BONDIEUSER, verbe.

BONDIEUSER, verbe. Par ironie, péjoratif. A.— Emploi intransitif. Se prendre pour le bon Dieu, régner en dieu : Ø 1. (...). Certes, c'est beaucoup, en ce XIXe. siècle (...) à la suite de Bossuet, d'avoir été l'adaptateur à notre histoire sacrée, de la prose fluide des romans de Mme. Sand. Certes, c'est beaucoup, je vous [Monsieur Renan] l'accorde, mais point assez vraiment, pour bondieuser, comme vous bondieusez, en ce moment, sur notre planète, — et je crois que l'avenir le signifiera durement à votre mémoire. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1872, page 854. B.— Emploi transitif. 1. Identifier au bon Dieu, déifier, diviniser : Ø 2. Drôle de peuple que ce peuple français! Il ne veut plus de Dieu, il ne veut plus de religion, et vient-il de débondieuser le Christ, aussitôt, il bondieuse Hugo et proclame l'hugolâtrie. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 456. 2. Donner un caractère sacré. Nous sanctifier (...) bondieuser leurs mélodies (HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, Entre deux airs, par l'ouvreuse du Cirque d'été, 1895, page 268 ). Remarque : On rencontre dans la documentation la forme adjectivale bondieusart qui présente un sens différent (voir bondieusard).