broderie n.

broderie n. f. 1. Ouvrage brodé; métier, commerce, industrie du brodeur. V. Encycl. 2. Fig. Ce que l'on ajoute à un récit en brodant. 3. MUS. V. agrément; ornement. Encycl. On distingue la broderie à la main (exécutée sur un petit métier, à l'aide d'une aiguille ou d'un crochet) de la broderie mécanique (exécutée de façon artisanale avec une machine du type Cornély, ou industriellement sur de grands métiers). Il existe en outre différentes sortes de broderies. La broderie blanche ou sur blanc est exécutée avec des fils blancs ou de couleur et n'est plus guère utilisée que pour la décoration de la lingerie; la broderie sur toile se fait à fils comptés ou en suivant librement un dessin décalqué; citons encore la broderie dite tapisserie à l'aiguille, la broderie d'or (très en vogue en Europe aux XVIIe et XVIIIe s.), de métal (pour les drapeaux, les écussons, etc.), d'ornements d'église, etc. La broderie est très ancienne: elle est mentionnée dans la Bible et dans l'Odyssée. La plupart des peuples antiques l'ont connue, des Chinois aux Perses, des Égyptiens aux Étrusques, aux Grecs et aux Romains. Vers l'an 1000, les Sarrasins installèrent des ateliers en Sicile et, peu à peu, les villes italiennes s'y adonnèrent aussi. Entre-temps, les Arabes avaient fait fleurir cet art en Espagne (Cordoue, Almería, Grenade), et, à la fin du Moyen Âge, la broderie se répandit dans toute l'Europe. Chaque pays élabora son style particulier: opus anglicanum, en Angleterre; opus teutonicum, en Allemagne. En Italie, dès la Renaissance, le dessin fut souvent fait par de grands artistes. Le XVIe s. et le XVIIe s. sont considérés comme les siècles d'or de la broderie. Au XIXe s., on revint au fil blanc et à plus de simplicité. Vers 1830 apparurent les premières machines en Suisse (Saint-Gall), puis en France (machine Cornély, 1865).