DÉCARRER, verbe.

DÉCARRER, verbe.  

Argot. 

A.—  Emploi transitif. 

1. Extraire, sortir (quelque chose). Il décarra un second flingue de sa profonde et en menaça son frère (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS  (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes,  1953, page 186 ). 

—  Par extension.  Sortir, mener promener (un animal). La bonniche ne décarre jamais le cador plus d'un quart d'heure (JULES SIMON, Petit Simonin illustré par l'exemple,  1957, page 75 ). 

2. Envoyer (un coup). J'y décarre un coup dans le pot!... Et que je te le fais un peu rebondir! (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936, page 668 ). 

B.—  Emploi intransitif. 

1. Sortir. Le 14 juillet 1789... tous les sans-falzar se donnèrent renbrot... Il en décarre de tous les loinqués (LÉON STOLLÉ, Douze récits historiques racontés en argot,  1947, page 10 ). Une quinze chevaux noire décarra d'une rue adjacente (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS  (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes,  1953, page 160 ). 

—  Spécialement.  Sortir de prison. Le malheureux souteneur va au trou et en décarrant, il est obligé de chercher une boulangère (ANTOINE-LOUIS DUSSORT, Des Preuves d'une existence, 1927, page 72 ). 

2. Par extension.  S'en aller, déguerpir. Décarrons. Qu'est-ce que nous maquillons icigo? (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 180 ). [Le chauffeur à François] Allez grouille, ou je décarre sans toi (PAUL VIALAR, Les Morts vivants,  1947, page 389 ). 

—  Spécialement.  [Accompagné d'un complément circonstanciel]  Se diriger vers, aller à. Perrette, au marca décarrait; (...) Pour y fourguer sa came à tous les aristoches (MARCUS, Quinze fables célèbres,  1947, page 1 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4.