DÉCHIFFREUR, -EUSE, substantif.

DÉCHIFFREUR, -EUSE, substantif.  

A.—  Personne qui traduit en clair un texte chiffré. Déchiffreur de dépêches (Dictionnaire de l'Académie française.  1932). 

—  Par analogie.  Personne qui interprète des signes difficiles à comprendre, ou une écriture constituée de ces signes. Un déchiffreur de hiéroglyphes (GÉRARD DE NERVAL, Correspondance, 1830-55, page 132 ). 

—  Par extension.  Personne qui lit un texte écrit dans des caractères inconnus du profane. Les déchiffreurs de chartes et de parchemins d'archives (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 13, 1851-62, page 303 ). 

—  Spécialement.  MUSIQUE.  Personne qui lit et/ou joue une partition musicale vue pour la première fois. Déchiffreuse de musique (Dictionnaire de l'Académie française.  1932).  Le concours de 1880 sanctionna par un premier prix le mérite (...) du déchiffreur d'orchestre (MAURICE EMMANUEL, Pelléas et Mélisande,  1929, page 20 ). 

B.—  Au figuré.  Personne qui rend claire une chose difficile à comprendre. Qu'est-ce qu'un poëte (je prends le mot dans son acception la plus large), si ce n'est un traducteur, un déchiffreur? (CHARLES BAUDELAIRE, L'Art romantique,  1867, page 521) : 

Ø ... l'inconscient (...) donne à nos pensées une matière telle que l'homme éveillé ne se délivre de cette lourde et informe nostalgie qu'en formant avec l'aide du déchiffreur de rêves l'idée du retour au sein maternel.

PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949, page 414. 

—  Emploi adjectival, par métonymie. Le sens profond de la cure (...) est (...) un triomphe de la conscience sur ses propres interdits par le détour d'une autre conscience déchiffreuse (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949 page 376 ).