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CANGUILHEM (Georges)________________________________________
Né en 1904, il est l'auteur d'une oeuvre importante (La Connaissance de la vie, 1952, 1965, La Formation du concept de réflexe aux XVIle et XVIlle siècles, 1955, Le Normal et le pathologique, 1965, Études d'histoire et de philosophie des Sciences, 1968), essentiellement consacrée aux sciences de la vie. Sa réflexion, étayée par une double formation de philosophe et de médecin, prolonge l'entreprise de Bachelard : étudier l'histoire des sciences au point de vue épistémologique.
Dans sa thèse de médecine, il s'efforce de dégager le sens du vitalisme, en montrant que c'est le vivant lui-même qui se révèle être le centre de normativité qui confère leur valeur à la normalité et au pathologique. Dans sa thèse de philosophie, en faisant voir comment le concept de réflexe n'a pas son origine dans le contexte mécaniste (1), où la physiologie du XIXe siècle l'élabore, mais dans le vitalisme de Willis (XVlle siècle), il réfute l'idée classique de la valeur heuristique du mécanisme, et montre qu'un concept n'est pas nécessairement homogène à un contexte donné une fois pour toutes. Cela le conduit à nuancer le discontinuisme de Bachelard et à donner pour objet à l'épistémologie « l'historicité du discours scientifique en tant que cette historicité représente l'effectuation d'un projet intérieurement' normé, mais traversée d'accidents, retardée ou détournée par des obstacles, interrompue de crises, c'est-à-dire de moments de jugements et de vérité «.