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Le problème et sa solution J.-J. ROUSSEAU

Publié le 05/01/2020

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Le problème et sa solution

J.-J. ROUSSEAU (1712-T778)

 

Comment renoncer au droit naturel, sans perdre sa liberté ? Tel est le problème qu'expose ici Rousseau, dont le pacte social livre la solution.

 

«Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même, et reste aussi libre qu’auparavant». Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

 

Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l’acte, que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet; en sorte que, bien qu’elles n’aient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises et reconnues, jusqu’à ce que, le pacte social étant rompu, chacun rentre dans ses premiers droits, et reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il renonça.

 

Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule : savoir, l’aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté ; car, premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous ; et la condition étant égale pour tous, nul n’a intérêt de la rendre onéreuse aux autres.

 

De plus, l’aliénation se faisant sans réserve, l’union est aussi parfaite qu’elle peut l’être, et nul associé n’a plus rien à réclamer : car, s’il restait quelques droits aux particuliers, comme il n’y aurait aucun supérieur commun qui pût prononcer entre eux et le public, chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendrait bientôt l’être en tous ; l’état de nature subsisterait, et l’association deviendrait nécessairement tyrannique ou vaine.

 

Enfin, chacun se donnant à tous ne se donne à personne ; et comme il n’y a pas un associé sur lequel on n’acquière le même droit qu’on lui cède sur soi, on gagne l’équivalent de tout ce qu’on perd, et plus de force pour conserver ce qu’on a.

Si donc on écarte du pacte social ce qui n’est pas de son essence, on trouvera qu’il se réduit aux termes suivants :

 

« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale : et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout».

 

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Livre I, ch. VI, Garnier-Flammarion, 1966, pp. 51-52.

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« Si donc on écarte du pacte social ce qui n'est pas de son essence, on trouvera qu'il se réduit aux termes suivants: « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puis­ sance sous la suprême .direction de la volonté générale : et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout».

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Livre I, ch.

VI, Garnier-Flammarion, 1966, pp.

51-52.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE La solution au problème de la liberté est, en fait.

le pacte social par lequel s'instaure une République, c'est-à-dire un Etat régi par des lois, votées par le peuple souverain.

La loi est l'expression de la volonté générale.

Mais la v9lonté générale n'est pas la somme des volontés particu­ lières.

Si tel était le cas la règle de la majorité serait seule­ ment la loi du plus fort.

La volonté générale est bien la volonté que chacun exprime, mais en tant qu'il est consulté sur un sujet d'intérêt général.

Encore faut-il qu'un tel intérêt existe.

C'est pourquoi, pour Rousseau, la condition de la liberté est l'égalité.

L'aliénation -c'est-à-dire ici la cession des droits doit être totale : « Chacun de nous met en com­ mun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale».

Par le pacte social, la liberté est conservée, mais elle change de nature.

On passe de la liberté naturelle de faire ce qui plaît à chacun à la liberté conventionnelle de ne faire que ce qui convient à tous.

Enfin, l'obéissance à la loi nous soustrait aux liens de dépendance personnelle, qui avilissent les hommes et dégra­ dent leurs rapports.

La loi est impersonnelle et. »

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