CAPORALISER, verbe transitif.

CAPORALISME, substantif masculin.  

A.—  Forme d'autorité fondée sur le respect littéral et mesquin des règlements militaires. Non, l'esprit militaire n'est pas l'esprit de caporalisme (Les Fondateurs de la Troisième République (PIERRE BARRAL)  1863-93, page 207) : 

Ø 1. C'était pourtant [Frédéric de Hohenzollern] un despote, un souverain absolu et plus autoritaire que tous les autres. Sa méthode, c'était le militarisme, le caporalisme, le dressage prussien, le contraire du gouvernement libéral.

JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 299. 

—  Par extension.  Autorité tatillonne : 

Ø 2. Tout se faisait silencieusement [dans une maison de fous] , d'après un rythme préétabli, voulu, d'après une discipline sévère, stricte, d'après un caporalisme qui régnait jusque dans les plus infimes détails...

BLAISE CENDRARS, Moravagine,  1926, page 37. 

B.—  Par métonymie.  Régime politique autoritaire où les militaires exercent une influence déterminante. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires depuis DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 

CAPORALISER, verbe transitif.  

Soumettre au caporalisme. Caporaliser la jeunesse. 

—  Par extension.  Soumettre à une autorité tatillonne : 

Ø 1.... le premier Empire a caporalisé les Facultés et les Sciences et gravement amoindri, sinon tué, le goût des recherches originales...

LÉON DAUDET, Le Stupide XIXe.  siècle,  1922, page 225. 

·    Absolument : 

Ø 2. [Degas peint la danseuse] soumise au régisseur, qui dispense les amendes et caporalise rudement parmi ce petit monde plébéien, vicieux et anémique.

CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme,  1904, page 88.