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CLAQUEMURER, verbe transitif.

Publié le 13/11/2015

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CLAQUEMURER, verbe transitif.  

A.—  Emploi actif, vieux.  Emprisonner quelqu'un dans une enceinte fortifiée très étroite. Pour claquemurer parmi nous un philosophe à la Bastille, il ne falloit pas tant de cérémonies (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, tome 2, 1826, page 356 ). 

—  Par extension.  Enfermer très étroitement. Le froid très vif claquemure davantage les gens dans leurs maisons (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre,  1900, page 212 ). 

—  Au figuré.  Enfermer dans des limites très ou trop étroites. J'ai souvent remarqué que notre vie leur semble claquemurée (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur l'Angleterre,  1872, page 21 ). 

—  Par ironie : 

Ø HÉLÈNE. —  Non pas de toilette éclatante, Rien de voyant, rien de décolleté : Je veux une robe montante Claquemurant ma grâce et ma beauté.

HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Belle Hélène,  1865, II, 1, page 214. 

·    Par extension.  Cacher, obscurcir. À plus forte raison, une phrase d'argot, dont le sens est alors doublement claquemuré (JEAN RICHEPIN, La Chanson des gueux, édition revue et augmentée, 1881, page 287 ). 

B.—  Emploi pronominal.  Se claustrer dans un lieu exigu. Sainte Thaïs, (...) saint Nilammon (...) s'étaient claquemurés en une cave percée d'un trou (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 166 ). 

—  Par extension.  S'enfermer dans une maison (pour s'y réfugier). Il s'était claquemuré dans sa demeure, et s'y était rendu tout à fait inabordable (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 613 ). 

—  Au figuré. L'individu fléchit sous le poids de la masse, et se trouve claquemuré dans un ordre établi (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 287 ). 

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