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appartenu autrefois - j'ai cherché sur le sol une grosse pierre et, une fois trouvée, je l'ai placée dans le creux où les branches de l'arbre se rejoignaient.

Publié le 06/01/2014

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appartenu autrefois - j'ai cherché sur le sol une grosse pierre et, une fois trouvée, je l'ai placée dans le creux où les branches de l'arbre se rejoignaient. C'est leur seul monument, ai-je pensé, et je vais donc laisser la pierre ici. Puis je me suis tourné et je suis sorti du jardin, et très vite nous avons dit au revoir, sommes remontés dans la voiture et sommes partis. C'est pendant que nous roulions que j'ai fait la dernière de mes nombreuses erreurs. Je m'étais promis de faire, cette fois, quand nous quitterions Bolekhiv, quelque chose que j'avais eu l'intention de faire, des années plus tôt, lors de notre premier séjour dans cette ville, parce que je pensais, à l'époque, que ce serait aussi le dernier dans cet endroit, dans cette petite ville, dans ce shtetl animé, dans ce lieu heureux, dans cet endroit qui avait été et ne serait plus jamais : je m'étais promis que, lorsque nous quitterions la ville en remontant la petite colline en direction de L'viv, je me retournerais, comme je savais que mon grand-père l'avait fait un jour d'octobre, quatre-vingts ans plus tôt, je me retournerais pour l'unique raison qui fait que nous nous retournons vers ce qui est derrière nous, c'est-à-dire pour faire un voeu impossible, un voeu selon lequel rien ne restera derrière nous, le voeu qui portera la marque de ce qui est terminé et achevé dans le présent et le futur. Je m'étais dit que je regarderais par la lunette arrière la petite ville s'éloigner, parce que je voulais être capable de me souvenir non seulement de ce à quoi ressemblait l'endroit quand on y arrivait, mais aussi de ce à quoi il ressemblait quand on en partait pour toujours. Mais alors qu'Alex manoeuvrait la Passat bleue dans les petites rues tordues qui, dans une autre ère, avaient valu aux habitants de l'endroit, dont très peu survivent aujourd'hui, dont aucun ne survivra lorsque j'aurai atteint l'âge de Jack Greene, le surnom que personne ne connaît plus et dont personne ne se soucie plus : les rampeurs de Bolechow ! - alors qu'Alex naviguait dans ces petites rues sinueuses, nous nous sommes mis à parler tous en même temps, à raconter l'histoire remarquable de ce que nous avions trouvé et de ce que nous avions arpenté, et au moment où je me suis souvenu de me retourner pour jeter un dernier coup d'oeil, nous étions déjà trop loin, et Bolechow avait disparu de notre vue. In memoriam   Frances BEGLEY, née HAUSER Rzeszow, 1910-New York, 2004   Elkana EFRATI, né JÄGER Bolechow, 1928-Kfar Saba, 2006   Josef FEUER Bolechow, 1920-Striy, 2002   Boris GOLDSMITH Bolechow, 1913-Sydney, 2005   Salamon GROSSBARD Bolechow, 1908-Sydney, 2004   Bob GRUNSCHLAG Bolechow, 1929-Sydney, 2004   Dyzia RYBAK, née LEW Bolechow, 1923-Minsk, 2004   Solomon (Shumek) REINHARZ Bolechow, 1914-Beer Sheva, 2005   Marilyn TEPPER, née MITTELMARK New York, 1929-Chattanooga, 2006   Note de l'auteur     Les événements rapportés dans ce livre sont vrais. Toutes les interviews formelles ont été enregistrées en vidéo et presque toutes les autres conversations, y compris les conversations téléphoniques, ont été soit enregistrées par l'auteur, soit reconstituées sur la base de notes prises par l'auteur au cours de ces conversations. Certains dialogues seulement, rapportés dans ces pages, ont été édités pour les besoins de la cohérence et afin d'éviter les répétitions ; parfois, cet amendement a rendu nécessaire une réorganisation chronologique de quelques remarques. A leur demande, plusieurs noms ont été modifiés afin de protéger la vie privée de certains individus. Comme ce livre est, entre autres, l'histoire de voyages lointains à travers de nombreux pays et continents où j'ai souvent parlé avec des gens qui eux-mêmes avaient émigré de pays en pays, il importe de dire un mot sur l'usage qui est fait de la langue. Chaque fois que l'anglais était la langue utilisée pour les interviews, j'ai reproduit l'anglais parlé de mes interlocuteurs, en dépit de sa maladresse, puisque les tournures idiosyncrasiques, les accents et les expressions des gens avec qui j'ai parlé au cours de ma recherche font partie de la culture, presque disparue à présent, qui est, dans une certaine mesure, l'objet de cette recherche ; j'ai traité de la même façon l'anglais des traducteurs auxquels j'ai fait appel de temps en temps. J'ai transcrit, en général, le yiddish conformément aux règles de l'YIVO, sauf lorsque ces règles étaient en contradiction avec mon souvenir de certaines prononciations. Les citations tirées des dépositions de témoins en polonais, obtenues auprès de Yad Vashem, ont été données dans une traduction anglaise, faite spécialement pour les besoins de ce livre. En ce qui concerne les noms de lieux, j'ai utilisé la plupart du temps les orthographes polonaise et ukrainienne d'aujourd'hui lorsque je me réfère aux villes, petites et grandes, que j'ai visitées, mais - en partie pour les besoins de la précision historique et en partie pour suggérer l'atmosphère d'une époque disparue - j'ai eu recours à des orthographes plus anciennes dans les passages qui décrivent des événements d'un passé lointain. Par exemple, je parle de mes voyages à L'viv en 2001 et 2005, mais je me réfère plusieurs fois à l'école de Lwow, ce groupe de mathématiciens qui a fleuri pendant l'entre-deux-guerres, puisque la ville ukrainienne de L'viv aujourd'hui était connue alors sous le nom de Lwow, ville polonaise. La seule exception, plus ou moins cohérente, à cette règle - pardonnable, je l'espère - est l'usage que je fais de la vieille orthographe allemande pour le nom de la ville que les atlas répertorient aujourd'hui sous son nom ukrainien de Bolekhiv et que la plupart des gens que j'ai interviewés appelaient par son nom polonais de Bolechów, mais que ma famille, qui y avait vécu plus de trois siècles, a toujours appelée Bolechow - j'ai été incapable de rompre cette habitude.     Post-scriptum(février 2007)     J'avais nourri l'espoir, après la publication initiale de ce livre en septembre 2006, que des informations nouvelles concernant mes six parents disparus puissent être mises au jour - qu'un lecteur qui, contre toute attente, aurait connu ma famille, prenne contact avec moi. Le fait est que je n'ai pas eu à attendre longtemps. Deux mois après la publication de The Lost aux Etats-Unis, j'ai reçu un e-mail de Yaacov Lozowick, le directeur des archives de Yad Vashem. Il me disait qu'il avait lu le livre et voulait me faire connaître sa réaction. Une correspondance amicale a rapidement commencé. Un mois plus tard environ, le jour de l'an 2007, j'ai reçu un e-mail de Yaacov m'informant qu'il était tombé sur une référence aux Jäger dans des archives nouvelles, pour la plupart en provenance de l'ex-Union soviétique, qui venaient d'être intégrées à la banque de données de Yad Vashem, la veille. Il m'envoyait un lien pour consulter la référence en question. Une ligne, seulement, d'un document particulier dans cette montagne de dossiers rendus disponibles - il y en a plus de 350 000 - fournit une information enfin concrète sur le sort d'un de mes parents. Ou, devrais-je plutôt dire, une information concrète sur l'un d'eux et une information implicite sur un autre. Le dossier en question fait partie d'un rapport donné, juste après la guerre, à une commission appelée « Commission extraordinaire de l'État soviétique pour l'établissement et l'enquête sur les crimes commis par les envahisseurs fascistes allemands et leurs complices » (je devrais ajouter ici que l'ami à qui j'ai demandé de traduire ce document pour moi a dit ceci concernant

«   SalamonGROSSBARD Bolechow, 1908-Sydney, 2004   BobGRUNSCHLAG Bolechow, 1929-Sydney, 2004   DyziaRYBAK, néeLEW Bolechow, 1923-Minsk, 2004   Solomon(Shumek) REINHARZ Bolechow, 1914-BeerSheva,2005   Marilyn TEPPER, néeMITTELMARK New York, 1929-Chattanooga, 2006   Note del'auteur     Les événements rapportésdanscelivre sont vrais.

Toutes lesinterviews formellesontété enregistrées envidéo etpresque touteslesautres conversations, ycompris lesconversations téléphoniques, ontétésoit enregistrées parl'auteur, soitreconstituées surlabase denotes prises parl'auteur aucours deces conversations.

Certainsdialogues seulement, rapportésdans ces pages, ontétéédités pourlesbesoins delacohérence etafin d'éviter lesrépétitions ; parfois, cetamendement arendu nécessaire uneréorganisation chronologiquedequelques remarques.

Aleur demande, plusieursnomsontétémodifiés afindeprotéger lavie privée de certains individus. Comme celivre est,entre autres, l'histoire devoyages lointains àtravers denombreux payset continents oùj'ai souvent parléavecdesgens quieux-mêmes avaientémigrédepays enpays, il importe dedire unmot surl'usage quiestfait delalangue.

Chaque foisque l'anglais étaitla langue utilisée pourlesinterviews, j'aireproduit l'anglaisparlédemes interlocuteurs, endépit de samaladresse, puisquelestournures idiosyncrasiques, lesaccents etles expressions des gens avecquij'aiparlé aucours dema recherche fontpartie delaculture, presque disparue à présent, quiest, dans unecertaine mesure,l'objetdecette recherche ;j'ai traité delamême. »

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