Devoir de Philosophie

APAISANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 22/10/2015

Extrait du document

APAISANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de apaiser* II.— Emploi adjectival. Qui apaise, procure la paix. A.— [En parlant d'une personne] Influence apaisante : Ø 1.... je trouvais la présence de Renée très apaisante. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Climats, 1928, page 135. 1. [En parlant d'une manifestation de la vie intérieure] : Ø 2.... en réalité, ces impressions antérieures ne tiennent qu'une petite place dans un amour de ce genre, dans sa force, dans sa souffrance, dans son besoin de douceur et son refuge vers un souvenir paisible, apaisant, où l'on voudrait se tenir et ne plus rien apprendre de celle qu'on aime,... MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 76. Ø 3. Il en résulte une labilité exceptionnelle du rythme psychique (on parle d'un caractère « coulant »), une fraîcheur et un velouté de surface qui évoquent le miroir lisse d'une eau calme. Quand la douceur n'est plus seulement complexion, mais grâce et vertu, une lumière intérieure, régulière et apaisante, vient éclairer cette aisance psychique. Elle est alors une maîtrise supérieure de l'affectivité,... EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 288. 2. En particulier. [En parlant d'un signe humain] a) [Larmes] : Ø 4.... les larmes sont à la fois plainte et consolation, fièvre et apaisante fraîcheur. Elles sont aussi un suprême alibi (...) elles métamorphosent la femme en une fontaine plaintive... SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, page 434. b) [Paroles] Déclaration apaisante, mots apaisants : Ø 5. Voilà cependant qu'une femme m'explique sa conduite d'une façon qui me calme. Mon inquiétude s'est dissipée comme si mon coeur avait eu soif de ces paroles apaisantes. JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 46. B.— [En parlant de la nature silencieuse] : Ø 6.... il [Patrick] ne pensait plus qu'à la jeune fille, avec une tendresse navrée qui s'adoucit un peu quand sa voiture s'engagea, une fois Pringy et Chailly passés, entre les massifs séculaires de la forêt tout dénudés par ce jour de la fin de l'hiver, mais si apaisants de silence et de sérénité. PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 81. — Spécialement. [En parlant de l'obscurité et de la nuit] : Ø 7. Ils [les attelages des riches Marseillais] pénétraient au pas dans les parcs, sous les dômes apaisants de la nuit, des feuillages et des oiseaux. JEAN GIONO, Chroniques, Noé, 1947, page 191. — [Avec un article défini à valeur anaphorique démonstrative] Les apaisantes, " celles (qui sont) apaisantes " : Ø 8. Oh, ma petite amie, aimons ces heures-là! aimons-les, car ce sont elles, les apaisantes, qui sur nos coeurs meurtris posent leurs bons silences, aimons-les! leur tristesse éveille ces sanglots et ces larmes d'enfant qui baignent vos yeux clos... aimons ces soirs de fièvre où l'on pleure sans cause, ces soirs où tout fait mal, où le parfum des roses semble aviver en nous de coupables langueurs... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 139. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 155. Forme dérivée du verbe "apaiser" apaiser APAISER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. Amener progressivement à l'état de paix. A.— [Le complément désigne des personnes ou les manifestations de leur âme agitée] 1. [Le complément désigne le plus souvent une personne individuelle] Calmer : Ø 1. Ce qui m'apaise, c'est de sentir une ère de paix. Les fortifications, bien que très délabrées, ne se réparent que doucement. JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 5. Remarque : Quelques dictionnaires signalent que apaiser se dit aussi des animaux (confer DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) " apaiser un chien en lui jetant à manger ", DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). a) [Un aspect de sa vie psychologique, la conscience, la pensée, la volonté d'une personne] Apaiser l'âme, le coeur : Ø 2. Je m'habillai et je sortis de la maison. Mais le calme de la nuit ne put me pénétrer. J'errai un moment sous les arbres, dont le charme et la puissance paternelle, auxquels j'étais généralement si sensible, ne réussirent pas à apaiser cette stérile agitation de l'esprit. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 241. Remarque : Apaiser peut aussi s'employer absolument : " La nuit conseille; on peut ajouter : La nuit apaise! " (VICTOR HUGO dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) et DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). — [Les sentiments] Apaiser les craintes, la (les) douleur(s) : Ø 3. Le guerrier frappa rudement son épouse : je me hâtai d'étendre le calumet de paix entre mes hôtes et d'apaiser la colère qui monte du coeur au visage en nuage de sang. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 217. Ø 4. Sans cesse, il [P. Corneille] va de l'un à l'autre procédé, et il s'aperçoit à peine, sans doute, des différences, car pour lui, il s'agit toujours de cette création consolatrice où il fait tout entrer, son amour du luxe, ses idées, son admiration naïve pour les êtres plus grands que nature, tout ce qui apaise ses rancunes et enhardit ses timidités. ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 308. — Par analogie (fait d'anthropomorphisme) [En parlant de Dieu ou des dieux] Apaiser la colère, le courroux (des dieux/divin) : Ø 5. Les dieux se vengent et ce fut vainement, par la suite, qu'elle [Phèdre] tenta d'apaiser la déesse par un surcroît d'offrandes et d'implorations. ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1449. b) Par extension. [Un aspect de sa vie physique] — [La faim, la soif] : Ø 6.... il vida son verre d'un trait. — Et que dit-on? — Je t'apprendrai cela plus tard, Édouard. — Dis toujours : je t'écouterai de sang-froid; maintenant j'ai l'estomac apaisé. LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 67. — Par métaphore. Apaiser la soif de connaître : Ø 7. Ceux qui ne sont pas morts doivent apaiser la faim et la soif de justice de ceux qui sont morts. Osons confesser que c'est notre immense ambition. FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 393. Remarque : Cet emploi se réfère souvent aux Béatitudes évangéliques (confer Matthieu, V, 6 : " Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ".) 2. [Le complément désigne des discordes, généralement publiques, parfois privées] : Ø 8. À cette nouvelle imprévue, Saladin demeure stupéfait et immobile; il ne peut croire, il ne peut comprendre ce qu'on lui annonce, que l'éloquence d'un seul homme a suffi pour appaiser les discordes envenimées des Chrétiens, et qu'il ne leur a pas fallu plus d'un jour pour s'emparer de la ville la plus importante de la Palestine, après Jérusalem. SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 4, 1805, page 212. Ø 9. Benjamin et Sarah d'Israëli eurent un fils unique, Isaac, qui les étonna. Ils espéraient un grand homme d'affaires; leur fils était pâle, timide, ne se promenait qu'un livre à la main et faisait voir un dégoût surprenant pour toutes les formes de l'action. Cette indolence excitait l'esprit sarcastique de Mrs d'Israëli. Le père apaisait les querelles en faisant des cadeaux à la mère et au fils. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 11. — Spécialement. [Le complément désigne un nom de pays] Calmer les appréhensions, l'agitation d'un pays : Ø 10. Quelque imprudent qu'il fût, Thiers se rendait compte qu'un conflit avec les Anglais serait dangereux. Il se flatta d'apaiser l'Angleterre et de tourner tout l'effort de la France vers une guerre contre la Prusse... JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 177. Ø 11. Si le premier ministre désirait, pour apaiser un peu l'Irlande agitée, que le prince de Galles y fît un voyage, il écrivait : « Mr Disraëli se permet d'observer que, depuis deux siècles, le souverain n'a passé que vingt et un jours en Irlande. » ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 236. B.— [Le complément désigne la nature ou les éléments naturels] Apaiser la tempête : Ø 12.... lorsque la nuit, remplie du calme des dieux, me trouvait sur le penchant des monts, elle me conduisait à l'entrée des cavernes et m'y apaisait comme elle apaise les vagues de la mer, laissant survivre en moi de légères ondulations qui écartaient le sommeil sans altérer mon repos. MAURICE DE GUÉRIN, Poèmes, Le Centaure, 1839, page 8. II.— Emploi pronominal. Revenir au calme. A.— [Le sujet désigne des êtres humains agités ou leurs manifestations] 1. [Une personne, ses sentiments, ses sensations, etc.] : Ø 13.... dans le doute, je retourne à l'étude du piano, comme vers un opium, où se calme la turbulence de ma pensée et s'apaise mon inquiet vouloir. ANDRÉ GIDE, Journal, 1931, page 1023. Ø 14.... c'est bien là ce qui importe à l'esprit français : définir. Sur une bonne définition il s'apaise, et parfois s'endort. Rien ne le fâche plus que la confusion. (Il se montre en cela fort prosaïque). JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure. 1945, page 20. 2. [Les troubles d'une collectivité de nature généralement politique, etc.] : Ø 15.... les convulsions politiques s'apaisèrent peu à peu pour permettre aux Anglais de poursuivre obstinément la conquête des libertés parlementaires et des mers. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 109. B.— [Le sujet désigne la nature ou des éléments naturels] La mer, la tempête s'apaise : Ø 16. Elle [Céleste] n'osait plus fermer la fenêtre, et pourtant le sourd roulement du vent au fond de la vallée, grandissant de minute en minute comme chaque soir, ne s'apaiserait qu'avec les premiers brouillards de l'aube. GEORGES BERNANOS, Un crime, 1935, page 727. Remarque : Apaiser et calmer. Les dictionnaires de synonymes ainsi que LITTRÉ font d'utiles distinctions sur l'emploi de ces verbes. " Apaiser, c'est ramener, rétablir, mettre, ou définitivement ou par degrés, la paix, c'est-à-dire, l'ordre commun et convenable des choses, l'accord et l'harmonie entre les objets, un calme entier, parfait, profond et permanent. Calmer n'annonce souvent qu'un calme léger et gradué, des adoucissements, des modérations, des diminutions excessives; enfin il exprime le calme, le repos, ce qui paraît repos après le grand trouble, un calme qui n'est quelquefois qu'apparent, ou qui, quoique réel, peut être bientôt suivi de trouble et d'orage. " (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRANÇAISE (FRANÇOIS GUIZOT), 1864). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 566. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 063, b) 2 198; XXe. siècle : a) 2 480, b) 2 229.

« ? 5.

Voil? cependant qu'une femme m'explique sa conduite d'une fa?on qui me calme.

Mon inqui?tude s'est dissip?e comme si mon coeur avait eu soif de ces paroles apaisantes. JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 46.

B.? [En parlant de la nature silencieuse] : ? 6....

il [Patrick] ne pensait plus qu'? la jeune fille, avec une tendresse navr?e qui s'adoucit un peu quand sa voiture s'engagea, une fois Pringy et Chailly pass?s, entre les massifs s?culaires de la for?t tout d?nud?s par ce jour de la fin de l'hiver, mais si apaisants de silence et de s?r?nit?. PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 81.

? Sp?cialement.

[En parlant de l'obscurit? et de la nuit] : ? 7.

Ils [les attelages des riches Marseillais] p?n?traient au pas dans les parcs, sous les d?mes apaisants de la nuit, des feuillages et des oiseaux. JEAN GIONO, Chroniques, No?, 1947, page 191.

? [Avec un article d?fini ? valeur anaphorique d?monstrative] Les apaisantes, " celles (qui sont) apaisantes "?: ? 8.

Oh, ma petite amie, aimons ces heures-l?! aimons-les, car ce sont elles, les apaisantes, qui sur nos coeurs meurtris posent leurs bons silences, aimons-les! leur tristesse ?veille ces sanglots et ces larmes d'enfant qui baignent vos yeux clos...

aimons ces soirs de fi?vre o? l'on pleure sans cause, ces soirs o? tout fait mal, o? le parfum des roses semble aviver en nous de coupables langueurs... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 139.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 155.

Forme d?riv?e du verbe "apaiser" apaiser APAISER, verbe transitif.

I.? Emploi transitif.

Amener progressivement ? l'?tat de paix.

A.? [Le compl?ment d?signe des personnes ou les manifestations de leur ?me agit?e]. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles