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Définition: ADIEU, interjection et substantif masculin.

Publié le 06/10/2015

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Définition: ADIEU, interjection et substantif masculin. I.- Interjection . A.- Formule de salutation adressée, à la fin d'un entretien ou d'une lettre à une personne dont on prend congé pour toujours ou pour un temps présumé long : Ø 1.... adieu! oui, je vous confie à Dieu, que j'implorerai pour vous, à qui je demanderai de vous faire une belle vie;... HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 150. - Locution . Adieu, en voilà assez. " Locution familière dont on se sert quand on veut congédier un importun, finir un entretien qui ennuie. " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : Régionalisme. Bonjour : Ø 2. - Eh! adieu! me dit-il, en me saluant à la mode de son pays, car M. Safrac est né sur le bord de la Garonne... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Balthasar, 1889, page 76. B.- Au figuré . [Précédant immédiatement un nom de chose avec lequel adieu forme un syntagme exclamatif] Formule par laquelle on constate avec joie ou tristesse . 1. la disparition ou la mise hors service de choses : Ø 3.... adieu livres poudreux, adieu froide lecture! Du grand livre des champs les trésors sont ouverts : Partons, que les beaux lieux me rendent les beaux vers! ABBÉ JACQUES DELILLE, L'Homme des champs ou les Géorgiques françaises, 1800, page 39. Ø 4.... avant que les vendangeurs se soient penchés sur la première grappe, nous chantons déjà dans notre coeur : « adieu paniers! Vendanges sont faites... » FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 115. Remarque  : Il s'agit dans cet exemple d'une formule proverbiale qui se dit figurément " de toutes les choses dont on n'a plus que faire, ou dont on ne se soucie plus " ( Dictionnaire de l'Académie Française 1798), " de toutes les affaires manquées sans ressource, et quelquefois de celles qui sont entièrement terminées " ( Dictionnaire de l'Académie Française 1835, Dictionnaire de l'Académie Française 1878), " de toutes les affaires manquées " ( Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932). 2. ou la fin de manifestations récentes de la vie affective ou morale, etc. : Ø 5. - Adieu, humiliation, haines, sarcasmes, travaux dégradants, incertitudes, angoisses, misères, tortures du coeur, adieu! oh! quel bonheur, je vous dis adieu! ALFRED DE VIGNY, Chatterton, 1835, III, 7, page 336. Ø 6.... adieu les caprices; ils ne sont plus écoutés ou plutôt ils ont délogé, laissant la place à un esprit de constance, de recueillement dont je suis moi- même tout édifié. MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1838, page 342. Remarque  : " Même construction dans le proverbe Après la fête, adieu le saint! " (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1934). - Locution, vieillie . Je ne vous dis pas adieu, ou par brachylogie, sans adieu. Familier. Formules adressées à une personne que l'on quitte pour un court moment. Synonyme : au-revoir : Ø 7.... c'est par la lâcheté que le démon vous tient; la fausse honte, la fausse humilité qu'il vous insinue, ce sont elles qui nourrissent, qui conservent, qui solidifient, en quelque sorte, votre luxure. Allons, sans adieu, revenez bientôt me voir. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 127. II.- Emploi comme substantif . A.- Au singulier . 1. Dire adieu (à quelqu'un ou à quelque chose) a) [À des personnes] Prononcer la formule d'adieu en prenant congé de quelqu'un : Ø 8. J'ai bâti entre vous et moi les contes les plus extravagants pour penser que si j'avais été un homme supérieur, je ne vous aurais pas rencontrée pour vous quitter et vous dire adieu comme à tout le monde;... FRÉDÉRIC SOULIÉ . Les Mémoires du diable, tome 1, 1837, page 171. Ø 9.... je suis bien malheureux! tu m' as dit adieu! Je ne veux pas de ton adieu; je te dis : au revoir! mais non pas adieu! MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 145. Ø 10. HANS. - Et un vrai adieu, vous l'entendez! Les amants qui d'habitude se disent adieu, au seuil de la mort, sont destinés à se revoir sans arrêt, à se heurter sans fin dans la vie future, à se coudoyer sans répit, à se pénétrer sans répit puisqu'ils seront des ombres dans le même domaine. Il se quittent pour ne plus se quitter. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 6, page 218. Ø 11. - Et vous êtes jaloux, peut-être. - Non, pas jaloux. J'ai ma part. Attendez une seconde. Attendez, là, dans le jour de la fenêtre avant d'aborder l'autre étage. Attendez que je vous dise adieu. - Quoi? vous allez donc me quitter? - Adieu jusqu'à demain. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 47. b) Au figuré . [À des objets familiers, à des sentiments] Se séparer pour toujours de quelque chose, y renoncer par un acte conscient et souvent à regret (confer exemple 4) : Ø 12. Elle [Yamina] apprit à fond la langue française, dit adieu pour toujours à ses vestes brodées et à ses pantalons de soie rose... ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 125. Ø 13. Laisse-moi dire adieu à cette légèreté sans tache qui fut la mienne. Laisse-moi dire adieu à ma jeunesse. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, II, 4, page 64. Remarque : 1. Dans cette locution, adieu est le plus souvent employé sans article; dans l'emploi figuré, il peut être déterminé par un adjectif, et le groupe adjectif + substantif est alors précédé de l'article un : Ø 14. Il me sembla que je disois un éternel adieu au bonheur et à la gloire... STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 272. Remarque : 2. Le complément est fréquemment déterminé par un possessif. 2. D'adieu [Construit avec un nom désignant un discours, une réception, une visite, etc.] Donné ou fait pour prendre congé : Ø 15. Je l'ai quitté il y a six heures; je l'ai vu boire le vin d' adieu, chanter gaiement et monter à cheval, et de loin me saluer de la main en faisant caracoler son cheval. ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 18. Ø 16. Le discours d' adieu du général Washington au peuple des États-Unis pourrait avoir été prononcé par les personnages les plus graves de l'Antiquité :... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 347. Ø 17. Yves, petit Pierre et moi, nous allons à la chaumière des vieux Keremenen, pour ma visite d' adieu à la grand'mère Marianne. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 415. 3. Au figuré . [En toute fonction] Acte par lequel une personne renonce volontairement et définitivement à un bien : Ø 18.... l' adieu au bonheur est le commencement de la sagesse et le moyen le plus sûr pour trouver le bonheur. ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 471. Ø 19.... elle se résolut à la mort. Elle s'y décida tout d'un coup, tranquillement, comme s'il s'agissait d'un voyage, sans réfléchir, sans voir la mort, sans comprendre que c'est la fin sans recommencement, le départ sans retour, l' adieu éternel à la terre, à la vie. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Yvette, page 540. Remarque  : Cet emploi est proche de celui que l'on trouve dans le syntagme dire adieu à quelque chose, supra A 1 b. B.- Au pluriel. Prise de congé au moment d'une séparation définitive et de ce fait très émouvante. Les adieux de Fontainebleau : Ø 20. - Mais c'était du passé, déjà. Comme ces tristes adieux, sur le quai d'une gare, quand l'attente se prolonge avant le départ du train :... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1128. · Faire ses adieux : Ø 21.... c'est la sorte de mélancolie poignante et pieuse que le crépuscule du soir soulève tout naturellement dans toute âme : « heure qui remue les regrets et qui attendrit le coeur de ceux qui parcourent les mers, le jour où ils ont fait à leurs amis leurs tendres adieux; ... MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, 6 juillet 1905-6 mai 1906, page 116. Remarque  : Le singulier est rare dans cet emploi : Ø 22.... avant de se séparer du monde, on lui doit un adieu. C'est de la plus stricte politesse. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 140. - Au figuré, poétique : Ø 23.... à peine une ligne blanche perdue dans la brume se dessinait au pourtour de l'horizon. C'était la dernière lueur du crépuscule, le dernier adieu du jour. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 89. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9 633. Fréquence relative littéraire : XIX e. siècle : a) 23 626, b) 18 758; XXe. siècle : a) 8 453, b) 5 671.

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je suis bien malheureux! tu m' as dit adieu! Je ne veux pas de ton adieu; je te dis : au revoir! mais non pas adieu! MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 145.. »

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