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ASPIRER, verbe.

Publié le 27/10/2015

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ASPIRER, verbe. A.— Emploi transitif direct. 1. Absorber par les voies respiratoires; respirer; inhaler. Aspirer de la fumée de tabac. Antonymes : expirer, exhaler, respirer : Ø 1. Je respire, j'aspire la nuit, la nuit entre en moi par je ne sais quelle inconcevable, quelle inimaginable brèche de l'âme. Je suis moi-même nuit. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1113. 2. Par extension. a) Recueillir dans un vide ou déplacer en créant un vide. Aspirer un liquide, une prise de tabac; aspirer par tous ses pores : Ø 2. Pendant deux mois, l'air est sans cesse renouvelé dans le flacon de la manière suivante : plusieurs fois par jour, on chasse l'air ancien en l'aspirant avec la bouche par le tube à potasse, tandis qu'on fait pénétrer de l'air neuf par le tube à acide sulfurique. JEAN ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 76. — HYDRAULIQUE. " Aspirer se dit de l'action d'une pompe qui attire, élève l'eau en faisant le vide. Pompe, tuyau qui aspire l'eau avec force " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). " Pétroles : vider un réservoir à l'aide d'une pompe " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). b) Attirer de façon irrésistible (dans un vide). Être aspiré par le vide, par un gouffre : Ø 3. C'est une de ces mers mortes qui s'étendent comme l'azur des flots purs, mais dans lesquelles le nageur sent de plus en plus s'engluer ses pieds dans une vase bitumineuse qui l'attire à elle, l'aspire, l'engloutit. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 166. — Au figuré : Ø 4.... Rome gagne et perd avec la régularité d'un organisme vivant; elle aspire, si je l'ose dire, les peuples latins, sabins, étrusques, et, devenus romains, elle les respire au dehors dans ses colonies. JULES MICHELET, Introduction à l'Histoire universelle, 1831, page 416. — Emploi pronominal à valeur passive (Confer également Paul Claudel, Art poétique, 1907, page 199) : Ø 5. Soudain, un vide se produisit dans l'agglomération humaine; la masse s'aspirait vers l'arrière; on dégageait. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 347. — TECHNOLOGIE. · DORURE. " On dit que la couleur aspire l'or, pour dire qu'elle l'attire ou qu'elle le retient " (Nouveau dictionnaire portatif de la langue française (ABBÉ CLAUDE-MARIE GATTEL)1841). · TRAVAUX PUBLICS. " Se dit des pierres, dont quelques-unes sont par leur nature plus propres que d'autres à s'unir avec le mortier " (Dictionnaire des ouvriers du bâtiment (S. JOSSIER) 1881). c) MUSIQUE, PHONÉTIQUE. " Prononcer plus ou moins fortement de la gorge " (Dictionnaire de l'Académie Française); altérer (un son ou une articulation) : Ø 6. Il faut supprimer : toutes les lettres qui ne se prononcent pas; toutes celles qui aspirent inutilement la consonne qu'elles précèdent (...). Les consonnes aspirantes seraient plus difficiles à éliminer. Cependant phtisie est inadmissible et ftisie ne l'est guère moins; il faudrait ici se guider sur l'analogie, sur l'italien, sur l'ancienne langue, et dire tisie. Remplacer ph par f : la réforme est faite pour fantôme, fantaisie; elle s'appliquera à tous les mots analogues avec la même facilité. RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 64. Remarque : On relève dans la documentation le néologisme aspireur, euse, adjectif (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 121; suffixe -eur2 *). Qui aspire. B.— Emploi transitif indirect. Désirer ardemment et prendre des dispositions pour réussir. 1. [Le complément est un substantif ou un pronom personnel] a) Aspirer à. Aspirer aux honneurs et aux profits, aspirer à la considération, aux éloges, aspirer à la main d'une personne : Ø 7.... les Hollandais, jusque-là nos alliés, se crurent perdus et ameutèrent l'Europe contre le roi de France qu'ils accusaient d'aspirer à la « monarchie universelle ». JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1 1924, page 239. — Se préparer à être candidat à. Aspirer au brevet élémentaire (Gabrielle Collette, dite Colette, Claudine à l'école, 1900, page 15); aspirer à une congrégation (Pierre Benoit, L'Atlantide, 1919, page 190). — Par métaphore. [Pour indiquer l'impression de mouvement que donne à un édifice sa hauteur] Confer exemple 11 : Ø 8. Ces voûtes aspirant au ciel, ces nervures élancées, ces chapiteaux fleuronnés, ces orgues immenses, les plus vastes que je connaisse, sont faits, à coup sûr, pour abriter les longues théories menées en éclatants costumes... MAXIME DU CAMP, En Hollande, 1859, page 15. — Par extension ironique du précédent. Le nez aspirant à la tombe (Confer également Stendhal, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 59) : Ø 9. Il vit là, enrageant de n'être pas préfet, s'embêtant fort, prétendant qu'il s'amuse, et aspirant à l'héritière comme le nez du père Aubry à la tombe. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 311. b) Rare. — Familier. Aspirer après.. Soupirer après : Ø 10.... j'aspire après une semaine ou deux de repos absolu... HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1835, page 662. · Aspirer vers.. Tendre vivement vers : Ø 11. En un mot, voyez le château du dehors, il aspire vers le ciel, si solide, si bien ordonné, clair et poli comme l'acier. À y grimper la pensée même glisse... GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, page 239. Remarque : Exemple unique d'emploi transitif direct (au passif) dans ce sens, par analogie et symétrie avec envisagé : " ... une réalisation partielle ou totale des fins envisagées ou aspirées " (Traité de sociologie (sous la direction de Georges Gurvitch), tome 2, 1968, page 124). 2. [Le complément est un verbe à l'infinitif dont le sujet est commun à celui de aspirer] : Ø 12. On dirait que ma volonté s'éveille au sein de ma vie, qu'elle aspire à devenir la conscience de mon destin... JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 9. a) Aspirer à. Aspirer à descendre (par allusion à CORNEILLE, Cinna, II, 1 : " Et monté sur le faîte, il aspire à descendre ") : Ø 13. Vous avez bien fait : vouloir être de l'Académie, c'était sans contredit aspirer à descendre. PAUL-LOUIS COURIER. dans Larousse du 19e, 1866. b) Vieilli, littéraire. Aspirer d'être (Confer Pierre-Marie-Félix Janet, Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, page 43) : Ø 14. Je n'avais pas de modèle de ce que j'aspirais involontairement d'être. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 1, 1896-98, page 21. 3. Rare. [Le complément est un adverbe] Aspirer haut, ailleurs. Viser haut, etc. : Ø 15.... le peuple, orphelin, pauvre, intelligent et fort; placé très bas, et aspirant très haut... VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, page 333. C.— emploi absolu. 1. Faire une aspiration; attirer ou absorber par aspiration : Ø 16. Mais l'autre amour se tient à toutes ces portes par lesquelles nous recevons la vie, La bouche qui goûte et qui boit, les narines qui aspirent, les oreilles et les yeux qui écoutent et qui considèrent. PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 2e. version, 1901, I, page 579. 2. Éprouver des aspirations, des ambitions : Ø 17. L'égalité des droits, c'est-à-dire cette même faculté pour chacun d'aspirer, de prétendre et d'obtenir, était un des grands traits du caractère de Napoléon... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 368. Remarque : Aspirer/prétendre. " Aspirer à une chose, c'est simplement la désirer : prétendre à une chose, c'est la vouloir, la revendiquer, ou espérer de l'obtenir en vertu d'un droit que l'on a ou que l'on croit avoir. (...) Le plus souvent on aspire en secret; mais on prétend toujours ouvertement, on fait valoir ses prétentions. Prétendre à la main d'une jeune personne, c'est se croire digne de cette jeune personne et avoir quelques droits à devenir son mari. " (NOUVEAU DICTIONNAIRE DES SYNONYMES FRANÇAIS (ANTOINE-LÉANDRE SARDOU ), 1877). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 791. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 905, b) 2 572; XXe. siècle : a) 2 502, b) 2 254.

« ? Au figur?: ? 4....

Rome gagne et perd avec la r?gularit? d'un organisme vivant; elle aspire, si je l'ose dire, les peuples latins, sabins, ?trusques, et, devenus romains, elle les respire au dehors dans ses colonies. JULES MICHELET, Introduction ? l'Histoire universelle, 1831, page 416.

? Emploi pronominal ? valeur passive (Confer ?galement Paul Claudel, Art po?tique, 1907, page 199)?: ? 5.

Soudain, un vide se produisit dans l'agglom?ration humaine; la masse s'aspirait vers l'arri?re; on d?gageait. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 347.

? TECHNOLOGIE.

? DORURE.

" On dit que la couleur aspire l'or, pour dire qu'elle l'attire ou qu'elle le retient " (Nouveau dictionnaire portatif de la langue fran?aise (ABB? CLAUDE-MARIE GATTEL)1841).

? TRAVAUX PUBLICS.

" Se dit des pierres, dont quelques-unes sont par leur nature plus propres que d'autres ? s'unir avec le mortier " (Dictionnaire des ouvriers du b?timent (S.

JOSSIER) 1881).

c) MUSIQUE, PHON?TIQUE.

" Prononcer plus ou moins fortement de la gorge " (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise); alt?rer (un son ou une articulation)?: ? 6.

Il faut supprimer?: toutes les lettres qui ne se prononcent pas; toutes celles qui aspirent inutilement la consonne qu'elles pr?c?dent (...).

Les consonnes aspirantes seraient plus difficiles ? ?liminer.

Cependant phtisie est inadmissible et ftisie ne l'est gu?re moins; il faudrait ici se guider sur l'analogie, sur l'italien, sur l'ancienne langue, et dire tisie.

Remplacer ph par f?: la r?forme est faite pour fant?me, fantaisie; elle s'appliquera ? tous les mots analogues avec la m?me facilit?. R?MY DE GOURMONT, Esth?tique de la langue fran?aise, 1899, page 64.

Remarque?: On rel?ve dans la documentation le n?ologisme aspireur, euse, adjectif (MAURICE ROLLINAT, Les N?vroses, 1883, page 121; suffixe -eur2 *).

Qui aspire.

B.? Emploi transitif indirect.

D?sirer ardemment et prendre des dispositions pour r?ussir.

1.

[Le compl?ment est un substantif ou un pronom personnel] a) Aspirer ?.

Aspirer aux honneurs et aux profits, aspirer ? la consid?ration, aux ?loges, aspirer ? la main d'une. »

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