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BOUFFON, -ONNE, adjectif et substantif.

Publié le 05/11/2015

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BOUFFON, -ONNE, adjectif et substantif. I.— Emploi comme substantif. A.— Vieux. Comédien qui joue la farce, la pantomime. Il fut aussi [Molière] , dit-on, élève de Scaramouche, le bouffon italien (PAUL LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 1, 1926, page 141 ). — Par extension. Bouffon de cirque, de foire : Ø 1. Les actions comiques sont des gestes seulement et ne veulent jamais tromper personne; aussi personne ne plaindra Géronte dans son sac, et bâtonné par Scapin, ni le Médecin malgré lui, pas plus qu'on ne plaint le bouffon de cirque des faux soufflets qu'il reçoit. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 163. B.— Personnage à l'apparence le plus souvent grotesque attaché à la personne d'un roi ou d'un haut personnage, chargé de l'amuser par ses facéties ou ses moqueries à l'égard de la cour. Bouffon de cour, du gouverneur, du pacha : Ø 2.... pour un bouffon la métaphore risquée est de droit et (...) le propre d'un fou de cour, c'est de dire çà et là des choses étranges et folles par l'expression, vraies et sages par la pensée. VICTOR HUGO, Correspondance, 1839, page 569. C.— Par extension et au figuré. 1. Personne qui aime à faire rire la compagnie : Ø 3. Par la suite, le personnage de Wasselin ne laissa pas de l'amuser. « C'est un bouffon, disait père avec un mépris souriant. Il est insupportable, mais impayable. » GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 82. — En particulier. Auteur spécialisé dans le comique de bas étage : Ø 4. Venu après Molière, Larivey aurait sans doute égalé Regnard, et il ne fut que le premier des bouffons. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 233. 2. Souvent péjoratif. Rustre, homme sans délicatesse. On parle d'un plat bouffon, d'un homme sans délicatesse, sans aucune considération (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 302 ). — De même. Servir de bouffon. Faire rire à ses dépens. Remarque : S'emploie plus rarement au féminin Perse reconnaissait dans Eglé, la bouffonne / Qui se barbouille avec des mûres (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, Des idylles, tome 4, 1877, page 800). De même faire la bouffonne, une petite bouffonne. II.— Emploi adjectival. A.— Qui provoque le rire par son côté comique, généralement peu délicat ou ridicule. 1. [En parlant d'une personne, de son expression] Notre grand homme était, dans ce moment, bouffon à force de pontifier... (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 315 ). SYNTAXE : Un bouffon personnage; un entrain, un esprit, un humour, un sérieux bouffon; la fantaisie, la gaîté, l'humeur, l'ironie, la joie, la mine, la verve bouffonne. 2. [En parlant d'une chose] a) Synonymes : burlesque, cocasse, comique, grotesque : Ø 5.... il [le chanoine] faisait un recueil de toutes les anecdotes bouffonnes, mais chastes, qu'il avait pu récolter dans sa tournée : une espèce de dictionnaire de la gaieté ou d'encyclopédie du rire à l'usage de la famille et des voisins. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 331. — [En parlant d'une oeuvre littéraire ou artistique] Qui est du genre bouffon. · Par ellipse, emploi substantif. Le bouffon : Ø 6. On y disait très nettement que le romantisme n'était autre chose que l'alliance du fou et du sérieux, du grotesque et du terrible, du bouffon et de l'horrible, autrement dit, si vous l'aimez mieux, de la comédie et de la tragédie. ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 661. SYNTAXE : Une anecdote, un couplet, un discours, une image, une pièce, une plaisanterie, une satire, un style, un vaudeville bouffon (ne); une grandiloquence, une solennité bouffonne; expression je trouve cela bouffon; c'est bouffon; confer également afféteries exemple 11 et amuseur exemple 2. b) Incompatible avec la réalité. Synonymes : extravagant, invraisemblable : Ø 7. Un snobisme particulier aux Français (...) englobe sous le nom de cette province [les Flandres] à peu près imaginaire tout un capharnaüm d'erreurs historiques, géographiques et artistiques assez bouffonnes. PAUL-JEAN TOULET, Notes sur l'art, 1920, page 89. SYNTAXE : Une affaire, une erreur, une idée, une proposition, une situation bouffonne; en arriver à un degré bouffon, à des proportions bouffonnes. B.— Plus rarement. Synonyme : bouffe (par référence à opéra bouffe). Musique bouffonne, théâtre bouffon; le livret d'un opéra bouffon (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 299 ). — Par ellipse. Les Bouffons. Le théâtre bouffon. Avoir une loge aux Bouffons, aller aux Bouffons, je ne renouvellerai ni ma loge à l'Opéra, ni aux Bouffons (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1835, page 629 ). Remarque : 1. Nombreuses autres attestations chez Balzac (Physiologie du mariage, édition pré-originale, 1826, page 118; La Peau de chagrin, 1831, page 83 et Le Père Goriot, 1835, page 44); chez J.-J. Ampère (Correspondance [avec Mme de Récamier] , 1827, page 455); Étienne-Jean Delécluze (Journal, 1825, page 132, 167); Jouy (L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 3, 1813, page 187); Mme de Staël, (Lettres de jeunesse, 1789, page 281). 2. On rencontre dans les dictionnaires généraux le substantif masculin bouffonneur, synonyme de bouffon* I B, attesté avec les mentions suivantes : " voir langue " dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, " autrefois " dans le Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845 et Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), sans mention particulière dans le Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), " inusité " dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, " vieilli " dans Nouveau Larousse illustré, " vieux " dans Larousse du XXe. siècle en six volumes et sans mention particulière dans le Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 503. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 931, b) 936; XXe. siècle : a) 600, b) 480.

« CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la po?sie et du th??tre fran?ais au XVIe.

si?cle, 1828, page 233.

2.

Souvent p?joratif.

Rustre, homme sans d?licatesse.

On parle d'un plat bouffon, d'un homme sans d?licatesse, sans aucune consid?ration (VICTOR-JOSEPH ?TIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chauss?e d'Antin, tome 2, 1812, page 302 ).

? De m?me.

Servir de bouffon.

Faire rire ? ses d?pens.

Remarque?: S'emploie plus rarement au f?minin Perse reconnaissait dans Egl?, la bouffonne / Qui se barbouille avec des m?res (VICTOR HUGO, La L?gende des si?cles, Des idylles, tome 4, 1877, page 800).

De m?me faire la bouffonne, une petite bouffonne.

II.? Emploi adjectival.

A.? Qui provoque le rire par son c?t? comique, g?n?ralement peu d?licat ou ridicule.

1.

[En parlant d'une personne, de son expression] Notre grand homme ?tait, dans ce moment, bouffon ? force de pontifier...

(EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 315 ).

SYNTAXE?: Un bouffon personnage; un entrain, un esprit, un humour, un s?rieux bouffon; la fantaisie, la ga?t?, l'humeur, l'ironie, la joie, la mine, la verve bouffonne.

2.

[En parlant d'une chose] a) Synonymes?: burlesque, cocasse, comique, grotesque?: ? 5....

il [le chanoine] faisait un recueil de toutes les anecdotes bouffonnes, mais chastes, qu'il avait pu r?colter dans sa tourn?e?: une esp?ce de dictionnaire de la gaiet? ou d'encyclop?die du rire ? l'usage de la famille et des voisins. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 331.

? [En parlant d'une oeuvre litt?raire ou artistique] Qui est du genre bouffon.

? Par ellipse, emploi substantif.

Le bouffon?: ? 6.

On y disait tr?s nettement que le romantisme n'?tait autre chose que l'alliance du fou et du s?rieux, du grotesque et du terrible, du bouffon et de l'horrible, autrement dit, si vous l'aimez mieux, de la com?die et de la trag?die.. »

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