bouche n.

bouche n. f. 1. Orifice antérieur du tube digestif. V. Encycl. Avoir la bouche pleine. Bouche bée*. Dépenses de bouche, de nourriture. / Fig. En avoir l'eau à la bouche: avoir très envie de qqch. Garder qqch. pour la bonne bouche: le réserver pour plus tard, afin de mieux en profiter. 2. Organe de la parole. Ouvrir, fermer la bouche: parler, se taire. Bouche cousue: sans un mot. Une consigne qui passe de bouche en bouche, transmise de bouche à oreille. En avoir plein la bouche, n'avoir qu'un mot à la bouche: parler sans cesse de qqch. La nouvelle était dans toutes les bouches: tout le monde en parlait. 3. Par ext. Lèvres. Une bouche sensuelle. Avoir la bouche en coeur, en cul de poule: avoir une expression maniérée. Embrasser sur la bouche. S'embrasser à pleine bouche, à bouche que veux-tu, abondamment. 4. Par ext. Personne (qui mange). Des bouches à nourrir. Des bouches inutiles: des personnes qui ne produisent pas. Une fine bouche: un gourmet. Faire la fine bouche, la petite bouche: se montrer dédaigneux. 5. Cavité buccale de certains animaux. V. Encycl. [Bouche s'emploie pour de nombreux animaux, y compris les poissons; gueule est gén. réservé aux carnassiers.] 6. Par anal. Orifice, ouverture. Bouche d'égout, du métro. / Anc. Bouche à feu: arme à feu non portative. 7. (Gén. au pl.) Embouchure d'un fleuve. Encycl. - BIOL. La bouche a pour fonction première de permettre l'introduction des aliments dans le tube digestif. Elle sert aussi à l'entrée de l'air dans les voies respiratoires, ou de l'eau dans les branchies, chez les Vertébrés, ainsi qu'à l'évacuation des déchets chez certains Invertébrés (Cnidaires, Plathelminthes). Elle se forme sur l'emplacement du blastopore de la gastrula chez les organismes Deutérostomiens. Chez les Protostomiens (dont les Vertébrés), elle apparaît plus tardivement à partir de bourgeons bordant le stomodeum. La structure et la morphologie de la bouche varient avec le type d'organisation de chaque groupe zoologique, mais également avec le régime alimentaire, propre aux différentes sous-unités. Chez certains Invertébrés, elle se réduit à une simple cavité destinée à recevoir les aliments; chez d'autres, elle atteint un niveau élevé de spécialisation (mâchoires des Polychètes, lanterne d'Aristote des Échinodermes, appendices buccaux des Insectes, radula des Gastéropodes, etc.). Chez les Vertébrés (à l'exception des Agnathes), la bouche présente en revanche un certain nombre de caractères constants: mâchoires mobiles, langue, qui se retrouvent, à quelques exceptions près, dans la plupart des groupes: dents et lèvres (sauf chez les Oiseaux, les Chéloniens et les Monotrèmes, où elles sont remplacées par un bec), voûte palatine, complète chez les Poissons, percée de choanes chez les Crossoptérygiens, les Amphibiens, certains Reptiles, d'un canal naso-palatin chez les Mammifères, etc. Certains caractères, enfin, sont propres à certaines catégories animales: développement des joues chez les Mammifères, modification de la lèvre supérieure, en trompe, chez les éléphants et les tapirs, glandes buccales séreuses (à venin) chez certains Reptiles. V. aussi digestif (tube). - ANAT. La bouche est limitée par les lèvres, la face interne des fosses nasales et le voile du palais. Elle est divisée par les arcades dentaires en deux parties, le vestibule et la cavité buccale. Les arcades dentaires sont formées des maxillaires revêtus d'une muqueuse, la gencive. Les dents sont implantées dans des cavités du maxillaire, les alvéoles, et recouvertes par la gencive jusqu'au niveau du collet. Le vestibule, espace arqué, communique avec l'extérieur par l'orifice buccal, et avec la cavité buccale par les espaces interdentaires et les extrémités les plus reculées des arcades alvéolaires; la cavité buccale proprement dite, limitée en haut par la voûte palatine, en bas par le plancher buccal, supportant la langue insérée à sa base sur l'os hyoïde, communique avec le pharynx par l'isthme du gosier, lui-même circonscrit par le voile du palais et la base de la langue.