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Définition: ADULTÉRER, verbe transitif.

Publié le 06/10/2015

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Définition: ADULTÉRER, verbe transitif. I.- Emploi transitif . [Le sujet désigne une personne ou une chose] A.- [L'objet désigne une matière] Dégrader une substance pure et active en y mêlant une ou plusieurs substances étrangères de moindre qualité : Ø 1. Leurs études se développant, ils en vinrent à soupçonner les fraudes dans toutes les denrées alimentaires. Ils chicanaient le boulanger sur la couleur de son pain. Ils se firent un ennemi de l'épicier, en lui soutenant qu'il adultérait ses chocolats. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, 1880, pages 54-55. Ø 2. Beauté de ce tissage où même la matière première est indigène et que rien ne vient adultérer. ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 823. - Spécialement . DROIT. Falsifier. Adultérer des médicaments; adultérer des monnaies (par des alliages dépassant le taux légal) (confer infra étymologie). D'une manière générale, le mot, employé au sens propre, relève de la langue du droit : adultérer, c'est frauder, en altérant d'une manière contraire aux dispositions légales ou réglementaires. B.- Au figuré . [L'objet désigne le plus souvent une entité morale, exceptionnellement une personne ou un ensemble de personne] Altérer la pureté originelle par le mélange d'éléments de moindre qualité : Ø 3. [Le cardinal Boccanera] : - L'unité (...) ce n'est là que l'ambition furieuse et aveugle d'un conquérant qui élargit son empire, sans se demander si les nouveaux peuples soumis ne vont pas désorganiser son ancien peuple, jusque-là fidèle, l' adultérer, lui apporter la contagion de toutes les erreurs. ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 455. Ø 4. Le don est à bon droit suspect dans le capitalisme contemporain. Ce système a diffusé et intensifié à un degré jamais atteint le culte des vertus acquisitives et la passion du lucre; par son seul fonctionnement il adultère et déprise l'esprit de don. FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XX e . siècle . 1964, pages 392-393. II.- Emploi pronominal (à sens passif) [Le sujet désigne une chose] A.- Au propre : Ø 5. Après que la mise en place fut effectuée, le soir, tout cela se concilia, se tempéra, s'assit : les boiseries immobilisèrent leur bleu soutenu et comme échauffé par les oranges qui se maintinrent, à leur tour, sans s'adultérer, appuyés et, en quelque sorte, attisés qu'ils furent par le souffle pressant des bleus. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 21. B.- Au figuré : Ø 6. On peut dire qu'avec Mallarmé, Proust, Gide, Valéry (par leurs doctrines, sinon leurs oeuvres), Giraudoux, Suarès, les surréalistes et leurs descendants, nous possédons cette chose qui s'est adultérée dès le début de la littérature et dont seuls peut-être les alexandrins avaient donné l'exemple : le pur littérateur. JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure . 1945, page 173. Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932 note : " On dit plutôt aujourd'hui altérer. " Le mot est signalé comme archaïque par Pet IT DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT .   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6. adultérinité ADULTÉRINITÉ, substantif féminin. Caractère adultérin : Ø La reconnaissance de l' adultérinité des enfants. Arrêt de la Cour impériale de Paris, 4 e . chambre, 14 mai 1870, Gazette des Tribunaux du 29 (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) ). Remarque : Terme signalé, en outre, dans La Châtre tome 1 1865, au mot adultérénéité, comme synonyme de ce dernier mot, et dans Larousse du XX e . siècle en six volumes.

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