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d e solvere (-> résoudre, solution).

Publié le 29/04/2014

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d e solvere (-> résoudre, solution). ? Les formes asolu (1080), ausolu cèdent la place à absolu (XIIIe s.), réfection d'après le latin, en même temps que le sens passe de « sanctifié par l'absolution » à « parfait » puis à « complet, intégral » et à « catégorique », sans valeur morale. L'adjectif s'emploie depuis le XVe s. en logique, en politique (pouvoir absolu, puis roi absolu, 1636), en mathématiques (équation absolue, 1691), en physique (zéro absolu, av. 1845), en grammaire dans e mploi absolu d'un verbe, « sans complément ». ? L'adjectif est substantivé au XVIIIe s. (1758, Buffon), emploi devenu courant en philosophie. ? Les principaux dérivés sont ABSOLUMENT a dv. (1225), qui prend les principales valeurs de l'adjectif et, au XIXe s., le sens affaibli de « certainement » (1866), ainsi que ABSOLUT ISME n. m. (1797, Chateaubriand) et ABSOLUT IST E n. et adj. (1823, n.), dérivés du sens politique de l'adjectif, devenu particulièrement important sur le plan des idées avec et après la Révolution française, par opposition aux régimes parlementaires, constitutionnels (monarchie « selon la charte »). ? ABSOLUIT É n. f . e st un dérivé philosophique (1866) demeuré rare. ABSOLUTION -> ABSOUDRE ABSORBER v. t r., d 'abord sous la forme assorber (v. 1050), est emprunté au latin absorbere, d e ab(-> à) e t de sorbere « avaler », d'une racine indoeuropéenne °srebh- présente notamment dans des formes slaves et baltes (-> résorber). Le verbe latin, devenu °absorbire, a d onné, outre l'italien assorbire, les formes de l'ancien et du moyen français assorbir (XIe s.), absorbir (XIIIe s.), avec les sens dominants : « engloutir » et « anéantir ». ? Le verbe français, refait en absorber (XIVe s.), signifie d'abord « dévorer » puis « détruire » (1472) et (1611) « faire pénétrer (un fluide) en soi ». Le sens initial réapparaît en langue familière pour « manger » et « boire » (1863). Dès le moyen français, on rencontre des emplois abstraits, psychologiques (asorber un sentiment, 1370), puis le verbe s'emploie pour « attirer (les sentiments de qqn) » (XVIIIe s., Rousseau). Le réfléchi s'absorber « se plonger (dans une occupation, etc.) » est attesté à partir de 1797, en relation avec le passif et le participe adjectivé ABSORBÉ, ÉE (1718). ? Le participe présent ABSORBANT , ANT E, adjectivé et répandu au milieu du XVIIIe s. en physique, en physiologie, est substantivé pour « substance absorbante » (1701). Les autres dérivés sont rares (ABSORBEMENT n. m., 1929). ? ? n. m., 1389 puis 1685) ou techniques (ABSORBEUR Par préfixation ont été formés RÉABSORBER v. t r. (XVIIIe s.), d'où RÉABSORPT ION n. f ., d 'après absorption (1795). ABSORPT ION n. f ., d 'abord terme religieux (1586, chez le mystique Suso, pour « extase, ravissement »), est un emprunt au latin chrétien absorptio (saint Augustin), du supin de absorbere. ? Le mot sert de substantif à absorber (XVIIe s. ?) et se diffuse à partir du milieu du XVIIIe s., comme absorbant, e n physiologie, avant de s'employer en physique (av. 1863). ? Le latin absortus e st à l'origine des termes de physique et de chimie (1834) et ABSORPT IVIT É n. f . (1832). ? ABSORPT IF, IVE a dj. ? L'étymon latin sorbere, préfixé en ad-, a servi à former ADSORBER v. t r. (av. 1907) « fixer par concentration de molécules », d'où ADSORBANT n. m. (1931), ADSORPT ION n. f . (1904, Revue générale des sciences), ADSORBAT n. m. (mil. XXe s.) et le composé ADSORBOLUMINESCENCE n. f . (1966-1967). ABSOUDRE v. t r. e st issu (Xe s., saint Léger) du latin absolvere « libérer d'une obligation » et spécialement « dégager d'une accusation » (Cicéron), d'où en latin chrétien « remettre les péchés » (Tertullien). Le verbe est formé de ab- (-> à) e t de solvere (-> résoudre, solution). L ? D'abord employé dans un contexte religieux : il los absols et perdonet (saint Léger), absoudre est fréquent en ancien français dans un usage juridique pour « délivrer, libérer d'un serment, d'une dette... » (v. 1160), valeur aujourd'hui disparue. Le sens religieux donne lieu à des emplois figurés, « pardonner, excuser », à partir du XVIe siècle. ? Le participe passé ABSOUS, e n ancien français absolz, absolte (1291), a eu comme le verbe aux XVIIe -XVIIIe s. la valeur d'« acquitté, déclaré innocent ». ? Sa forme féminine a donné ABSOUT E n. f . (1319, absolte ), d'abord « absolution des péchés » (jusqu'au XVIe s.) puis (1606) « cérémonie d'absolution collective ». En français de Belgique, on dit les absoutes. Quant à ABSOLUT ION n. f ., c'est un emprunt (1172) au latin absolutio, d érivé du supin de absolvere. Absolutio signifiant « acquittement » et en latin chrétien « action de remettre les péchés », c'est ce dernier sens qui est passé en français, où il reste vivant. ? En revanche, l'acception « solution » (XIVe s.) n'appartient qu'au moyen français et la valeur juridique (1266 ; ausolucion une fois au XIIIe s.) est archaïque, les emplois figurés « déclaration d'innocence » étant sentis comme figurés du sens religieux. ? ABSOLUT OIRE a dj., d érivé savant (1321) du radical du latin absolutus, signifie « qui accorde le pardon, la rémission », par exemple dans sentence absolutoire (1377), puis jugement, excuse absolutoire e t, en droit ecclésiastique, bref absolutoire (1762). ? ? ABSOLUT EUR, ? v oir ABSOLU. T RICE, tiré (1788) du radical de absolution, signifie « qui absout ». ABSTÈME a dj. e st emprunté (1596) au latin abstemius, mot rare dans la langue classique, de la famille de temetum, q ui semble lui-même dérivé d'un substantif °t?mus, °t?mum (e long), probablement nom de plante fournissant une liqueur fermentée, temetum, pouvant s'être appliqué au lieu planté de « temus ». Selon Ernout et Meillet, ce mot n'a pas de rapport avec le sanskrit t?myati « il est abasourdi ». ? Le mot s'est introduit en droit canon, s'appliquant à une personne qui s'abstient de boire du vin. Il entre dans l'usage général au XVIIIe s., mais reste littéraire ; sémantiquement et formellement proche, il est normalement rapproché de abstenir, abstention. ABSTENIR ( S ') v. pron. e st emprunté (mil. XIe s., sei astenir) au latin abstinere, composé de ab-, abs(-> à) e t de tenere (-> tenir), d 'abord sous une forme adaptée puis (déb. XIVe s.) par réfection étymologique sous la forme abs-, la finale ayant subi l'influence de tenir. ? Ancien au pronominal, au sens de « ne pas faire, se retenir (de) », le verbe, depuis le XVIe s., s'est employé transitivement (abstenir son courage, « retenir ») et absolument. La construction avec de e t l'infinitif est la première attestée et celle avec d e e t nom (s'abstenir de vin) apparaît tôt (XIIe s.). ? ABST ENT ION n. f ., e mprunt au dérivé latin abstentio, e st d'abord attesté sous la forme astension (1160) signifiant « abstinence », refait en abstention (1630 ; XVIe s., selon Wartburg). Mot juridique, il concerne depuis le milieu du XIXe s. (1863) le fait de ne pas s'exprimer dans un vote. ? Dans ce sens, il a pour dérivés ABST ENT IONNISME n. m. (1853) et ABST ENT IONNIST E a dj. et n. (1853). ? Le participe présent de abstinere, abstinens, a d onné par emprunt direct (sans influence de tenir) ABST INENT , ENT E a dj. (XIIIe s.), spécialisé au sens du latin chrétien abstinens « q ui s'abstient de certains plaisirs, de certains biens ». Un dérivé du latin abstinens, abstinentia, a été emprunté sous la forme ABST INENCE n. f . (XIIe s.) avec la valeur correspondant à celle d'abstinent ; le mot avait eu une valeur plus générale : « fait de s'interdire qqch., une action » ; il s'est laïcisé dans le domaine de la privation de nourriture et s'emploie dans un contexte médical (1595, Montaigne) et général. ? ABSTERGER v. t r. e st emprunté au XIVe s. au latin abstergere, d e abs-, ab- (-> à) e t de tergere « essuyer », d'origine inconnue, à rapprocher peut-être, selon Ernout et Meillet, du grec stergis, variante tardive de stlengis « étrille ». ? Le verbe français, pour « laver, nettoyer (une plaie) », est didactique et rare. ? Il a donné ABST ERGENT , ENT E a dj. (1575, Paré), lui aussi didactique. ? ABST ERSION n. f . « action d'absterger » est un emprunt (XIVe s.) au bas latin abstersio, d érivé de abstergere, fréquent en latin médiéval dans la langue médicale. ? Il a vieilli, comme ABST ERSIF, IVE a dj. (1314), autre emprunt au latin médical (abstersivus, attesté au XIIIe s.). ? v oir DÉT ERGER. ABSTRAIRE v. t r. vient (XIVe s.), par adaptation d'après e xtraire, d u latin abstrahere d e ab-, abs(-> à) e t trahere « tirer » (-> traire). On est passé de l'idée d'« enlever en tirant, arracher » à « enlever d'un ensemble par la pensée », dès le latin, dans un usage savant et tardif. ? Le premier emploi du verbe en français est s'abstraire, usité en philosophie (1361, Oresme), le sens concret, étymologique, n'étant d'usage qu'au XVIe s., sauf en alchimie où le verbe a d'ailleurs aussi une valeur symbolique. ? L'acception moderne « considérer isolément ou d'une manière générale (un objet de pensée) » se dégage à la fin du XVIe s., avec un emploi absolu au XVIIIe s. (1751) ; elle procède du substantif abstraction (ci-dessous). ? Le participe passé ABST RAIT , AIT E a dj. n 'est attesté au sens moderne qu'en 1674 ; il prend la place de l'ancien adjectif abstract, acte (1372), emprunt au latin abstractus, participe passé de abstrahere, q ui s'employait notamment en mathématiques. ? L'adjectif correspond à « qui exprime une qualité ; qui correspond à un certain degré de généralité » ; il s'oppose à concret e t s'emploie en philosophie, en sciences, surtout depuis le XVIIe s. (sciences abstraites, 1674 ; n ombre abstrait, 1721), le mot étant aussi substantivé (l'abstrait, 1690). En parlant des personnes, abstraict (1545, Rabelais) signifiait « absent, distrait ». ? Enfin, on parle d'art abstrait d epuis 1930 environ, avec la valeur de « non représentatif, non figuratif », mais l'adjectif s'est dit d'un peintre à tendance intellectuelle depuis le début du XXe siècle. ? Aujourd'hui abstrait e t abstraction (ci-dessous) en art ont une valeur assez précise et typologique ; abstrait, substantivé, désigne aussi le genre et un artiste qui le pratique ; enfin, l'adjectif entre dans des expressions comme e xpressionnisme abstrait (abstract expressionism, e n anglais, 1952 aux États-Unis), impressionnisme abstrait (abstract impressionism, 1957, D. Cooper). Le dérivé ABST RAIT EMENT a dv. (XVIIe s., Pascal ; puis fin (1579), possède les principales valeurs de l'adjectif. ? XVIIIe s.), précédé par abstractement ? ABST RACT ION n. f . e st un emprunt (XIIIe s.) au bas latin abstractio (IVe s.) « enlèvement (d'une femme) », du sens concret de abstrahere, d evenu terme de philosophie depuis Boèce. Si le sens originel, concret du latin est repris en français au XVIe s., il s'agit d'un emploi savant et peu vivant. Abstraction signifie d'abord e xtraction, valeur disparue sauf en alchimie et liée à abstracteur de

« ab so rp ti o n ( 1 795). ■ A BSO RPTIO N n.

f ., d 'a b ord te rm e r e lig ie ux ( 1 586, c he z l e m ysti q ue S uso , p our « e xta se , ra v is se m en t » ), e st u n e m pru n t a u l a ti n c hré ti e n ab so rp ti o ( s a in t A ug usti n ), d u s u pin d e ab so rb ere . ◆ L e m ot s e rt d e s u bsta n ti f à ab so rb er ( XV II e s .

? ) e t s e d if fu se à p arti r d u m ilie u d u XV III e s ., c o m me ab so rb an t, e n p hy sio lo g ie , a v an t d e s 'e m plo yer e n p hy siq ue ( a v .

1 863). ■ L e l a ti n ab so rtu s e st à l 'o rig in e d es te rm es d e p hy siq ue e t d e c him ie ABSO RPTIF , IV E adj. (1 834) e t ABSO RPTIV IT É n.

f . ( 1 832). ◈ L'é ty m on l a ti n so rb ere , p ré fix é e n ad -, a s e rv i à f o rm er AD SO RBER v.

t r. ( a v .

1 907) « f ix er p ar co n ce n tr a ti o n d e m olé cu le s » , d 'o ù AD SO RBANT n.

m . ( 1 931), AD SO RPTIO N n.

f . ( 1 904, Revue g én éra le des s c ie n ce s ), AD SO RBAT n.

m . ( m il.

XX e s .) e t l e c o m posé AD SO RBO LU M IN ESC ENC E n.

f . ( 1 966-1 967). L AB SO UDRE v.

t r. e st i s su ( X e s ., s a in t L ég er) d u l a ti n ab so lv ere « l ib ére r d 'u n e o blig ati o n » e t sp écia le m en t « d ég ag er d 'u n e a ccu sa ti o n » ( C ic éro n ), d 'o ù e n l a ti n c hré ti e n « r e m ettr e l e s p échés » (T ertu llie n ).

L e v erb e e st f o rm é d e ab - (→ à ) e t d e so lv ere (→ r é so ud re , s o lu ti o n ). ❏ D 'a b ord e m plo yé d an s u n c o n te xte r e lig ie ux : il l o s a b so ls e t p erd on et ( s a in t L ég er), ab so ud re est f ré q uen t e n a n cie n f ra n çais d an s u n u sa g e j u rid iq ue p our « d éliv re r, l ib ére r d 'u n s e rm en t, d 'u n e dette ...

» ( v .

1 160), v ale ur a u jo urd 'h u i d is p aru e.

L e s e n s r e lig ie ux d on ne l ie u à d es e m plo is f ig uré s, « p ard on ner, e xcu se r » , à p arti r d u XV I e s iè cle . ❏ L e p arti c ip e p assé ABSO US , e n a n cie n f ra n çais ab so lz , a b so lte ( 1 291), a e u c o m me l e v erb e a u x XV II e - XV III e s .

l a v ale ur d '« a cq uitté , d écla ré i n noce n t » .

◆ S a f o rm e f é m in in e a d on né ABSO UTE n.

f . (1 319, ab so lte ), d 'a b ord « a b so lu ti o n d es p échés » ( ju sq u'a u XV I e s .) p uis ( 1 606) « c éré m on ie d'a b so lu ti o n c o lle cti v e » .

E n f ra n çais d e B elg iq ue, o n d it le s a b so ute s. ■ Q uan t à ABSO LU TIO N n.

f ., c 'e st u n e m pru n t ( 1 172) a u l a ti n ab so lu ti o , d ériv é d u s u pin d e ab so lv ere . Abso lu ti o s ig nif ia n t « a cq uitte m en t » e t e n l a ti n c hré ti e n « a cti o n d e r e m ettr e l e s péchés » , c 'e st c e d ern ie r s e n s q ui e st p assé e n f ra n çais , o ù i l r e ste v iv an t.

◆ E n r e van che , l'a cce pti o n « s o lu ti o n » ( XIV e s .) n 'a p parti e n t q u'a u m oyen f ra n çais e t l a v ale ur j u rid iq ue ( 1 266 ; au so lu cio n u n e f o is a u XIII e s .) e st a rc haïq ue, l e s e m plo is f ig uré s « d écla ra ti o n d 'i n noce n ce » éta n t s e n ti s c o m me f ig uré s d u s e n s r e lig ie ux. ■ A BSO LU TO IR E adj.

, d ériv é s a v an t ( 1 321) d u r a d ic al d u l a ti n ab so lu tu s, s ig nif ie « q ui a cco rd e l e pard on , l a r é m is sio n » , p ar e xem ple d an s se n te n ce a b so lu to ir e ( 1 377), p uis ju g em en t, e xcu se ab so lu to ir e e t, e n d ro it e cclé sia sti q ue, bre f a b so lu to ir e ( 1 762). ■ A BSO LU TEU R , TRIC E , ti r é ( 1 788) d u r a d ic al d e ab so lu ti o n , s ig nif ie « q ui a b so ut » . ❏ voir ABS O LU .. »

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