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ASTREINDRE, verbe transitif.

Publié le 27/10/2015

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ASTREINDRE, verbe transitif. A.— Emploi transitif. Astreindre quelqu'un à quelque chose, à faire quelque chose. Assujettir quelqu'un à quelque chose, lui imposer une règle, une discipline ou bien un acte, qui revêtent un caractère d'obligation rigoureuse. Synonyme : contraindre. 1. [Le sujet est une personne] : Ø 1. Si le même esprit de prudence et de prévoyance, qui a fait borner à un petit nombre d'années déterminé la mission du dépositaire du pouvoir exécutif, a fait aussi qu'on l'a assujetti à des règles dans l'exercice de ce pouvoir; si on l'a astreint à suivre certaines formes, à s'adjoindre certaines personnes, à ne point agir contre leur avis; et si des mesures réellement efficaces ont été prises pour qu'il ne puisse s'affranchir de ces entraves, alors sans doute ce principal agent de la nation sera sans inconvénient. ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 190. Ø 2. Il s'agit donc, pour obtenir des attitudes ou des mouvements très développés et très variés, d'astreindre les muscles à travailler dans les limites extrêmes de leurs possibilités. MARCELLE BOURGAT. Technique de la danse, 1959, page 15. — Au passif : Ø 3. Dans le parc proprement dit, les diverses actions de l'homme sont soumises à un régime spécial plus ou moins restrictif suivant les cas : si les activités pastorales et forestières ne peuvent y être totalement interdites, elles y sont réglementées; de même le tourisme est astreint au respect de la nature, de manière à sauvegarder un champ d'observation incomparable. GÉRARD BELORGEY, Le Gouvernement et l'administration de la France, 1967, page 386. Remarque : En poésie, rare, participe passé employé comme adjectif. Imposé : Ø 4. Quand on avait la foi dans ces premiers moments On ne demandait pas des formules astreintes. Quand on avait la loi sous ces premiers serments On ne demandait pas des règles de contraintes. CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 723. 2. [Le sujet est une chose] : Ø 5.... elle s'est endormie sur votre épaule [Cécile] et vous la caressiez, vous lui donniez de petits baisers sur ses cheveux noirs qui se décoiffaient peu à peu, s'échappaient de l'ordre auquel les astreignaient leurs épingles,... MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 189. Remarque : Emploi stylistique dans l'exemple suivant avec retour au sens étymologique du verbe « resserrer, lier » : Ø 6. Ah, ce n'est point le bonheur que je t'apporte, mais ta mort, et la mienne avec elle, Mais qu'est-ce que cela me fait à moi que je te fasse mourir, Et moi, et tout, et tant pis! pourvu qu'à ce prix qui est toi et moi, Donnés, jetés, arrachés, lacérés, consumés, Je sente ton âme, un moment qui est toute l'éternité, toucher, Prendre La mienne comme la chaux astreint le sable en brûlant et en sifflant! PAUL CLAUDEL, Partage de midi, 1re. version, 1906, II, page 1030. B.— Emploi pronominal réfléchi (plus fréquent) S'astreindre à quelque chose, à faire quelque chose. S'astreindre à (un travail, une tâche, un exercice, une discipline, etc.) Exiger de soi-même un effort physique ou moral : Ø 7. C'était cela sa résolution, cette volonté subitement arrêtée de ne rien lui dire. Et lui, le pauvre enfant, qui n'était venu chercher cette certitude que pour avoir le droit de lui parler! Dans le moment même qu'il savait, il s'astreignait à oublier; il se condamnait au silence. Petite grande âme héroïque, qui avait compris que la dame en noir qui avait besoin de son secours ne voudrait pas d'un salut acheté au prix de la lutte du fils contre le père! GASTON LEROUX, Le Parfum de la dame en noir, 1908, page 26. Ø 8. La discipline que je me suis imposée durant trois ans n'aura pas été sans profit; mais je trouve aujourd'hui profit plus grand à m'en dégager qu'à continuer de m'y astreindre. ANDRÉ GIDE, Journal, Feuillets d'automne, 1937, page 1290. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 285. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 313, b) 261; XXe. siècle : a) 564, b) 462.

« ? 4.

Quand on avait la foi dans ces premiers moments On ne demandait pas des formules astreintes. Quand on avait la loi sous ces premiers serments On ne demandait pas des r?gles de contraintes. CHARLES P?GUY, ?ve, 1913, page 723.

2.

[Le sujet est une chose] : ? 5....

elle s'est endormie sur votre ?paule [C?cile] et vous la caressiez, vous lui donniez de petits baisers sur ses cheveux noirs qui se d?coiffaient peu ? peu, s'?chappaient de l'ordre auquel les astreignaient leurs ?pingles,... MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 189.

Remarque?: Emploi stylistique dans l'exemple suivant avec retour au sens ?tymologique du verbe ? resserrer, lier ??: ? 6.

Ah, ce n'est point le bonheur que je t'apporte, mais ta mort, et la mienne avec elle, Mais qu'est-ce que cela me fait ? moi que je te fasse mourir, Et moi, et tout, et tant pis! pourvu qu'? ce prix qui est toi et moi, Donn?s, jet?s, arrach?s, lac?r?s, consum?s, Je sente ton ?me, un moment qui est toute l'?ternit?, toucher, Prendre La mienne comme la chaux astreint le sable en br?lant et en sifflant! PAUL CLAUDEL, Partage de midi, 1re.

version, 1906, II, page 1030.

B.? Emploi pronominal r?fl?chi (plus fr?quent) S'astreindre ? quelque chose, ? faire quelque chose. S'astreindre ? (un travail, une t?che, un exercice, une discipline, etc.) Exiger de soi-m?me un effort physique ou moral?: ? 7.

C'?tait cela sa r?solution, cette volont? subitement arr?t?e de ne rien lui dire.

Et lui, le pauvre enfant, qui n'?tait venu chercher cette certitude que pour avoir le droit de lui parler! Dans le moment m?me qu'il savait, il s'astreignait ? oublier; il se condamnait au silence.

Petite grande ?me h?ro?que, qui avait compris que la dame. »

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