d e soins, dans un lieu où l'air est sain. ? La plupart des composés vivants sont en AÉR- ou AÉRO-. C es mots, très nombreux, sont soit tirés de composés latins, soit formés en français ; ils se répartissent pour le sens en deux catégories. ? La première concerne le fluide, l'atmosphère. On y relève d'abord AÉROLOGIE n. f . (1696), d'où AÉROLOGIQUE a dj. (1836) ; AÉROMÉT RIE n. f . (1712), AÉROMÈT RE n. m. (1762), AÉROGRAPHIE n. f . (1752), AÉROPHORE a dj. (1798), ces formations étant pour la plupart sorties d'usage. Les composés se multiplient au XIXe e t au XXe siècle ; plusieurs sont restés courants. ? AÉROLIT HE n. m. (1806), formé avec -lithe (« pierre »), signifie « petit astéroïde ». ? AÉRODYNAMIQUE, d 'abord n. f . (1812), formé d'après aérostatique n. f . (1784), désigne la science du mouvement des gaz, puis est adjectif (1891). ? Le mot est devenu usuel lorsqu'il s'est appliqué aux engins se déplaçant dans l'air (1904), surtout comme adjectif pour « bien profilé » (1929), à propos d'une voiture, d'un avion, ce qui donne en partie à aéro- la valeur liée à l'aviation (ci-dessous). ? ? AÉROFREIN n. m. (1960, dans les dictionnaires) correspond à « frein aérodynamique ». ? AÉROMOT EUR n. m. a d ésigné (1853) un moteur actionné par l'air. ? AÉROBIE a dj., création d'époque pastorienne (1875), se dit des microorganismes, notion exprimée par -bie (-> bio-), q ui ont besoin d'air pour vivre, d'où l'antonyme ANAÉROBIE a dj. (1875). ? Avec un sémantisme voisin, AÉROBIOLOGIE n. f . (1968) désigne l'étude des micro-organismes en suspension dans l'atmosphère. ? Aérobie a été repris à l'anglo-américain pour qualifier (v. 1960) des propulseurs qui ont besoin de l'oxygène de l'air. AÉROPHAGIE n. f . d ésigne en médecine (1891) la présence d'air en quantité excessive dans les voies digestives, d'où AÉROPHAGE a dj. et n. (dans les dictionnaires, 1948). ? AÉROGRAPHE n. m. (1921) se dit d'un pulvérisateur à couleurs liquides ; le mot s'était employé (1811) pour « auteur qui décrit les propriétés de l'air ». ? AÉROSOL n. m. (1928), où sol, e mprunté à l'anglais, représente solution, d ésigne la suspension de particules dans un gaz et, par métonymie, le système qui projette cette suspension. ? AÉROGLISSEUR n. m. (1944 à Montréal) et AÉROT RAIN n. m. (1965) nomment des véhicules se déplaçant sur un coussin d'air. ? ? AÉROPHONE n. m. a été créé avec l'élément -phone e n 1834 pour désigner un orgue à vapeur. Le mot a été refait en allemand (Aerophon) e n 1924 et est passé à d'autres langues, dont le français. Il désigne alors en musicologie tout instrument où le son provient de la vibration de l'air. ? AÉROBIC n. m. e st un emprunt (1981) à l'anglo-américain aerobics (1969), désignant une gymnastique censée oxygéner les tissus, l'élément aero-, d émotivé, fonctionnant comme un mélioratif. ? Une autre série de composés concerne l'air en tant que milieu permettant de se déplacer ; elle est liée aux emplois de air e t aérien e t au développement de la « navigation aérienne », d'abord (fin XVIIIe s.) à l'aide de ballons, puis (fin XIXe s.) d'engins appelés « plus lourds que l'air » (Cf. aviation ). Les premiers sont formés sur le latin stare, statio (-> station) e t sur le grec n autês « navigateur » (-> nautique). ? AÉROST AT n. m. d ésigne (1783) un ballon qui peut s'élever dans l'atmosphère et y transporter des passagers (Cf. ballon e t montgolfière ) ; d 'où AÉROST AT EUR n. m. (1784), remplacé par AÉROST IER n. m. (1794), et AÉROST AT IER n. m. (1796), sortis d'usage eux aussi, ainsi que AÉROST AT ION n. f . (1784) et AÉROST AT IQUE a dj. (1783). ? AÉRONAUT E n. d ésigne (1784) la personne qui monte dans un aérostat, éliminant les dérivés de ce nom, y compris aérostier. Aéronaute e st resté en usage plus longtemps qu'aérostat. ? Il a servi à former un mot toujours très vivant, AÉRONAUT IQUE a dj. (1784) puis n. f . (1785) ; cet adjectif correspond à n autique aérienne, sous une forme inversée et savante, aéro-nautique (-> nautique), puis (1863, La Landelle) à ce que l'on appellera aviation. C e caractère général, englobant aérostation et aviation, a assuré la survie du mot, plus didactique que aviation. ? Dans la même série, AÉRONEF n. m., plus tardif (1844), a vieilli ; il a été créé par opposition à aérostat pour désigner les ballons libres et dirigeables, puis s'est étendu à tout « navire aérien ». P ORT E-AÉRONEFS n. m. inv. (1927) est le générique pour les navires de guerre aménagés pour porter des aéronefs, avions, hélicoptères (voir ces mots). ? ? AÉROSCAPHE n. m., créé par Hugo (1859) à partir du grec skaphê « barque », n'a pas vécu. ? AÉROPLANE n. m., « appareil qui se soutient dans l'air grâce à ses "plans" », appartient à cette série. Créé en 1855 comme adjectif, d'après plan, plane (navire aéroplane « aérien et de forme plane, non sphérique »), inusité, puis repris vers 1885, ce mot s'emploie couramment au début du XXe s. comme son abréviation un AÉRO (1914-1918) ; il recule après 1918 puis disparaît sauf comme terme d'histoire, devant la concurrence d'avion*. ? Malgré l'importance prise par la série avion, aviation, plusieurs composés en aéro-, formés autour de 1900, sont toujours employés, d'autres, aérocab, aérobus..., ayant disparu. ? AÉROCLUB n. m. e st construit (1898) comme automobile-club. ? AÉRODROME n. m., tiré du grec d romos « course », a été repris (1903) après avoir été formé pour désigner une machine volante (1868, puis 1896). ? Il désigne la piste d'où partent ces machines (d'abord à propos de ballons, 1903), puis (1928) le lieu aménagé où les avions décollent et atterrissent. Moins fréquent qu'aéroport, parfois déformé comme lui en aréo-, le mot est intelligemment remplacé par aviation, e n français d'Afrique. ? AÉROPLACE n. f . (1928) a rapidement disparu, remplacé par aéroport e t aérogare. AÉROPORT n. m. (1922) reprend la métaphore de la navigation (port), toujours active depuis navigation aérienne. Son adjectif, AÉROPORT UAIRE e st formé (v. 1970) sur portuaire. ? AÉROGARE n. f . (1928), par la métaphore du chemin de fer, insiste sur les aménagements destinés aux voyageurs ; il n'est pas usuel, à la différence d'aéroport, e t souvent remplacé par terminal. ? AÉROGRAMME n. m. (mil. XXe s.) correspond à « lettre expédiée par avion » et est formé par analogie avec télégramme. ? Parmi les adjectifs, AÉROPORT É, ÉE (1928) « transporté par avion » est resté usuel, notamment dans le contexte militaire (de là AÉROPORT ER v. t r.), comme AÉRONAVAL, ALE, ALS « q ui concerne l'aviation et la marine » (1928), adjectif créé (1860) au sens de « relatif à la navigation aérienne », comme quasi synonyme d'aéronautique. ? AÉROPOST AL, ALE, AUX correspond à « qui concerne la poste aérienne » (1927), d'où l'AÉROPOST ALE n. f ., e xpression qui a vieilli. ? ? AÉROMARIT IME a dj. (1905) a été concurrencé par aéronaval. AÉROSPAT IAL, ALE, AUX a dj. (v. 1960) correspond aux développements techniques de la navigation spatiale, liée à l'aviation. ? AÉROSPAT IALE n. f . (1964) s'applique notamment à une société de construction aéronautique et spatiale. ? AFFABLE a dj. e st emprunté (1367) au latin affabilis « avec qui on peut parler » et « d'un abord aisé », du verbe affari, adfari « parler à (qqn) », composé rare et archaïque de ad- (-> à) e t fari « parler », dont facundus e t fabula sont des dérivés (-> fable, faconde ; enfant). ? Le mot s'applique aux personnes, puis (XVe s.) aussi aux actes, aux paroles. ? AFFABILIT É n. f . e st emprunté (1270) au dérivé latin affabilitas e t AFFABLEMENT français (1532). a dv. ? Les préfixés antonymes INAFFABLE a dj. (1840) et INAFFABILIT É n. f . (id.) n 'ont pas vécu. AFFABULATION, AFFABULER -> FABLE e st formé en AFFADIR -> FADE AFFAIBLIR -> AFFAIRE -> FAIBLE FAIRE AFFAISSER v. t r. et pron. e st formé (fin et la désinence verbale. XIIe s., s'afaicher ; 1250, affaicher) de faix* avec le préfixe a- ? S'affaisser signifie étymologiquement « plier sous le faix, sous une charge », puis « se laisser tomber » et, en parlant de choses, « plier, tomber sous l'effet d'un poids ». Au figuré (1529, au passif), il s'emploie pour « s'affaiblir, décliner ». L'emploi transitif est plus rare. ? En est dérivé AFFAISSEMENT n. m. (1538) « état de ce qui s'est affaissé », concret et abstrait (« abattement »), et « fait de s'affaisser ». Le préfixé SE RAFAISSER v. pron. (1690) a eu le sens propre de « s'affaisser encore plus » et le sens figuré de « diminuer encore » ; il a disparu. ? AFFALER v. t r. et pron., mot de marine, est emprunté (1610) au néerlandais af halen « faire descendre (un cordage) », composé préfixé de halen (-> haler). ? Le sens de l'étymon (1687 en français) est précédé (1610) par une autre valeur, métaphorique : « pousser (un navire) vers la côte ». ? S'affaler s'est dit en marine pour « se laisser glisser le long d'un cordage » (1811). Son sens figuré « se laisser tomber, se vautrer » semble récent (1872, chez les Goncourt) ; il est courant, comme le participe passé AFFALÉ, ÉE a dj. (1857, Goncourt). ? S'affaler a e u le sens argotique de « tomber » (1883, Richepin), « se coucher » (1895, à l'École polytechnique), aujourd'hui familier, et, comme s'allonger, celui de « dénoncer ses complices, avouer » (1953, Le Breton).