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AVIVÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif masculin.

Publié le 01/11/2015

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AVIVÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif masculin. I.— Participe passé de aviver* II.— Emploi adjectival. Rend (plus) vif. Feu avivé, couleur avivée, bois avivé d'équerre (confer Vocabulaire forestier (QUÉBEC) 1946, au mot bois) : Ø 1. Ce qui arrêtait ces dames, c'était le spectacle prodigieux de la grande exposition de blanc (...) les galeries s'enfonçaient, dans une blancheur éclatante (...). On retrouvait le blanc des vitrines du dehors, mais avivé, colossal, brûlant d'un bout à l'autre de l'énorme vaisseau, avec la flambée blanche d'un incendie en plein feu. ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 768. — Au figuré. [En parlant d'un regard excité par la curiosité] : Ø 2. Le Dr. Pasquier souleva délicatement la cloche à fromage, la fit vibrer d'une chiquenaude pour en éprouver le cristal, considéra d'un oeil avivé le plat qu'elle recouvrait et dit, avec un sourire qui faisait frémir ses belles moustaches félines... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 18. III.— Emploi comme substantif. TECHNOLOGIE. Bois dont les arêtes ont été rendues vives. Synonymes : bois aligné, parallèle, déligné; bois débité en scierie (d'après Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 74. Forme dérivée du verbe "aviver" aviver AVIVER, verbe transitif. I.— Généralement. A.— [Le complément désigne un objet ou un inanimé concret] Rendre plus vif, donner plus d'éclat : Ø 1. Une lueur diamantée luisait dans ses yeux, allumés par une couche de fard posée sous la paupière. Le carmin avivait ses lèvres, et ses jupes toutes neuves, faites avec les taffetas donnés par le marquis, se lustraient aux cassures de frissons subits, et semblaient secouer des étincelles. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 111. Ø 2. [Dans les dessins de Le Sidaner] chaque indication est un sentiment traduit, et que rehausse, avive et transfigure soudain une légère teinte d'aquarelle insinuée avec un goût sans défaut. CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 253. Ø 3. — Et les bouts noirs et blancs de ses oreilles frémissent quand un bruit étranger aux rumeurs coutumières de la forêt heurte ses notes discordantes au concert monotone qui berce son sommeil, quand un silence plus prolongé suspend les mille voix paisibles de l'harmonie sur laquelle se brode sa quiétude ou quand une soleillée plus ardente, répandant sur cette ombre une douche chaude de lumière, avive les verts ardents des feuilles de ronces et viole la nuit de sa retraite malgré le bouclier vigoureux des pousses virides. LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 127. Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 observe que le mot est peu usité en ce sens; DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) précise que l'usage contemporain préfère raviver. Ce dernier mot suppose cependant, en rigueur de sens, que la vivacité avait été perdue. — Emploi pronominal. [Le sujet désigne un objet ou un inanimé concret] S'aviver (de quelque chose). Devenir plus vif : Ø 4. L'état de rêve antérieur émoussait la douleur; on voyait trouble, on sentait peu; à présent la vue est nette, on n'échappe à rien, on saigne de tout. La plaie s'avive. La douleur s'accentue de tous les détails qu'on aperçoit. On revoit tout dans le souvenir. Tout retrouver, c'est tout regretter. Il y a dans ce retour au réel toutes sortes d'arrière-goûts amers. On est mieux, et pire. C'est ce qu'éprouvait Lethierry. Il souffrait plus distinctement. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 401. Ø 5. Oh! Il y avait surtout le papillon « citron aurore »! (...). Il était dans une vitrine du fond; ses deux nuances si fraîches et si étranges, comme celle d'une peinture de Chine, d'une robe de fée, s'avivaient l'une par l'autre, formaient un ensemble lumineux quand venait le crépuscule gris et quand déjà les autres papillons ses voisins paraissaient ne plus être que de vilaines petites chauves-souris noirâtres. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 229. Ø 6. Quand Prinet tire sur sa cigarette, la braise en s'avivant l'éclaire. Une seconde sortent de la nuit les longues mains sèches, le beau visage sévère et faible, la fatigue tragique sous le casque, moins tragique pourtant que ce matin, quand Alban l'a vu, épuisé, qui dormait en plein jour. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 109. Ø 7. Le jour extérieur, dont la clarté s'avive encore des scintillements de la Seine, passe par-dessus les volets mal ajustés et les doubles rideaux, met au plafond une large bande blanche qui ressemble à un tremblement de pierreries, et envoie vers la tête du lit un reflet. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 36. B.— Emplois spéciaux. 1. [Le résultat recherché est un accroissement de vie] CHIRURGIE. Aviver une plaie, les lèvres d'une peau, un tissu. Exciser les bords d'une plaie pour favoriser une suture ou la surface d'un tissu pour favoriser l'accolement avec un autre tissu. 2. [Le résultat recherché concerne la couleur ou l'éclat d'un objet] a) GRAVURE-SCULPTURE. Aviver une taille. Lui donner plus de brillant en la creusant avec un burin ou un autre outil aigu. Aviver une statue, une pierre, un marbre. Leur donner plus d'éclat, de poli. b) PEINTURE, DÉCORATION. Aviver un tableau. Rendre ses couleurs plus fraîches, plus éclatantes par un traitement approprié. c) TECHNOLOGIE. Travail et art du métal. Aviver un métal. · BIJOUTERIE. Aviver l'or, l'argent. Leur donner leur dernier poli avec du rouge d'Angleterre ou de la pierre ponce. · MÉTALLURGIE. Polir une plaque de métal par " grattage " sur un disque abrasif en vue du dépôt électrolytique : Ø 8. Un second grattage de la plaque de cuivre rouge pour obtenir le plaqué d'argent avive la surface, et la planche est prête à recevoir la feuille d'argent. M. GASNIER, Dépôts métalliques directs et indirects, 1927, page 137. · MIROITERIE. Aviver une feuille d'étain. La frotter légèrement avec du mercure. d) TEINTURERIE. Aviver le coton. Lui donner de l'éclat par un traitement chimique approprié après son passage à la garance (confer avivage C). 3. [Le résultat recherché est un accroissement du tranchant, de l'aigu] a) GRAVURE-SCULPTURE. Aviver les arêtes d'une pierre. Les retoucher lorsqu'elles ont pu être légèrement épaufrées par le frottement d'un objet quelconque (d'après Terminologie de la pierre de taille (PIERRE NOËL) 1968). b) MENUISERIE. Aviver une poutre. La tailler à vive arête. II.— Au figuré. [L'objet désigne une disposition physique ou morale, une idée, une sensation, un sentiment] Synonymes : aiguiser, émousser, exciter : Ø 9. Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, L'Espoir dont l'éperon avivait [pour attisait] ton ardeur, Ne veut plus t'enfourcher!... CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Variante, 1857-61, page 445. Ø 10.... et cela se voit bien au théâtre, où la langue de la comédie continue de demeurer réfractaire aux hardies tentatives des stylistes nouveaux. Ces derniers en arrivent alors à écrire, non plus dans le but de communiquer leurs pensées, mais à la seule fin d'exciter et d'aviver en eux un certain nombre de sensations qu'ils savent inaccessibles au plus grand nombre. PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface. 1885, page 196. Ø 11. Je dois également à ma mère un ardent désir, un besoin de me rendre utile, et si déjà ce désir existait naturellement en moi, sommeillant, elle sut l'éveiller, l'aviver sans cesse. ANDRÉ GIDE, Geneviève, ou la Confidence inachevée, 1936, page 1351. — Emploi pronominal : Ø 12. La sentence de Diderot est absurde qui dit : « Il n'y a que le méchant qui soit seul. » Non, « L'amour-propre, principe de toute méchanceté, s'avive et s'exalte dans la société qui l'a fait naître et meurt faute d'aliment dans la solitude. » JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, page 307. Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi figuré de la forme adjectivale en -ant : " Excitation nerveuse plus forte, plus pénétrante qu'autrefois, plus avivante du travail littéraire " (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1868, page 455). Absent des dictionnaires consultés. DÉRIVÉS : Aviveur, -euse, substantif. a) MÉTALLURGIE. Aviveur sur métaux. " Polisseur sur métaux qualifié " (Dictionnaire des métiers et appellations d'emploi, 1955). b) TEINTURERIE. " Ouvrier chargé de faire bouillir les objets teints dans une solution de sel d'alun destinée à rendre plus vive leur couleur " (Dictionnaire des métiers et appellations d'emploi, 1955).

« I.? G?n?ralement.

A.? [Le compl?ment d?signe un objet ou un inanim? concret] Rendre plus vif, donner plus d'?clat?: ? 1.

Une lueur diamant?e luisait dans ses yeux, allum?s par une couche de fard pos?e sous la paupi?re.

Le carmin avivait ses l?vres, et ses jupes toutes neuves, faites avec les taffetas donn?s par le marquis, se lustraient aux cassures de frissons subits, et semblaient secouer des ?tincelles.

TH?OPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 111.

? 2.

[Dans les dessins de Le Sidaner] chaque indication est un sentiment traduit, et que rehausse, avive et transfigure soudain une l?g?re teinte d'aquarelle insinu?e avec un go?t sans d?faut. CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau ? Whistler, 1905, page 253.

? 3.

? Et les bouts noirs et blancs de ses oreilles fr?missent quand un bruit ?tranger aux rumeurs coutumi?res de la for?t heurte ses notes discordantes au concert monotone qui berce son sommeil, quand un silence plus prolong? suspend les mille voix paisibles de l'harmonie sur laquelle se brode sa qui?tude ou quand une soleill?e plus ardente, r?pandant sur cette ombre une douche chaude de lumi?re, avive les verts ardents des feuilles de ronces et viole la nuit de sa retraite malgr? le bouclier vigoureux des pousses virides. LOUIS PERGAUD, De Goupil ? Margot, 1910, page 127.

Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 observe que le mot est peu usit? en ce sens; DICTIONNAIRE DU FRAN?AIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) pr?cise que l'usage contemporain pr?f?re raviver.

Ce dernier mot suppose cependant, en rigueur de sens, que la vivacit? avait ?t? perdue.

? Emploi pronominal.

[Le sujet d?signe un objet ou un inanim? concret] S'aviver (de quelque chose).

Devenir plus vif?: ? 4.

L'?tat de r?ve ant?rieur ?moussait la douleur; on voyait trouble, on sentait peu; ? pr?sent la vue est nette, on n'?chappe ? rien, on saigne de tout.

La plaie s'avive.

La douleur s'accentue de tous les d?tails qu'on aper?oit.

On revoit tout dans le souvenir.

Tout retrouver, c'est tout regretter.

Il y a dans ce retour au r?el toutes sortes d'arri?re-go?ts amers.

On est mieux, et pire.

C'est ce qu'?prouvait Lethierry.

Il souffrait plus distinctement.. »

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