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Nous pouvons encore rencontrer derrière le tournant Un arbre soudain ou une pierre levée Que nul autre n'a vu que nous seuls.

Publié le 30/10/2013

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Nous pouvons encore rencontrer derrière le tournant Un arbre soudain ou une pierre levée Que nul autre n'a vu que nous seuls. Arbre, fleur, feuille, herbe, Qu'ils passent ! Qu'ils passent ! Colline et eau sous le ciel, Passons-les ! Passons-les !   Encore derrière le tournant peut attendre Une nouvelle route ou une porte secrète, Et, bien que nous les passions aujourd'hui, Demain nous pouvons revenir par ici Et prendre les sentiers cachés qui courent Vers la lune ou vers le soleil. Pomme, épine, noix et prunelle, Laissons-les ! Laissons-les ! Sable et pierre, étang et combe, Adieu ! Adieu !   La maison est derrière, le monde devant, Et il y a bien des chemins à parcourir À travers les ombres jusqu'à l'orée de la nuit, Jusqu'à ce que les étoiles soient toutes allumées. Alors, monde derrière et maison devant, Nous reviendrons vers la maison et le lit. Brume et crépuscule, nuage et ombre, S'évanouiront ! S'évanouiront ! Feu et lampe, et viande et pain, Et puis au lit ! Et puis au lit !   La chanson s'acheva : -- Et maintenant au lit ! Et maintenant au lit ! chanta Pippin d'une voix haute. -- Chut ! dit Frodon. Je crois que j'entends de nouveau des sabots. Ils s'arrêtèrent soudain et se tinrent aussi silencieux que des ombres d'arbres, l'oreille tendue. Un bruit de abots se faisait entendre dans le sentier, à quelque distance derrière eux, mais il approchait lentement, clairement porté par le vent. Vite et sans bruit, ils se glissèrent hors du chemin et coururent se mettre à couvert ans l'ombre des chênes. -- N'allons pas trop loin ! dit Frodon. Je ne veux pas être vu, mais je veux voir si c'est un autre cavalier noir. -- Bon ! dit Pippin. Mais n'oublie pas le humage ! Le bruit de sabots approcha. Ils n'eurent pas le temps de chercher une meilleure cachette que l'obscurité générale sous les arbres ; Sam et Pippin se tapirent derrière un gros fût, tandis que Frodon revenait en rampant e quelques mètres vers le chemin. Celui-ci apparaissait gris et pâle comme une ligne de lumière qui se perdait ans la forêt. Au-dessus, les étoiles étaient serrées dans le ciel obscur, mais il n'y avait pas de lune. Le son des sabots s'arrêta. Comme Frodon observait, il vit quelque chose de sombre traverser l'espace plus lair entre deux arbres, puis faire halte. Cela ressemblait à l'ombre noire d'un cheval mené par une ombre noire lus petite. L'ombre noire se tenait tout près de l'endroit où ils avaient quitté le chemin, et elle se balançait de ôté et d'autre. Frodon crut entendre un reniflement. L'ombre se pencha jusqu'à terre, puis se mit à ramper vers ui. Une fois de plus, le désir de glisser l'Anneau à son doigt s'empara de Frodon, mais cette fois, il était plus fort u'auparavant. Si fort qu'avant de se rendre compte de ce qu'il faisait, sa main tâtonnait dans sa poche. Mais à e moment se fit entendre le son de chants et de rires mêlés. De claires voix s'élevaient et retombaient dans la uit étoilée. L'ombre noire se redressa et se retira. Elle grimpa sur le cheval indistinct et sembla disparaître dans es ténèbres de l'autre côté du chemin. Frodon respira de nouveau. -- Des Elfes ! s'exclama Sam en un rauque murmure. Des Elfes, monsieur ! Si on ne l'avait ramené en arrière, il se serait précipité hors des arbres pour rejoindre les voix. -- Oui, ce sont des Elfes, dit Frodon. Il s'en rencontre parfois dans le Bout-des-Bois. Ils ne vivent pas dans la omté, mais ils y divaguent au printemps et à l'automne de leurs propres terres d'au-delà des Collines des ours. J'en suis bien heureux ! Vous ne l'avez pas vu, mais ce cavalier noir s'est arrêté juste ici, et il rampait récisément vers nous quand le chant s'est élevé. Aussitôt qu'il a entendu les voix, il s'est esquivé. -- Et les Elfes ? dit Sam, trop excité pour se préoccuper du cavalier. On ne peut pas aller les voir ? -- Ecoutez ! Ils viennent de ce côté, dit Frodon, il suffit de les attendre. Le chant s'approcha. Une voix claire s'éleva alors au-dessus des autres. Elle chantait dans la belle langue lfique dont Frodon avait quelque connaissance, mais les autres aucune. Le son qui se mariait à la mélodie emblait toutefois prendre dans leur esprit la forme de mots qu'ils ne comprenaient qu'en partie. Voici la hanson, telle que Frodon l'entendit :   Blanche neige ! Blanche neige ! Ô claire dame ! Ô Reine d'au-delà des Mers Occidentales ! Ô Lumière pour nous qui errons ici Parmi le monde des arbres entrelacés !   Gilthoniel ! Ô Elbereth ! Vifs sont tes yeux et claire ton haleine ! Branche-Neige ! Branche-Neige ! Nous chantons pour toi Dans une terre lointaine d'au-delà de la Mer.   Ô Étoiles qui dans l'Année sans soleil Par sa lumineuse main fûtes semées, Dans les champs venteux maintenant brillante et claire Nous voyons votre floraison d'urgent essaimée !   Ô Elbereth ! Gilthoniel ! Nous nous souvenons encore, nous qui demeurons Dans cette terre lointaine sous les arbres, De la lumière stellaire sur les Mers Occidentales.   Le chant s'acheva. -- Ce sont des Hauts Elfes ! Ils ont prononcé le nom d'Elbereth ! dit Frodon, stupéfait. On voit peu de ces plus Belles Gens dans la Comté. Il n'en reste plus beaucoup dans la terre du milieu, à l'est de la Grande Mer. C'est là, certes, une étrange chance ! Les Hobbits s'assirent dans l'ombre sur le bas-côté de la route. Les Elfes ne tardèrent pas à descendre le chemin vers la vallée. Ils passèrent lentement, et les Hobbits virent la clarté des étoiles luire sur leurs cheveux et dans leurs yeux. Ils ne portaient pas de lumières, mais, tandis qu'ils marchaient, une lueur semblable à celle de la lune au bord des collines avant son lever tombait autour de leurs pieds. Ils étaient à présent silencieux et, en passant, le dernier Elfe se retourna, regarda vers les Hobbits et rit. -- Salut, Frodon ! cria-t-il. Tu es dehors bien tard. Ou peut-être es-tu égaré ? Puis il appela les autres, et toute la compagnie s'arrêta et s'assembla autour d'eux. -- La chose est assurément merveilleuse ! dirent-ils. Trois Hobbits dans un bois la nuit ! Nous n'avons rien vu de pareil depuis le départ de Bilbon. Qu'est-ce que cela signifie ? -- Ce que cela signifie, Belles Gens, dit Frodon, c'est simplement que nous allons dans la même direction que vous, semble-t-il. J'aime marcher sous les étoiles. Mais je jouirais avec reconnaissance de votre compagnie. -- Mais nous n'avons aucun besoin d'autre compagnie, et les Hobbits sont si obtus ! répliquèrent-ils en riant. Et comment savez-vous que nous allons du même côté que vous, puisque vous ignorez où nous allons ? -- Et comment connaissez-vous mon nom ? demanda Frodon en retour. -- Nous savons bien des choses, dirent-ils. Nous t'avons vu souvent autrefois avec Bilbon, encore que tu ne nous aies peut-être pas aperçus. -- Qui êtes-vous, et quel est votre seigneur ? demanda Frodon. -- Je suis Gildor, répondit leur chef, l'Elfe qui l'avait hélé en premier. Gildor Inglorion de la Maison de Finrod. Nous sommes exilés ; la plupart de nos parents sont depuis longtemps partis, et nous ne faisons maintenant que nous attarder un peu ici avant de repasser la Grande Mer. Mais quelques-uns uns des nôtres demeurent en paix à Fondcombe. Allons, Frodon, dites-nous donc ce que vous faites. Car nous voyons qu'il y a sur vous une ombre de peur. -- Ô Sages Gens ! dit Pippin, l'interrompant avec ferveur. Parlez-nous des Cavaliers Noirs ! -- Les Cavaliers Noirs ? dirent-ils à voix basse. Pourquoi cette question sur les Cavaliers Noirs ? -- Parce que deux Cavaliers Noirs nous ont rattrapés aujourd'hui, ou l'un d'eux l'a fait à deux reprises, dit Pippin ; il s'est éclipsé à votre approche, il y a un moment seulement. Les Elfes ne répondirent pas immédiatement, mais ils échangèrent doucement quelques paroles dans leur propre langue. Gildor se tourna finalement vers les Hobbits : -- Nous ne parlerons pas de cela ici, dit-il. Nous pensons que vous feriez mieux de venir avec nous. Ce n'est pas dans nos habitudes, mais pour cette fois-ci nous vous emmènerons sur notre route, et vous logerez avec nous ce soir, si vous le voulez. -- Oh, Belles Gens ! Ceci est une bonne fortune qui dépasse mon espérance, dit Pippin.

« Le chant s’approcha.

Unevoix claire s’éleva alorsau-dessus desautres.

Ellechantait danslabelle langue elfique dontFrodon avaitquelque connaissance, maislesautres aucune.

Leson quisemariait àla mélodie semblait toutefois prendredansleuresprit laforme demots qu’ils necomprenaient qu’enpartie.

Voicila chanson, tellequeFrodon l’entendit :   Blanche neige !Blanche neige !Ôclaire dame ! Ô Reine d’au-delà desMers Occidentales ! Ô Lumière pournousquierrons ici Parmi lemonde desarbres entrelacés !   Gilthoniel ! ÔElbereth ! Vifs sont tesyeux etclaire tonhaleine ! Branche-Neige ! Branche-Neige ! Nouschantons pourtoi Dans uneterre lointaine d’au-delà delaMer.   Ô Étoiles quidans l’Année sanssoleil Par salumineuse mainfûtessemées, Dans leschamps venteux maintenant brillanteetclaire Nous voyons votrefloraison d’urgentessaimée !   Ô Elbereth ! Gilthoniel ! Nous noussouvenons encore,nousquidemeurons Dans cetteterre lointaine souslesarbres, De lalumière stellaire surlesMers Occidentales.  Le chant s’acheva. — Ce sontdesHauts Elfes ! Ilsont prononcé lenom d’Elbereth ! ditFrodon, stupéfait.

Onvoit peudeces plus Belles GensdanslaComté.

Iln’en reste plusbeaucoup danslaterre dumilieu, àl’est delaGrande Mer. C’est là,certes, uneétrange chance ! Les Hobbits s’assirent dansl’ombre surlebas-côté delaroute.

LesElfes netardèrent pasàdescendre le chemin verslavallée.

Ilspassèrent lentement, etles Hobbits virentlaclarté desétoiles luiresurleurs cheveux et dans leurs yeux.

Ilsneportaient pasdelumières, mais,tandis qu’ilsmarchaient, unelueur semblable àcelle de la lune aubord descollines avantsonlever tombait autourdeleurs pieds.

Ilsétaient àprésent silencieux et,en passant, ledernier Elfeseretourna, regardaverslesHobbits etrit. — Salut, Frodon ! cria-t-il.Tuesdehors bientard.

Oupeut-être es-tuégaré ? Puis ilappela lesautres, ettoute lacompagnie s’arrêtaets’assembla autourd’eux. — La chose estassurément merveilleuse ! dirent-ils.TroisHobbits dansunbois lanuit ! Nousn’avons rien vu depareil depuis ledépart deBilbon.

Qu’est-ce quecela signifie ? — Ce quecela signifie, BellesGens,ditFrodon, c’estsimplement quenous allons danslamême direction que vous, semble-t-il.

J’aimemarcher souslesétoiles.

Maisjejouirais avecreconnaissance devotre compagnie. — Mais nousn’avons aucunbesoin d’autre compagnie, etles Hobbits sontsiobtus ! répliquèrent-ils en riant.

Etcomment savez-vous quenous allons dumême côtéquevous, puisque vousignorez oùnous allons ? — Et comment connaissez-vous monnom ? demanda Frodonenretour. — Nous savonsbiendeschoses, dirent-ils.

Noust’avons vusouvent autrefois avecBilbon, encorequetune nous aiespeut-être pasaperçus. — Qui êtes-vous, etquel estvotre seigneur ? demandaFrodon. — Je suisGildor, répondit leurchef, l’Elfe quil’avait héléenpremier.

GildorInglorion delaMaison de Finrod.

Noussommes exilés ;laplupart denos parents sontdepuis longtemps partis,etnous nefaisons maintenant quenous attarder unpeu iciavant derepasser laGrande Mer.Mais quelques-uns unsdesnôtres demeurent enpaix àFondcombe.

Allons,Frodon, dites-nous doncceque vous faites.

Carnous voyons qu’ilya sur vous uneombre depeur. — Ô Sages Gens ! ditPippin, l’interrompant avecferveur.

Parlez-nous desCavaliers Noirs ! — Les Cavaliers Noirs ?dirent-ils àvoix basse.

Pourquoi cettequestion surlesCavaliers Noirs ? — Parce quedeux Cavaliers Noirsnousontrattrapés aujourd’hui, oul’un d’eux l’afait àdeux reprises, dit Pippin ; ils’est éclipsé àvotre approche, ilya un moment seulement. Les Elfes nerépondirent pasimmédiatement, maisilséchangèrent doucementquelquesparolesdansleur propre langue.

Gildorsetourna finalement verslesHobbits : — Nous neparlerons pasdecela ici,dit-il.

Nouspensons quevous feriez mieux devenir avecnous.

Cen’est pas dans noshabitudes, maispourcette fois-ci nousvousemmènerons surnotre route, etvous logerez avec nous cesoir, sivous levoulez. — Oh, BellesGens ! Ceciestune bonne fortune quidépasse monespérance, ditPippin.. »

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