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DÉCLINANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 11/12/2015

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DÉCLINANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de décliner1* 

II.—  Emploi adjectival. 

A.—  [Correspond à décliner1  A; en parlant d'un astre, des phénomènes cycliques de la nature]  Qui décline. Le soleil déclinant se croise Avec la nuit sur les collines (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire 1904, page 130 ). Cette déclinante saison (ANDRÉ GIDE, Journal,  1937, page 1273 ). 

B.—  [Correspond à décliner1  B]  Qui décline. 

1. [En parlant d'une personne]  Le romancier alors dans toute la force de son labeur et de sa renommée, le peintre déclinant et couvert de gloire (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre,  1886, page 397 ). 

2. Par extension.  [En parlant d'entités abstraites, en particulier d'oeuvres humaines]  Un monde somnolent, la fusion dans ce creuset ardent de trois civilisations déclinantes (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham)  1935, page 6416 ). Cette transformation des religions déclinantes, où l'on discerne mal les survivances d'un sentiment religieux (Traité de sociologie (sous la direction de Georges Gurvitch)  1968, page 88 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 94. 

 

Forme dérivée du verbe \"décliner\"

 décliner

DÉCLINER1, verbe intransitif.  

A.—  S'écarter d'une direction donnée. Décliner vers. J'avais le projet de décliner ensuite vers le sud-ouest, et de couper la route du capitaine Clerke (Voyage de La Pérouse (Milet de Mureau), 1797, page 296 ). Je déclinai un peu vers la droite de cette mosquée (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 1, 1835, page 426 ). 

1. ASTRONOMIE.   [Le sujet désigne un astre]  S'éloigner de l'équateur; redescendre vers l'horizon après avoir atteint son point culminant Le soleil décline. L'astre déclinait avec le jour finissant et s'en allait (...), pareil à un oeil de clarté vive que la paupière recouvre (ÉMILE ZOLA, Le Rêve,  1888, page 67 ). 

—  Par extension. 

a) [Le sujet désigne des phénomènes cycliques de la nature]  Décroître après avoir atteint son apogée. Décliner sur, dans. L'hiver décline. La saison déclinoit vers l'automne; saison mélancolique où (...) le jour qui s'abrège, la nuit qui s'étend (...) rappellent la destinée de l'homme (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez,  1826, page 433 ). Le jour déclinait, le soleil était sur son penchant (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux.  1884, page 235 ). 

·    Par comparaison. Mes jours sont passés, ils ont décliné comme l'ombre; mes pensées sont évanouies, mes espérances dissipées (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 338 ). 

b) [Le sujet désigne des périodes temporelles ou des oeuvres liées à ces périodes]  Le dix-septième siècle avec son roi rayonne et disparaît; le dix-huitième (...) verse en déclinant sa douceur et sa joie de vivre (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 273 ). Les sciences et les lettres prospéraient ou déclinaient avec la fortune ou l'abaissement des empires (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques,  1950, page 15 ). 

2. GÉOGRAPHIE (orientation).   [Le sujet désigne l'aiguille aimantée de la boussole]  S'écarter du Nord géographique du méridien terrestre vers le Nord magnétique. 

3. PHILOSOPHIE ANCIENNE.   [Dans le système d'Épicure et de Lucrèce, le sujet désigne des atomes]  Dévier de la chute verticale pour rencontrer d'autres atomes et former un corps. L'atome n'est pas autonome et parfait, n'est pas lui-même, mais fonction d'autre chose, tant qu'il n'est pas posé avec la capacité de décliner (LUCRÈCE, De la Nature des choses, Préface et commentaires par G. Cogniot, Paris, éditions sociales, 1954, page 37 ). 

B.—  Pencher vers sa fin, perdre de sa vitalité ou de son influence. 

1. [Le sujet désigne une personne considérée dans ses forces physiques, morales et intellectuelles]  De jour en jour, je décline et m'affaisse (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 266 ). Ils perdirent cette vitalité et cette puissance de joie qui devait être leur profonde raison de vivre, puisque dès lors les plus robustes de la race déclinèrent et un à un s'acheminèrent vers le tombeau (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 29) : 

Ø 1. Donc, homme célèbre, grand artiste, mange-toi la cervelle, brûle ton sang, pour monter encore, toujours plus haut, toujours plus haut; et, si tu piétines sur place, au sommet, estime-toi heureux, use tes pieds à piétiner le plus longtemps possible; et, si tu sens que tu déclines, eh bien! achève de te briser, en roulant dans l'agonie de ton talent...

ÉMILE ZOLA, L'Œuvre,  1886, page 197. 

2. Par extension. 

a) [Le sujet désigne l'âme, des sentiments, etc., produits de l'affectivité humaine]  Il faut chercher à nourrir, à faire croître ces pensées, cependant que décline le sentiment qui n'est plus qu'un souvenir (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 632) : 

Ø 2.... je voyois l'ame humaine s'élever, comme le soleil radieux sort du sein des ondes (...), elle n'étoit point enchaînée comme lui dans un cours circulaire, où, lorsqu'elle auroit atteint son dernier point d'élévation, elle eût été forcée de décliner, sans jamais séjourner à demeure dans le lieu du repos. Mais suivant rapidement la ligne de l'infini, où elle a puisé la naissance, elle s'élevoit vers le sommet des cieux, et tendoit sans la moindre déviation, vers ce centre unique qui, siégeant de toute éternité au rang suprême, ne pourra jamais décliner.

LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir,  1790, page 81. 

b) [Le sujet désigne une entité abstraite]  La féodalité déclinait depuis longtemps et touchait à sa fin (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 35 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation déclination, substantif féminin, déclinement, substantif masculin Action de décliner; résultat de cette action. La déclination de l'astre (Henri Poincaré, Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911, page 148). Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle, avec prédominance de la forme déclination. 

 

DÉRIVÉS : Déclinatoire,  substantif masculin.  Instrument muni d'une aiguille aimantée et servant à déterminer l'inclinaison ou la déclinaison d'un plan, d'une planchette, etc. Derrière le cristal des grands déclinatoires, L'aiguille se mourait (EUGÈNE TITEUX, Saint-Cyr et l'École spéciale militaire en France, 1898, page 674 ). Attesté aussi dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 (quelquefoi s sous la forme déclinateur). 

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