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DÉCONCERTER, verbe transitif.

Publié le 12/12/2015

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DÉCONCERTER, verbe transitif.  

A.—  MUSIQUE.  vieux  \" Troubler un concert de voix ou d'instruments \" (Dictionnaire de l'Académie Française). « Il ne faut qu'une voix discordante pour déconcerter toutes les autres.  Un musicien qui bat mal la mesure, déconcerte tout l'orchestre, toute la symphonie » (Dictionnaire de l'Académie française.  1835, 1878). 

B.—  [Avec l'idée de dérangement, de dérèglement] 

1. Littéraire.  Déranger, troubler l'accord entre les différentes parties, les différents mouvements d'un organisme; dérégler. Vous n'avez qu'à reparaître pour déconcerter les pulsations de mon coeur (MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance,  1837, page 279 ). Vainement (...) décompose-t-on l'organisme spirituel, afin de déconcerter tous les rouages élémentaires de la vie (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie,  1893, page 21 ). 

2. Spécialement.  Déranger des projets, empêcher leur réalisation, et par extension déranger des personnes dans la réalisation de leurs projets. Les représentans du peuple avoient entre leurs mains des moyens aussi puissans que salutaires pour déconcerter leurs complots (MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur la guerre, tome 8, 1792, page 104 ). Fâcheuse résolution (...) qui (...) suffit pour déconcerter les plans d'attaque et de défense le plus savamment combinés (PAUL-LOUIS COURIER. Pamphlets politiques, Lettres au rédacteur du \"Censeur\", 1819-20, page 46 ). Pas plus à Berlin qu'à Paris, l'esprit militaire n'avait prévu les conséquences de cette inflation. (...) L'événement les [les généraux] déconcerta (JEAN-RICHARD BLOCH. Destin du siècle,  1931, page 184 ). 

C.—  Par extension, courant.  Surprendre quelqu'un, lui faire perdre l'assurance de son jugement ou de la conduite à tenir. Cette brusque apparition déconcerta Fernand et lui fit éprouver une crainte vague (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 343 ). Une maladie nerveuse (...) minait sourdement la frêle enfant (...). Elle déconcerta les médecins et aucun remède n'y put prendre (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux.  1884, page 59 ). Les novateurs ont quelquefois déconcerté par leurs audaces (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, La France.  1914, page 448 ). 

·    Emploi pronominal. Castanier entra. Sans se déconcerter, Aquilina roula le billet, le prit dans ses pincettes et le brûla (HONORÉ DE BALZAC, Melmoth réconcilié,  1835, page 339 ). 

—  Au figuré. Tant (...) de longues agonies dont l'inutile cruauté déconcerte la raison (DICTIONNAIRE DE CULTURE RELIGIEUSE ET CATÉCHISTIQUE  (LOUIS E. MARCEL), Journal,  1920, page 231 ). 

·    Emploi pronominal passif. La fatuité de Grantaire ne se déconcertait pas (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 783 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 484. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 408, b) 484; XXe.  siècle : a) 784, b) 978. 

DÉRIVÉS : Déconcertement,  substantif masculin.  Fait d'être déconcerté. Ahurissement de Mme.  Sichel, qui ne comprend pas, et déconcertement un peu honteux du préfet de police (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1883, page 252 ). 

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