champagne n.

champagne n. f. 1. HÉRALD. Pièce honorable occupant le tiers du champ de l'écu et comprise entre la pointe et une ligne horizontale. 2. GÉOGR. Nom désignant une grande plaine calcaire ouverte, le plus souvent vouée à la culture céréalière: Champagne berrichonne, Champagne de Saintonge. Syn. campagne; openfield. champagne n. m. Vin mousseux produit dans la région du même nom (avec les cépages chardonnay, pinot noir et pinot meunier), et vinifié selon la méthode champenoise inventée au XVIIe s. par le bénédictin Dom Pérignon. Elle consiste à provoquer une seconde fermentation en bouteille, après adjonction d'une solution de sucre de canne et de vin vieux. La pression atteint 4 à 6 atm. Selon le taux d'adjonction, le champagne est brut (pas du tout sucré), sec, demi-sec, doux. Spécialités: le crémant (moindre pression carbonique: 4 à 4,5 atm.); le champagne millésimé, produit exclusif des très bonnes années, en brut; le blanc de blancs, obtenu à partir de cépages blancs exclusivement. Champagne Rég. traditionnelle de plaines crayeuses et argileuses de l'est du Bassin parisien, arrosée par les cours moyens de la Seine, de l'Aube, de la Marne et de l'Aisne. V. Encycl. Encycl. - GÉOGR. La Champagne groupe de l'O. à l'E. trois zones distinctes, comprenant des terrains résistants, généralement calcaires, et des sols argileux décapés par l'érosion. Chaque assise rocheuse domine la couche tendre précédente par un abrupt de côte, orienté vers l'E. et souvent festonné par l'action des eaux, qui en ont parfois détaché des buttes témoins. Se succèdent ainsi du centre du Bassin parisien vers sa bordure orientale: les calcaires de Brie, formant la côte de l'Île-de-France (ou la Montagne de Reims), pays de vignobles, au-dessus de la plaine de craie (reboisée ou amendée) de la Champagne sèche (dite aussi pouilleuse ou crayeuse), devenue un pays céréalier aux larges horizons; puis, dominée par un léger gradin, l'auréole déprimée de la Champagne humide, contrée d'élevage, argileuse et verdoyante, très boisée (pays d'Othe), qui se relève toutefois au N. avec la forêt d'Argonne; enfin, au S.-E., l'ensemble des pays formés de calcaires jurassiques, forestiers et peu habités du plateau de Langres, où naissent la Marne et la Meuse. - HIST. La Champagne qui, après la conquête romaine, se trouva partagée entre la Gaule Belgique et la Gaule Celtique, ne commença à trouver une unité qu'à partir du Xe s. À cette époque, en effet, les comtes de la famille de Vermandois rassemblèrent les territoires épars. Leur héritage passa v. 1020 à Eudes, comte de Blois, dont les descendants devaient faire de la Champagne un pays prospère et l'une des plus puissantes principautés féodales de la chrétienté, grâce aux fameuses foires où l'on venait de toute l'Europe aux XIIe et XIIIe s. En 1234, Thibaud IV de Champagne devint roi de Navarre et, en 1284, le mariage de Jeanne, comtesse de Troyes et de Meaux et reine de Navarre, avec le futur Philippe IV le Bel prépara le rattachement de la Champagne à la couronne de France. L'union pourtant ne devint officielle qu'en 1361. À cette date, la prospérité de la province avait beaucoup décliné à cause de la déviation par mer du courant commercial Italie-Flandres.