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Définition: ADJURER, verbe transitif.

Publié le 06/10/2015

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Définition: ADJURER, verbe transitif. I.- S'adresser à quelqu'un (Dieu, homme) d'une manière plus ou moins solennelle et toujours pressante, pour le supplier (souvent au nom de Dieu, d'une personne ou d'une chose considérée comme sacrée) de faire ou dire ce que la situation commande. Adjurer quelqu'un de faire quelque chose . A.- [Contexte religieux] : Ø 1. Il tremble devant ce Christ dont la face convulsée le regarde. Il l' adjure d' avoir pitié, le supplie de l'épargner, sanglote, pleure, et lorsque n'en pouvant plus, il gémit tout bas, il entend, terrifié, pleurer dans sa propre voix, les larmes des enfants qui appelaient leurs mères et criaient grâce! GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 22. Ø 2. Quand donc votre vie aura été changée et que vous serez enfin dans la lumière, je vous adjure, p ar le Dieu vivant et avec sa permission sainte, de vous manifester à moi. J'ai un désir immense de savoir ce que veut de moi mon Créateur et mon Sauveur et si je suis ou non dans sa voie. LÉON BLOY, Journal, 14 février 1904, page 216. B.- [Contexte profane] : Ø 3. Un jour, elle eut le courage d'entrer et d' adjurer solennellement le comte, au nom de sa mère, de sauver son âme en renonçant à une besogne maudite. ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 47. Ø 4. Nous t'embrassons, mon cher enfant! Ta mère se joint encore à moi, encore une fois! pour t' exhorter! te supplier! t' adjurer avant ton retour d'Angleterre (...), de prendre quelque détermination courageuse... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 319. Remarque  : Des adverbes (exemple 3) ou un style formulaire (exemple 2) donnent à adjurer à la fois la valeur de solennité et d'acte sacré. - Spécialement, dans les formules d'exorcisme du rituel catholique (exorcisme proprement dit, ou formule d'exorcisme du baptême) [En s'adressant à l'Esprit mauvais pour qu'il quitte le corps du possédé, de l'enfant ou de l'adulte non encore baptisés, ou, dans le cas des possédés, pour qu'il dise quelque chose] Sommer. Je t'adjure par le (variante au nom du) Dieu vivant, de... Remarque  : Pour une extension au culte israëlite, confer adjuration exemple 5. - Par extension . a) Dans les sciences occultes. Sommer un esprit (de paraître...) : Ø 5.... il entonna une sorte d'incantation singulière et impérative qu'il interrompait pour recommencer son sifflement adouci. Il disait : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux, je t' adjure! Je t' adjure! Si tu es dedans, si tu es dehors, parais! Parais! Je t' adjure par le nom si grand que je n'ose le dire! Si tu veux obéir, parais! Si tu veux désobéir, meurs! Meurs! Meurs! » MAXIME DU CAMP, Le Nil, Égypte et Nubie, 1854, page 45. Ø 6. Apparais! Apparais! Voici que je me penche comme un homme qui souffle sur le feu! Je t' adjure par la terre, par le feu! Et par la fureur de la terre qui jaillit dans la forme du feu, Comme sous une bouche qui suce, et qui est dans le vin que l'on boit, dans le chanvre et dans le pavot, et dans la frénésie qui remplit les devins et les sorcières, et dont je suis possédé! Je t'appelle, je t'appelle! PAUL CLAUDEL, Le Repos du septième jour, 1901, I, page 808. b) Rare. Sommer quelqu'un de faire quelque chose. II.- Littéraire . [L'objet désigne un être ayant un caractère sacré] Adjurer quelqu'un ou quelque chose. Invoquer, prendre solennellement à témoin : Ø 7. Dis-lui que je me meurs, que tu n'as plus de fils; Tombe aux pieds du vieillard, gémis, implore, presse; Adjure cieux et mers, dieu, temple, autel, déesse; Pars, et si tu reviens sans les avoir fléchis, Adieu, ma mère, adieu, tu n'auras plus de fils. ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, Le Malade, 1794, page 133. Ø 8. J' adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j' atteste ce Dieu que je vous avais fait le sacrifice de ma vie, et avec ma vie celui des projets qui y étaient enchaînés. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 703. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 120.

« ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, Le Malade, 1794, page 133.  8.

J' adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j' atteste ce Dieu que je vous avais fait le sacrifice de ma vie, et avec ma vie celui des projets qui y étaient enchaînés. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 703.. »

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