b) 500; XXe. siècle : a) 678, b) 1 195.

« ? Emploi comme substantif masculin (? valeur neutre) L'anormal.

Ce qui est anormal (confer anormalit?, exemple 2)?: ? 6.

Ils ?taient ainsi amen?s ? retrouver dans le pass? de l'individu, au-del? du d?but manifeste de la psychose, les traits caract?ristiques de la psychose.

Ce n'?tait pas pour d?plaire au d?sir d'unit? qui tourmente la science?: on abaissait ainsi la barri?re qui s?pare le normal de l'anormal, on tendait ? ?tablir l'identit? du cons?quent, et de l'ant?c?dent. EMMANUEL MOUNIER, Trait? du caract?re, 1946, page 31.

B.? [En parlant d'une personne] 1.

Emploi adjectival.

Non conforme au mod?le courant, et inqui?tant pour cette raison?: ? 7.

Pr?s d'elle j'?prouve un entra?nement irraisonn? vers sa candeur possible et une m?fiance tr?s raisonnable contre sa rouerie non moins probable.

Je me sens en contact avec un ?tre anormal, en dehors des r?gles naturelles, exquis ou d?testable. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Yvette, 1884, page 485.

Remarque?: Pluriel irr?gulier, argotique anormals?: ? 8.

Les quelques hommes (...) que l'on pourrait me citer, sont des ?tres anormals qui ne doivent pas plus prouver contre ce que j'avance, que les boiteux (...) ne prouvent que la nature de l'homme est d'?tre boiteux. FRAN?OIS VIDOCQ, Les Voleurs, physiologie de leurs moeurs et de leur langage, 1836, page 161.

? M?DECINE, PSYCHOLOGIE.

Enfants anormaux (Vocabulaire de la psychologie (HENRI PI?RON), 1963) " On pr?f?re actuellement parler d'enfants inadapt?s.

" (Dictionnaire de la psychologie moderne (FRAN?OIS RICHAUDEAU) 1969).

2.

Emploi comme substantif.

M?DECINE, PSYCHOLOGIE, etc..

Personne atteinte d'une anomalie physique ou mentale?: ? 9....

allant chercher, comme un m?decin l'appendicite, l'inversion jusque dans l'histoire, ayant plaisir ? rappeler que Socrate ?tait l'un d'eux, comme les Isra?lites disent de J?sus qu'il ?tait Juif, sans songer qu'il n'y avait pas d'anormaux quand l'homosexualit? ?tait la norme, pas d'antichr?tiens avant le Christ, que l'opprobre. »

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