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ASSIÉGER, verbe transitif.

Publié le 27/10/2015

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ASSIÉGER, verbe transitif. A.— [Le sujet du verbe est un ensemble de personne ou, par métonymie, leur chef] 1. MILITAIRE. a) Assiéger un lieu. Mettre le siège devant ce lieu (une place forte ou quelqu'autre lieu dont on désire s'emparer par la force des armes). Assiéger un château, une place forte, une forteresse : Ø 1. Frères, nous allons faire une belle expédition. Nous sommes des vaillants. Assiéger l'église, enfoncer les portes, en tirer la belle fille, la sauver des juges, la sauver des prêtres, démanteler le cloître, brûler l'évêque dans l'évêché,... VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 458. Ø 2. Julien accourut à son [l'empereur d'Occitanie] aide, détruisit l'armée des infidèles, assiégea la ville, tua le calife, coupa sa tête, et la jeta comme une boule par-dessus les remparts. Puis il tira l'empereur de sa prison, et le fit remonter sur son trône, en présence de toute sa cour. GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, 1877, page 104. PARADIGMES. Assiéger une ville, la presser, la harceler, la prendre d'assaut, l'envahir, la réduire, la mettre à merci, la détruire. b) Assiéger quelqu'un dans un lieu. L'y tenir prisonnier pour qu'il se rende : Ø 3.... César n'hésita point d'assiéger cette grande armée. Il entoura la ville et le camp gaulois d'ouvrages prodigieux. D'abord trois fossés, chacun de quinze ou vingt pieds de large et de profondeur, un rempart de douze pieds, huit rangs de petits fossés, dont le fond était hérissé de pieux et couvert de branchages et de feuilles, des palissades de cinq rangs d'arbres, entrelaçant leurs branches. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 249. Ø 4.... comment alors pourraient-ils empêcher les pirates de débarquer? Cyrus Smith sentait bien cela, et il se demandait ce qu'il était possible de faire. Avant peu, il serait appelé à prendre une détermination. Mais laquelle? Se renfermer dans Granite-house, s'y laisser assiéger, tenir pendant des semaines, pendant des mois même, puisque les vivres y abondaient? Bien! Mais après? JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 446. SYNTAXE : 1. Assiéger le roi dans sa capitale, le prince dans son château; assiéger quelqu'un depuis neuf ans. 2. Être assiégé par des cavaliers, par les Allemands. 2. Par métaphore et souvent par plaisanterie. a) Assiéger quelque endroit. L'entourer, le cerner. Assiéger l'ambassade, le train, les restaurants, les tramways; assiéger la porte de quelqu'un : Ø 5.... coup sur coup il vint encore deux enfants, deux fillettes, l'une de trois ans, l'autre de huit, qui assiégèrent le fauteuil du grand'père, lui tirèrent les bras, se pendirent à son cou;... ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 98. Ø 6. Tous crient : « Vive la France! » Dès qu'un des chars s'arrête, une horde l'entoure, l'assiège! Des enfants y montent et prennent place à côté des triomphateurs. ANDRÉ GIDE, Journal, 1943, page 236. b) Assiéger quelqu'un (souvent au passif). Être assiégé de visites; être assiégé par les admirateurs, par les créanciers, par les fantômes : Ø 7. CLÉRAMBARD. — Vous êtes idiote, ma pauvre femme, comme toujours, et pourquoi ne pas manger du chat? En 1457, mon aïeul Onuphre de Clérambard, assiégé dans la place de Blémont, a mangé du rat et du hibou. Et croyez que s'il en avait eu à suffisance, il n'aurait jamais capitulé! LOUISE. — Votre aïeul a été admirable, mais je pense qu'il ne faisait pas son ordinaire de rat ni de hibou. S'il s'est résolu à en manger, c'est qu'il était assiégé. CLÉRAMBARD. — Moi aussi, je suis assiégé! Le château de mes pères a été vendu à l'encan, toutes mes terres y ont passé. Et dans le vieil hôtel des comtes de Clérambard, où j'ai dû me replier avec les miens, je suis assiégé par les créanciers, les huissiers, les porteurs d'hypothèques. Je me défends pied à pied à force de labeur, en espérant le miracle qui préserverait cette demeure de l'injure de tomber dans des mains étrangères. MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, I, 2, page 17. 3. Par analogie. Entourer (un lieu) en menaçant de l'envahir; (des personnes) en constituant un danger pour leur bien-être, leur sécurité : Ø 8. La ville, faute d'un assez grand nombre d'habitants, est mélancolique; l'herbe et le chardon assiègent ses faubourgs :... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4 1848, page 192. Ø 9.... Bachelin trouve dans la maison même la racine de la rêverie de la hutte. Il n'a qu'à travailler un peu le spectacle de la chambre de famille, qu'à écouter, dans le silence de la veillée, le poêle qui ronfle, tandis que la bise assiège la maison,... GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 46. SYNTAXE : Être assiégé par le froid, l'orage, le soleil, la mer, les sables, les neiges, la nuit, les loups. B.— Au figuré. [En parlant de difficultés, de maux, etc.,] Presser, poursuivre, obséder : Ø 10. Je sortis de cette maison de malheur : vainement je m'étais cru incapable de partager désormais les peines de la jeunesse car les années m'assiègent et me glacent; je me fraye à peine un passage à travers elles, ainsi qu'en hiver l'habitant d'une cabane est obligé de s'ouvrir un sentier dans la neige, tombée pendant la nuit à sa porte, pour aller chercher un rayon de soleil. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4 1848, page 543. Ø 11. Comment traitez-vous, ou plutôt comment vous traite la goutte, le catharre [sic] , la crachomanie, la prisomanie, la mouchomanie, en un mot le cortège innombrable des maux qui vous assiègent depuis tantôt quarante-cinq ans que j'ai le bonheur de vous connaître? AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 1, 1812-76, page 67. Ø 12. Il y avait de l'ennui qui cernait la maison, qui assiégeait les êtres, qui filtrait au travers des murs :... LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 221. SYNTAXE : Être assiégé par le malheur, les chagrins, les dangers, les ennuis, les maladies. Remarque : Le sens propre prédomine au XIXe. siècle; le sens figuré au XXe. siècle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 521. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 096, b) 643; XXe. siècle : a) 508, b) 629.

« demandait ce qu'il ?tait possible de faire.

Avant peu, il serait appel? ? prendre une d?termination.

Mais laquelle? Se renfermer dans Granite-house, s'y laisser assi?ger, tenir pendant des semaines, pendant des mois m?me, puisque les vivres y abondaient? Bien! Mais apr?s? JULES VERNE, L'?le myst?rieuse, 1874, page 446.

SYNTAXE?: 1.

Assi?ger le roi dans sa capitale, le prince dans son ch?teau; assi?ger quelqu'un depuis neuf ans.

2.

?tre assi?g? par des cavaliers, par les Allemands.

2.

Par m?taphore et souvent par plaisanterie.

a) Assi?ger quelque endroit.

L'entourer, le cerner.

Assi?ger l'ambassade, le train, les restaurants, les tramways; assi?ger la porte de quelqu'un?: ? 5....

coup sur coup il vint encore deux enfants, deux fillettes, l'une de trois ans, l'autre de huit, qui assi?g?rent le fauteuil du grand'p?re, lui tir?rent les bras, se pendirent ? son cou;... ?MILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 98.

? 6.

Tous crient?: ? Vive la France! ? D?s qu'un des chars s'arr?te, une horde l'entoure, l'assi?ge! Des enfants y montent et prennent place ? c?t? des triomphateurs. ANDR? GIDE, Journal, 1943, page 236.

b) Assi?ger quelqu'un (souvent au passif).

?tre assi?g? de visites; ?tre assi?g? par les admirateurs, par les cr?anciers, par les fant?mes?: ? 7.

CL?RAMBARD.

? Vous ?tes idiote, ma pauvre femme, comme toujours, et pourquoi ne pas manger du chat? En 1457, mon a?eul Onuphre de Cl?rambard, assi?g? dans la place de Bl?mont, a mang? du rat et du hibou.

Et croyez que s'il en avait eu ? suffisance, il n'aurait jamais capitul?! LOUISE.

? Votre a?eul a ?t? admirable, mais je pense qu'il ne faisait pas son ordinaire de rat ni de hibou.

S'il s'est r?solu ? en manger, c'est qu'il ?tait assi?g?. CL?RAMBARD.

? Moi aussi, je suis assi?g?! Le ch?teau de mes p?res a ?t? vendu ? l'encan, toutes mes terres y ont pass?.

Et dans le vieil h?tel des comtes de Cl?rambard, o? j'ai d? me replier avec les miens, je suis assi?g? par les cr?anciers, les huissiers, les porteurs d'hypoth?ques.

Je me d?fends pied ? pied ? force de labeur, en esp?rant le miracle qui pr?serverait cette demeure de l'injure de tomber dans des mains. »

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